Hinatsuba – Celle qui maniait le sabre

Hinatsuba – Celle qui maniait le sabre

Résumé :

Fille unique d’un maître du sabre, Suzu est aussi son élève la plus douée. Mais dans le Japon d’Edo, les traditions règnent et le destin d’une jeune femme n’est pas de pratiquer le sabre. En plein questionnement sur son identité et son genre, Suzu parviendra-t-elle à s’accepter et à trouver sa place ? Source : Kotodama

Avis principal par Maccha

Au début de cette année 2025, un nouvel éditeur est arrivé sur le marché du manga avec le lancement de la collection Kotodama par la maison d’édition Petit à Petit, spécialisée en bandes dessinées depuis sa création en 1997, avec notamment ses BDs documentaires. L’objectif étant de publier des docu-mangas en proposant des mangas accompagnés de pages documentaires pour faire découvrir au lectorat la culture et l’histoire japonaises ou approfondir ses connaissances. Hinatsuba fait partie des premiers titres lancés et tient cette promesse avec un one-shot enrichi d’un dossier sur l’époque d’Edo, le rôle des samouraïs, la pratique du sabre ou encore la place des femmes dans la société japonaise.

Depuis son enfance, Suzu ne se sent pas à sa place en tant que fille et rejette sa féminité. Au début, on a l’impression qu’avec son père, ils méprisent même un peu les femmes, mais on voit rapidement que son père veut la pousser à réfléchir sur sa part de féminité, alors qu’un prétendant se prépare à lui demander sa main.

Alors que je m’attendais à une histoire où une femme devait oublier sa féminité pour devenir une sabreuse, c’est plutôt l’inverse : l’histoire d’une sabreuse douée qui découvre sa part de féminité. Suzu est une sabreuse hors pair ayant même de nombreuses admiratrices. Jusqu’au jour où Iba, un samouraï assistant au dojo, lui demande sa main, elle n’envisageait pas du tout ce genre de chose. Elle est tout de même troublée par les mots du jeune homme qui l’aime telle qu’elle est. Elle découvre une autre facette d’elle-même, sa part de féminité qu’elle tentait d’étouffer, et commence à envisager qu’on puisse être à la fois une femme et perfectionner l’art du sabre.

Pendant son parcours, elle rencontre Koto, une sabreuse comme elle. Elles sont ravies de trouver l’une chez l’autre une camarade et une partenaire de sabre. On voit la difficulté pour les femmes qui veulent suivre cette voie. Elles sont peu nombreuses et ne peuvent devenir samouraïs malgré leur passion et leur volonté. Tout au long de l’histoire, d’autres portraits de femmes nous sont présentés : une veuve qui veut ouvrir une boutique pour subvenir aux besoins de ses enfants, une nonne religieuse, des courtisanes assassinées que Suzu tente de défendre… Autant de figures féminines qui cherchent à faire leur place dans ce monde dominé par les hommes. Alors qu’elle tente d’avancer sur son chemin, Suzu doit faire face à des situations qui bousculent ses certitudes avec des remises en question sur sa voie et sur ce qu’elle est vraiment.

Il y a un côté humoristique auquel j’ai eu du mal à adhérer au début, avec quelques gags que j’ai trouvés mal placés et qui cassaient l’ambiance de certains passages (notamment la scène de déclaration d’Iba), mais on finit par s’habituer à l’humour du récit qui détend l’atmosphère.

Le manga est aussi intéressant avec le côté historique où l’on suit la fin de l’époque des samouraïs et la transition du Japon vers l’ère Meiji. L’histoire se déroule sur une dizaine d’années où l’on suit en parallèle l’histoire du pays et celle de Suzu, qui connaissent tous les deux des troubles.

Les chapitres suivent un schéma redondant : une première image avec le contexte historique, qui ne semble pas changer la vie quotidienne des citoyens comme nos personnages, mais peu à peu les changements politiques finissent par les rattraper. Le père de Suzu et Iba observent les efforts de Suzu avec une certaine bienveillance, tout en discutant des troubles politiques, puis on assiste aux dialogues père-fille autour du quotidien et de nouveaux personnages.

J’ai aimé le côté bienveillant des personnages, notamment du père qui se montre compréhensif et ouvert, encourageant Suzu à réfléchir à son identité.

Au niveau des graphismes, c’est un peu particulier au niveau des formes des personnages, surtout les visages des hommes qui sont presque carrés, mais le dessin est expressif. Les décors et les costumes sont soignés.

Au niveau de l’édition, malgré une faute de frappe répétée sur plusieurs chapitres, elle est soignée. Le volume se termine par un mot de l’auteur qui permet de comprendre son inspiration autour des femmes guerrières, ainsi qu’un dossier documentaire de 15 pages, illustré et en couleurs, instructif sur le Japon au temps d’Edo, le passage à l’ère Meiji, les samouraïs, la pratique du sabre et la place des femmes dans la société japonaise, ainsi qu’une chronologie des événements importants rédigée par le journaliste Christian Marmonnier.

Fiche réalisée grâce au service de presse des éditions Kotodama.

  • Scénario
  • Dessin
3.3

Résumé

Un one-shot historique et instructif où on assiste au tournant d’une époque pour les personnages comme pour le pays avec un beau message de fin.

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