10 Count

Avis principal par Kûkaku

Étant une grande fanatique de Rihito Takarai, il est presque évident que je suis toutes ses parutions avec beaucoup d’intérêt. C’est donc avec grand plaisir que je me suis lancée dans la lecture de son nouveau yaoi, Ten Count.

Ten Count nous raconte en fait l’histoire de la rencontre entre Shirotani, un secrétaire atteint de mysophobie, « la peur de la saleté », et Kurose, qui se révèle être un psychiatre. Ce dernier, par un concours de circonstances sauve la vie du patron de Shirotani et découvre sa maladie en le voyant porter des gants à travers lesquels on peut apercevoir quelques taches de sang. Il lui conseille alors d’aller se faire soigner, et c’est lorsque Shirotani, prenant son courage à deux mains, décide d’aller dans une clinique de psychiatrie qu’ils se rencontrent de nouveau. Admirant le courage de Shirotani, Kurose décide alors de l’aider à guérir sa maladie par un traitement d’exposition. Il devra s’entrainer à faire des choses qu’il ne supporte pas de faire à mains nues, et sans se les laver par la suite. Pour cela, une liste de 10 étapes a été écrite, la première étant celle que Shirotani déteste le moins faire, et la dixième celle qu’il déteste le plus.

C’est ainsi que commence la relation entre nos deux protagonistes, sur une base toujours méfiante, mais qui au fur et à mesure des trois premiers chapitres se transforme en confiance – et peut-être même en amour? -. On ne sait pas pourquoi Kurose a décidé d’aider Shirotani gratuitement et sur son temps libre qui plus est, mais celui-ci dit qu’il révèlera la raison de son attention lorsque la dixième étape aura été accomplie. On peut donc imaginer un peu plus que de l’amitié ou de l’admiration envers Shirotani derrière ce petit mystère, et c’est avec grande délicatesse que Rihito Takarai nous introduit ces émotions encore une fois.

Les visages et gestes sont toujours aussi expressifs dans son dessin, et une grande douceur ressort de la plupart de ses personnages. Leurs sourires et regards sont calmes et sereins, plein d’amour, ce qui ne présage, encore une fois, que le meilleur pour la suite.
J’apprécie également toujours autant la « douleur » et le « doute » qu’elle parvient à faire exprimer chez ses personnages, par de petits détails, et c’est ici Shirotani qui est la cible de ce travail attentif et délicat.

Comme à son habitude, le scénario est encore assez original et ne reprend pas une histoire déjà contée x fois, mais ne se remarque pas non plus par son extravagance. Tout cela se place très bien dans un cadre réaliste, et on ne peut que se laisser porter par la vague ensuite.  J’ai cependant noté, qu’après trois chapitres seulement, l’histoire avait déjà beaucoup évolué, ce qui laisse penser qu’encore une fois, ce ne sera peut-être pas une œuvre de plus de deux volumes. Les évènements se passent donc peut-être un peu trop rapidement à mon goût et cela me parait un peu précipité que dès le troisième chapitre. Malheureusement, c’est une chose que l’on retrouve toujours chez elle, puisque aucune de ses œuvres n’a jamais duré longtemps, à notre plus grand dam.

Il est tout de même encore un peu tôt pour trop se prononcer et conclure par rapport à quoi que ce soit, puisque la connaissant, elle est également capable de nous faire des petits retournements de situations, et ainsi prolonger son œuvre, ou complexifier son scénario. C’est avec grande impatience que j’attendrai la suite de ce nouveau bijou de sa part.