86 : [Eighty-Six]

86 : [Eighty-Six]

Résumé :

« Une guerre sans pertes humaines », c’est ce que proclame la république de San Magnolia. Attaqué par une armée de drones appelée la « Légion », son gouvernement a finalement mis au point ses propres armes autonomes, les « Juggernauts ». Cependant, en dehors des murs fortifiés protégeant les 85 districts qui composent la république, il existe un 86e secteur. Officiellement inexistants, ces Eighty-Six sont dépouillés de leur humanité et conduisent ces armes « sans pilote » au nom de San Magnolia. Léna, jeune commandante, se retrouve affectée au 1er escadron de défense Spearhead, l’élite des Eighty-Six, une unité tristement célèbre pour son capitaine, surnommé le « Faucheur ». Source : Mahô

Avis principal par Beldaran

C’est en avril dernier que nous avons découvert l’histoire de 86 – Eighty-Six grâce à la superbe adaptation animée, réalisée par Toshimasa Ishii pour le studio A-1 Pictures. Il me semble que les derniers épisodes n’ont pas encore été diffusés. Je n’ai vu que la première partie qui adapte parfaitement le premier tome à l’exception des deux épilogues. Je pense que la suite de l’anime correspond au deuxième volume et donc raconte ce qui nous conduit au second épilogue. Ces derniers chapitres sont frustrants, notamment l’épilogue 1 car énormément d’informations sont condensées et j’aurais aimé en avoir plus. Cependant, comme l’écrit Asato Asato dans sa postface, elle a dû raccourcir pour participer au Grand Prix du roman Dengeki organisé par les éditions ASCII Media Works. Elle a bien fait car elle a remporté le grand prix lors de la vingt-troisième édition.

J’en reviens à la postface qui est très intéressante car de nombreuses hypothèses de lecture sont confirmées et la justification sur le cochon est drôle.

Le roman est toujours en cours de publication avec 10 volumes. Il est illustré par Shirabii et pour le design des mecha on retrouve I-IV.

J’attendais avec impatience de me plonger dans ce récit de science-fiction et le résultat est sans appel, j’ai adoré.

La république de San Magnolia est l’incarnation d’un état parfait, à l’image de sa population dont les membres sont tout blanc, tout propre. Suite à la violente attaque, à base de drones, la Légion, menée par un de ses voisins, San Magnolia a riposté en créant des armes autonomes, les Juggernauts. N’est-ce pas formidable, une guerre qui ne fait pas de victime puisque ce sont des machines qui s’affrontent loin de la populace ? Naturellement, c’est sur le papier, dans les faits, c’est laid. Le gouvernement de San Magnolia a mis en place tout un système vouant au désespoir et à la destruction, une partie de la population qui n’était pas dans les standards de la race blanche.

Très rapidement, nous faisons le rapport avec des faits inqualifiables qui se sont déroulés durant la première moitié du XXe siècle en Europe. L’autrice s’en inspire librement pour créer son propre univers mais le processus d’extermination est sensiblement identique, sauf qu’il y a des robots, avec un système administratif qui a parfaitement fonctionné afin d’éliminer une partie de la population jugée gênante mais qui est très utile comme chair à canon.

C’est un point très bien fait, ce glissement où les personnes qui sont du bon côté du mur, apprennent à détourner les yeux des horreurs et pire s’en accommodent parfaitement.

Le côté bien pourri de l’humanité est tout de même nuancé grâce à certaines personnes qui ont lutté ou qui se battent à leurs façons.

Vladiléna Milizé, Léna, est une jeune militaire, idéaliste. La vision qu’elle a de sa patrie n’est pas reluisante mais elle s’aggrave au contact de sa nouvelle unité, le 1er escadron de défense, Spearhead. La situation inhumaine des Eighty-Six la frappe de plein fouet et fait voler en éclat une partie de ses certitudes mais elle change, elle accepte et elle lutte de manière plus efficace. C’est un personnage intéressant à observer, car même si elle fait partie de la noblesse et qu’elle ne manque de rien, son sens moral, sa vision idéale, plus juste du monde, la pousse à se remettre en question et à agir. Finalement, la jeune femme est une protagoniste crédible dans ses réflexions et ses actions. C’est une militaire qui travaille d’arrache-pied pour mettre en lumière les exactions commises par sa nation et qui s’y casse les dents. Elle se heurte à un mur de silence, érigé sur les cadavres de personnes condamnées à l’oubli, par un pays qui applique la plus ignoble des politiques.

La narration est parfaitement maîtrisée, même si vous avez vu la série animée, vous êtes pris dans ses filets et vous serrez les dents, de rage, face à la situation des 86. Les pages se tournent et apportent leur lot d’explications sur de nombreux points de l’univers, comme le Para-RAID, système ingénieux qui permet de partager ses pensées et pas seulement, ou toute la problématique autour de La Légion qui se révèle terriblement surprenante, très bien pensée et avec une petite partie horrifique. C’est un récit prenant, poignant et j’aurais aimé que le premier épilogue soit plus développé.

Je n’ai abordé qu’un seul personnage mais j’aurais pu vous présenter Shin de l’escadron Spearhead, ainsi que ses camarades. Je vais me contenter d’un commentaire qui brasse large. Ces jeunes envoyés au front pour y crever comme des chiens (des porcs), sont l’incarnation même de la dignité. Ils n’ont connu que l’horreur des champs de bataille mais ils possèdent une véritable force de caractère que Léna ne peut comprendre mais malgré tout, son stupide idéalisme, les touchera, un peu. Ils ont tous des caractères différents et un temps de présence plus ou moins long (oui cela reste un drame) mais ils apportent quelque chose à l’histoire que ce soit par leurs récits personnels, par leurs réflexions ou leurs actions. Je terminerai en disant qu’en ce qui concerne Shin, qui fait partie des personnages principaux, deux éléments sont assez prévisibles et faciles mais comme ils fonctionnent plutôt bien.

J’apprécie le design des drones de la Légion qui possèdent des noms allemands bien choisis. I-IV a réalisé un super boulot qui est exposé sur des pleines pages avec des explications. A noter également, que nous avons droit à une carte du front, ce qui est franchement appréciable.

Pour les illustrations dessinées par Shirabii, il y en a peu et elles représentent essentiellement Léna, ce qui est assez décevant, même si je reconnais que la dernière double page est sympa.

En ce qui concerne, l’édition, nous retrouvons le format standard de l’éditeur, très agréable à prendre en main. Nous avons droit à deux pages couleurs sur papier glacé dont une qui se déplie et qui présente l’escadron Spearhead. La traduction, signée Yukio Reuter, est très agréable. En revanche, il y a quelques coquilles, comme des lettres manquantes ou des espaces sauvages.

Fiche réalisée grâce au service de presse des éditions Mahô.

  • Scénario
  • Dessin
4.5

En conclusion

86 : [Eighty-Six] s’offre un premier tome plus que convainquant grâce à un récit de science-fiction qui s’appuie sur un univers très bien construit et des personnages crédibles. Vivement la suite !

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