Les secrets brillent dans la nuit

Avis principal par Beldaran

Ce sont les éditions Hana qui nous ont permis de découvrir le travail de Nojiro Guri avec trois titres, Les derniers jours du printemps, La mélodie d’amour et Phases of the Moon, Love of a Beast. En 2025, les éditions Taifu prennent le relais en proposant le one-shot, Les secrets brillent dans la nuit et c’est avec ce récit fantastique que je découvre le travail de l’autrice. La lecture fut fort plaisante.

Alloy le solaire et Mikado le distant travaille dans la même structure, le château. Tout le monde constate que Mikado bat froid Alloy qui ne se départit jamais de son sourire. Ces échanges désagréables sont une carapace pour cacher leur véritable sentiment.

L’intrigue est ici : une romance cachée aux yeux de tous car les deux hommes n’ont pas le même statut social et le rapprochement effectué durant leur enfance avait déjà été mal perçu par leur entourage.

La narration navigue entre présent et passé pour éclairer l’état de la relation actuelle et surtout nous permet de cerner le caractère des deux hommes. Plusieurs sentiments s’entremêlent, l’amour avec un grand A, l’amour filial, la culpabilité qui revêt différentes formes, la peur ou encore le doute, toute une palette d’émotions qui rend les différents personnages attachants.

Le récit est bien rythmé et même si Alloy et Mikado sont en couple, ils n’ont pas passé tous les caps et pour cela il faut deux petites péripéties pour déstabiliser les esprits, faire face à ses sentiments et parler à cœur ouvert. Les deux hommes sont touchants à suivre avec leurs failles et la manière dont ils ont tissé un lien solide qui leur a permis d’avancer malgré les difficultés.

Il y a des scènes érotiques mais je parlerai plutôt de scènes de tendresse car elles sont courtes et ne dévoilent pas grand-chose, sauf une peut-être.

L’histoire se déroule dans un univers fantastique puisque l’alchimagie existe et Alloy est le capitaine d’une équipe chargée de prospection minière tandis que Mikado est comptable mais un super comptable. L’aspect magique n’est pas exploité mais c’est suffisant pour le récit.

Je regrette que certains points n’est pas plus été développés et surtout le court focus sur un élément du passé de la mère d’Alloy m’a laissé perplexe.

En bref, c’est un récit d’une grande douceur, teinté de mélancolie agréable à lire.

J’ai apprécié la finesse du trait et son côté irrégulier par moment qui donne un aspect grossier au corps. Le découpage et la mise en scène sont plutôt variés ce qui apportent du dynamisme à la lecture.

En ce qui concerne l’édition, le papier est souple, légèrement transparent et la qualité d’impression correcte. Nous avons droit à une jolie illustration couleurs sur papier glacé. Le visuel de couverture est fidèle à l’original et j’aime beaucoup le logo titre. La traduction, signée Isabelle Eloy, est vraiment agréable.

Fiche réalisée grâce au service de presse des éditions Taifu comics.