Fragments d’espoir

Fragments d’espoir

Résumé :

Le 11 mars 2011, la côte est du Japon est frappée par un tsunami provoqué par un séisme de magnitude 9,1. S’ensuit une catastrophe nucléaire et humanitaire sans précédent.
Quelques mois après cet événement qui marqua à jamais l’archipel, Moto Hagio ressent le besoin d’écrire à son sujet. Découvrez dans Fragments d’espoir les récits que lui a inspirés la catastrophe. Entre nostalgie, critique de la société de consommation et deuil, elle livre un ouvrage aussi singulier que philosophique.
Source : Akata

Avis principal par Beldaran

Cette semaine un nouveau titre de HAGIO Moto s’est installé en librairie grâce aux éditions Akata. Et quel bonheur mais quel bonheur de découvrir toujours plus de nouveaux récits de l’autrice. Ainsi, après Le Clan des Poe, Leo, Barbara L’entre Deux-Mondes et Infinité de nuits, nous découvrons le recueil Fragments d’espoir. Il s’inscrit dans la production d’œuvres suite au terrible séisme du 11 mars 2011 qui a frappé la côte pacifique du Tôhoku, déclenchant un puissant tsunami qui provoqua la catastrophe nucléaire de Fukushima. De nombreux mangakas ont exprimé leur sidération, leur colère ou encore leur tristesse via différents mangas, également disponibles aux éditions Akata, comme Colère Nucléaire, Je reviendrai vous voir ou encore Daisy – Lycéennes à Fukushima.

La version française s’appuie sur la publication de 2016 ou Moto Hagio a rajouté aux cinq histoires, une sixième, dessinée en 2013, publication parue sous le titre Nanohana qui, il me semble signifie fleurs de colza et justement deux récits portent ce titre dans le volume.

La lecture s’est révélée être touchante et aussi fascinante que déroutante. Je pense que Moto Hagio peut tout écrire avec intelligence et justesse. Elle aborde la catastrophe nucléaire par divers biais dont certains sont surprenants. En effet, elle choisit de personnifier des éléments indispensables de l’industrie nucléaire afin de critiquer les choix de l’humanité qui a saisi leur dangerosité mais qui en même temps en est devenue dépendante. Le parti pris est assumé et le manque de nuance pourrait être reproché mais, j’ai été fascinée par la manière différente dont elle a exploité les trois personnifications. Ma préférence va à la reprise de Salomé et du Baptiste : c’est du grand art. C’est un choix brillant au regard de la manière dont le mythe a déjà été abordé par d’autres artistes depuis des siècles.

L’historie la plus touchante est celle qui se déroule à hauteur d’enfant et qui aborde la perte des êtres chers et comment faire le deuil. Le récit est proposé en deux parties distinctes. La première met en regard le drame de Fukushima et celui qui s’est déroulé à Tchernobyl en 1986 abordant les conséquences d’une telle catastrophe sur la nature et les humains. La seconde se veut plus poétique et l’autrice s’appuie sur les écrits de Kenji Miyazawa dont le roman Train de nuit dans la Voie lactée. C’est doux et émouvant.

L’histoire rajoutée en 2013, Fukushima Drive met en images la chanson, Tachikawa Drive, écrite et interprétée par Kôhei Tsuchiya que Moto Hagio entend pour la première fois lors d’un concert en 2012. Il y a tout un texte de l’autrice à la fin qui explique la démarche créative autour de la chanson, c’est très intéressant et le rendu possède un côté cinématographique marquant.

C’est agréable d’avoir accès à des travaux récents de Moto Hagio afin de suivre les transformations de son dessin. Je suis toujours aussi charmée par le soin qu’elle apporte au costume, les robes sont superbes et fusionnent avec le décor pour apporter du mouvement. Les costumes participent au dynamisme du récit. La mise en scène fait des merveilles dans la transmission des émotions : la dernière page du récit de Salomé est magistrale. Naturellement, le découpage de Fukushima Drive tranche totalement avec celui des histoires précédentes.

L’édition est soignée. Le papier est épais mais souple et sans transparence. La qualité d’impression est bonne et nous avons droit à une ouverture de chapitre en couleurs qui fait honneur à Dame Pluton. La couverture française est jolie. Elle reprend le visuel de la réédition de 2016. La traduction, signée Anaïs Koechlin, est parfaite.

Fiche réalisée grâce au service de presse des éditions Akata.

  • Scénario
  • Dessin
5

En conclusion

Fragments d’espoir est un recueil qui met en lumière le talent narratif et la beauté du trait de Moto Hagio. Un coup de cœur.

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