Avis principal par Beldaran
Au mois d’août, le magazine Ribon a célébré ses 70 ans de publication de shôjo manga et a même gagné un article dans le Courrier International n°1828, « Ribon, 70 ans et toutes ses cases ». Le shôjo sous toutes ses formes, c’est ce que tente de proposer l’éditeur nobi nobi !, c’est ainsi que dès mercredi vous pourrez mettre la main sur une série pré-publiée dans le Ribon entre 2019 et 2021, Nos étoiles polaires. Il s’agit d’un shôjo, bouclé en cinq volumes, qui met en lumière la sororité et avec lequel j’ai passé un super moment de lecture.
Mizuka Yuzuhara est une habituée des récits autour de l’amitié et nous la découvrons avec une histoire qui mêle son thème fétiche à celui de la famille. Nous sommes familières avec le thème de la cohabitation forcée entre une fille et un garçon mais entre deux filles, beaucoup moins.
Hikari et Mizuki sont en première année de lycée, dans la même classe mais suivent deux trajectoires parallèles, destinées à se croiser. Nous observons leur rencontre par les yeux de Hikari qui navigue avec brio dans le monde adolescent, sans faire de vague, se contraignant à rester dans une petite case, quitte à étouffer. Derrière sa façade joviale, se devine une fragilité, liée au divorce de ses parents et à une petite phrase prononcée par sa mère qui a contraint la lycéenne à prendre sur elle et ne pas s’ouvrir aux autres. L’arrivée d’un homme dans la vie de sa mère menace son château de cartes, surtout qu’il a dans ses valises, Mizuki. Mizuki, le larbin de sa classe qui rend service pour se faire des amies et qui est tout simplement exploitée. Le pire, elle reste souriante, persuadée que sa démarche paiera. La compréhension des douleurs de Mizuki se fait par les yeux de Hikari. Parents divorcés et une mère qui l’a broyée par des mots très durs, entrainant une perte de confiance en elle criante qui la rend maladroite devant son père. Mizuki est coincée dans un cercle vicieux, différent de celui de Hikari.
Tous ces sentiments sont abordés avec justesse et finesse, sans pathos exubérant. Il y a des passages difficiles et d’autres plus lumineux. La manière dont les deux jeunes filles, amenées à devenir sœurs, se soutiennent l’une l’autre est touchant car elles ne sont plus seules. Leur univers étroit s’ouvre enfin et cela fait palpiter mon petit cœur.
Le dessin tout en rondeur de Mizuka Yuzuhara fait des merveilles. Cela faisait longtemps que je n’avais pas lu de shôjo aussi scintillant et c’est trop bien. Hikari et Mizuki ont de grands yeux brillants, très expressifs qui leur mangent le visage et cela fonctionne bien pour exprimer un large panel d’émotions. Le découpage est classique mais permet aux divers personnages de sortir des cases pour offrir plus de dynamisme au récit.
L’éditeur propose la série dans le petit format shôjo, agréable en main, même s’il faut parfois ouvrir en grand le tome pour lire les bulles proches de la reliure. Le papier est souple, très légèrement transparent et la qualité d’impression est correcte. C’est avec plaisir que je retrouve les commentaires de l’autrice dans les marges. J’avais l’impression que cela avait disparu des shôjo alors qu’il y a toujours des anecdotes intéressantes à découvrir. La traduction, signée Angélique Mariet, est vraiment plaisante.
Fiche réalisée grâce au service de presse des éditions nobi nobi!.
En conclusion
Nos étoiles polaires est un shôjo qui s’articule autour de la force de la sororité, tout en navigant avec brio au cœur des sentiments adolescents. Un excellent premier tome.
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