Ménage à deux

Avis principal par Beldaran

Après Le serpent et l’oiseau, je me suis attaquée à une autre nouveauté du mois de mai des éditions Taifu, Ménage à deux. C’est l’occasion de découvrir le travail de Joe Aruku dont c’est le premier titre.

Satoshi, broyé psychologiquement par le travail, ne sort plus de son appartement. Il se contente de rester couché, entouré d’immondices. Le destin met sur le devant de sa porte ou plutôt sur son balcon, un voisin gentil, Arai qui décide de prendre les choses en main : grosses sessions de nettoyage en perspective. Arai extrait de force Satoshi de sa gangue boueuse qui commence à relever la tête. Si le mal-être de Satoshi est facilement identifiable : brutalisé par un chef de pacotille, il a craqué et n’a pas été soutenu par ses collègues. D’ailleurs, c’est un aspect qui aurait mérité plus de développement car il y a un évènement vers la fin que j’ai trouvé trop « facile ». Du côté d’Arai, il faut attendre un peu, pour comprendre que c’est sa culpabilité qui le pousse à venir en aide à Satoshi et là aussi c’est traité de manière superficielle et c’est vraiment dommage. Qu’est-ce qui pousse une personne à se replier sur elle-même, dans un petit espace ? Comment la famille le vit ? Et le regard de la société sur cette situation ? Joe Aruku répond à ces questions mais reste en surface car le format ne permet pas de pousser plus loin.

En ce qui concerne le ménage, eh bien : faire le ménage, ça fatigue mais ça rapproche. La routine qui se met en place entre les deux hommes leur permet de s’apprivoiser et surtout offre à chacun la possibilité de retrouver une certaine joie de vivre. Si je fais abstraction d’un moment totalement, Meh, entre les deux, la mise en place de la relation est touchante. Ils sont vraiment mignons tous les deux, notamment dans la manière dont leur relation passe un cap.

Les deux hommes ont des caractères doux et l’évolution de leurs sentiments est logique.

Les dessins sont jolis. De manière générale le découpage est classique mais il y a de belles idées qui apportent du dynamisme au récit, notamment pour la scène érotique qui est plus suggérée que montrée. L’autrice joue beaucoup avec les grands aplats de noir.

Je ne sais pas si cela vient de mon volume mais la qualité d’impression n’est pas top. Les noirs sont délavés et l’encre a bavé pas mal. Le papier est souple mais légèrement transparent. Le visuel de couverture est fidèle à la version japonaise et le choix du titre français, avec son double sens de lecture est bien trouvé. La traduction, signée Grégoire Labasse, est plaisante.

Fiche réalisée grâce au service de presse des éditions Taifu.