Welcome Back Alice

Avis principal par ladybird3000

J’aime bien les œuvres de Shûzô Ôshimi, car il s’appuie souvent sur son expérience pour faire découvrir les émotions adolescentes, de façon parfois torturée. Dans Happiness par exemple, il utilise la transformation de son personnage principal en vampire pour faire un parallèle avec les changements qui apparaissent à l’adolescence.

Ici, nous découvrons un trio composé de deux garçons, Yôhei et Kei, et une fille, Yui. Ils se connaissent depuis l’école primaire. Une fois au collège, les sentiments commencent à s’en mêler et le triangle amoureux est formé. Yôhei est amoureux de Yui, mais Yui est quant à elle amoureuse de Kei. Kei de son côté, ne dévoile pas vraiment ses sentiments, mais il explique à Yôhei comment prendre du plaisir, seul dans sa chambre. Le triangle amoureux reste ensuite en suspens, car Kei déménage. Lors de leur entrée au lycée, Kei réapparaît sous les traits d’une fille et il semble vouloir se rapprocher de Yôhei. Pour autant, même s’il a décidé de ne plus être un homme, Kei ne souhaite pas pour autant devenir une fille.

Avec ce nouveau titre, l’auteur explore un aspect plus intime des relations amoureuses. Tout au long du manga, il est question de masturbation, de relation intime, voire de sexe. Yôhei découvre tout cela car Kei lui a expliqué comment faire. Quand Kei revient dans sa vie, son apparence le perturbe au début et son attitude également, car Kei veut faire des choses intimes avec Yôhei, en le poussant parfois un peu. De son côté, Yui semble toujours avoir des sentiments pour Kei, mais comprenant que ce dernier n’a d’yeux que pour Yôhei, elle va finir par aller vers ce dernier. Tout cela devient compliqué et s’entremêle, avec un Yôhei perdu entre deux amitiés qui commencent à devenir plus que cela.

J’ai bien aimé la lecture de cette série, car elle soulève des sentiments complexes. La fin de l’histoire est touchante et intéressante. Ces trois adolescents se cherchent et tentent des choses, plusieurs d’entre eux vont se perdre et ne plus savoir qui ils sont. Pourtant, au bout du chemin, avec le soutien de ceux qui les aiment, ils finissent pas trouver qui ils sont et ce qu’ils veulent être. J’ai juste un regret, c’est que comme l’auteur est un homme, c’est surtout les émotions et les ressentis de Yôhei qui sont le plus développés. Il y a quand même un travail intéressant sur les personnages de Kei et Yui, mais cela aurait pu être poussé un peu plus loin encore.

A la fin de chaque tome, nous avons un petit épilogue, d’abord sous forme de cases dessinées, puis sous forme de texte. Dans cet épilogue qui s’étale sur les 7 tomes, l’auteur se livre sur son expérience et sur les émotions qu’il renfermait adolescent, et au début de sa vie de jeune adulte. Cela est intéressant car cela permet de faire un parallèle avec ses personnages et comprendre un peu mieux ce qu’il a voulu raconter avec cette histoire.

Enfin, en ce qui concerne les dessins, on retrouve le trait de l’auteur, précis, détaillé, où les émotions ressortent bien. Je trouve juste dommage de ne pas avoir de pages couleurs, car cela aurait permis d’admirer encore plus les dessins.

Fiche réalisée grâce au service de presse des éditions Pika.