Avis principal par Beldaran
Au mois de janvier les éditions Pika ont fini également par succomber à la fièvre du webtoon en lançant leur collection Wavetoon en partenariat avec REDICE Studio quasi pionner du webtoon en Corée. Après Omniscient Reader’s Viewpoint – Lecteur omniscient, c’est une romance qui entre dans la collection, Father I don’t Want this Marriage.
Derrière ce titre se cache un webroman écrit par Hong Hessu terminé en 203 chapitres et qui est adapté depuis 2021 en webtoon par Yuri au scénario et Roal au dessin. Les 123 épisodes du webtoon sont disponibles sur la plateforme Tappytoon et la série devrait compter huit volumes reliés.
L’éditeur n’a pas choisi n’importe quelle romance et s’est engouffré dans le boulevard créé par ses confrères sur les titres de réincarnation en vilaine, tadam ! Le trope de la vilaine est à la mode et j’en suis plutôt bonne cliente mais je sors perplexe de ma lecture, bien que des éléments me donnent envie de connaitre la suite.
L’héroïne, suite à un accident, se réincarne dans la peau de la méchante d’un roman qu’elle apprécie, et devient Juvelian, jeune aristocrate, colérique qui fait des crasses pour s’accaparer le prince mais qui finit par mourir, seule, de manière violente.
Dans ce type de récit, les héroïnes font tout pour changer leur destinée et couler des jours heureux et en général c’est possible parce qu’elles sont riches. Juvelian est fille unique de duc donc du point de vue des finances, ça passe. Le plan est de dégager le fiancé royal, Mikhail, et de profiter de la fortune de son père : ça c’était le plan.
Parlons-en du père, aussi chaleureux qu’une scie sauteuse et dont le comportement, explique celui du personnage de Juvelian, en quête permanente d’attention et d’affection. LA Juvelian réincarné envoie bouler le prince et ce menu changement entraine la création d’une nouvelle voie mais par forcément celle qu’elle avait prévu. Ainsi le père devient plus attentif, en mode militaire. Et l’autre prince, Maximilian, brun, yeux rouges, qui possède toute la panoplie du gars torturé mais que Juvelian arrivera à adoucir (elle lui fait même manger du concombre, réalisez-vous le truc). Leurs interactions sont choupies mais vu le degré de comprenette de la jeune femme ça promet d’être long et compliqué.
Le volume introduit tous les protagonistes importants et pose les bases d’intrigues politiques qui expliquent le ressentiment et la froideur de tout ce beau monde, le tout recouvert sous une bonne louche de secrets. L’empereur est une belle ordure et son fils de blondinet prend le même chemin.
L’histoire est classique mais à la limite ce n’est pas dérangeant. Non, ce qui m’a fait trébucher lors de ma lecture, c’est l’empilement de quiproquos qui sont le moteur de l’action. J’ai trouvé le procédé assez pénible, surtout utilisé à haute dose car cela ne rend pas justice aux personnages, notamment Juvelian qui possède l’intuition d’une pelle à tarte (le coup de la souris m’a désespéré). Alors oui je râle mais malgré tout, je lirai le tome 2 car mon intérêt a été piqué.
Les dessins sont agréables. Les décors sont soignés comme les costumes qui sont un mix de différents siècles européens mais l’ensemble fonctionne bien. Les couleurs sont sympas mais donnent parfois un aspect artificiel notamment lors de l’utilisation d’éclats lumineux plus clairs. Sinon, les personnages sont des archétypes du genre où les méchants ont des têtes de méchants. Nous avons droit à de belles pages pour les scènes marquantes.
En ce qui concerne l’édition pas de surprise car l’éditeur s’aligne sur ce qui est déjà proposé sur le marché avec un papier souple, très légèrement transparent, et une bonne qualité d’impression. En revanche, le visuel de couverture semble différent de la version coréenne mais le choix est assez pertinent. La traduction de Captain Pavé colle bien à l’histoire.
Fiche réalisée grâce au service de presse des éditions Pika.
Tome 2 par Beldaran
Le volume est sorti en mai… 2024, un an de décalage, qu’est-ce que c’est ? Surtout qu’en jetant un œil au compteur, le cinquième tome de la série est paru en février donc je ne suis pas si en retard que cela.
L’histoire reprend pile poil au moment où Maximilian découvre que Juvelian s’apprête à offrir des boutons de manchette à quelqu’un. Mais à qui ? Tudum !
J’ai mis un petit temps à replacer tout ce beau monde et le contexte.
Juvelian trace sa route avec des œillères grosses comme des draps de lit king size tandis que le petit Max percute, accepte (presque) les sentiments qu’il éprouve pour la jeune femme. Mais, on rappellera qu’il est censé être un monstre sanguinaire qui décapite d’abord et cause ensuite. Ah ça, les gens sont beaucoup plus réceptifs, la tête en moins.
Juvelian reste au cœur des attentions de Maximilian mais et surtout de son père, car oui derrière cette façade de scie sauteuse se cache un petit cœur et un amour sans limite pour sa fille. Amour que les potentiels prétendants de Juvelian ont pu tâter/observer de près, de très près. Il est vif le Duc !
Dans ce volume, les protagonistes masculins ont tous une révélation en ce qui concerne Juvelian, même la raclure de prince Mikhail qui utilise son cousin pour répandre de sales rumeurs sur la jeune fille qui n‘entrave toujours rien à rien et qui échafaude toujours plus de plans moisis.
En ce qui concerne le semblant d’intrigue politique aperçu dans le premier tome, cela reste faible. On découvre quelques alliés de Maximilian qui ne leur rend pas la tâche facile. L’empereur bouge un peu, suite au « cadeau » de Maximilian, même s’il s’agace du comportement du Duc Floyen, dévoué maintenant à 1000% au bien être de sa fille.
Au final, la lecture reste toujours plaisante car le ton est léger, les quiproquos moins présents, et les réactions de l’entourage de Juvelian restent drôles par rapport au changement de caractère de la demoiselle. Demoiselle qui s’accroche à ses connaissances du roman, sans tenir compte des changements qu’elle a apporté, ce qui est légèrement pénible. D’ailleurs, le problème majeur du récit est que les protagonistes parlent mais ne s’écoutent pas. Par conséquent, au-delà des quiproquos, le scénario n’avance que sur des incompréhensions, comme si, chaque personnage suivait sa ligne de dialogue, sans tenir compte de celle des autres. C’est assez surprenant et très agaçant par moments.
Les dessins sont toujours aussi soignés et il y a de belles compositions entre Juvelian et Maximilian. Le fait que les fonds colorés suivent les changements d’ambiance est également bien trouvé.
L’histoire se poursuit avec un bon petit rythme. Pour le moment la romance est à sens unique (force Maximilian !) et l’intrigue politique est au ralenti. Malgré tout, je me suis laissée embarquée par le récit donc je tenterai le troisième volume pour voir l’évolution de tout ce beau monde.
Chronique réalisée grâce au service de presse des éditions Pika.
En conclusion
Father I don’t Want this Marriage propose une introduction classique à une histoire de réincarnation en vilaine. Le récit est à la fois intrigant et agaçant donc j’attends de lire le tome 2 pour trancher.
User Review
0 (0 votes)