Avis principal par Beldaran
La collection Moon Light des éditions Delcourt/Tonkam a accueilli en juin dernier un nouveau titre, la duologie, Alice in Kyoto Forest. La série courte, deux volumes, est dessinée par Niwa Haruki et adapte le premier tome d’une saga, écrite par Mai Mochiduki qui semble apprécier écrire sur la ville de Kyoto car nous l’avions découverte en 2018 avec l’adaptation animée de Holmes of Kyoto diffusée sur Crunchyroll.
Le format implique certaines facilités scénaristiques et beaucoup de rapidité. De plus le titre semble destiné à un public assez jeune. Par conséquent, je suis restée sur ma faim.
Mai Mochiduki s’inspire très librement d’Alice au pays des merveilles avec des petites influences à chercher du côté du Château de Hurle pour offrir un récit qui se déroule essentiellement dans une Kyoto alternative peuplée d’êtres non humains.
La Alice de l’histoire est une jeune adolescente qui suite à un drame vit chez sa tante et la saleté qui lui sert d’oncle. Le difficile contexte familial est rapidement esquissé et l’échappatoire apparaît grâce à un magazine pour devenir une apprentie geisha, une maiko. Ni une ni deux une voiture déboule conduite par un vieux monsieur, très distingué, qui lui fourgue comme compagnons de voyage, un lapin blanc (logique) et une grenouille (surprise !).
La jeune fille qui ne trouvait pas sa place dans son ancien monde, la trouvera-t-elle dans cette Kyoto si différente ? C’est tout l’enjeu de l’histoire. Trouver sa place dans la société et dans celle-ci si singulière où il est capital de connaître et d’accepter les aspirations de son cœur et surtout d’être utile aux autres, Alice aura fort à faire. Enfin, heureusement, le scénario est « magique », tout est réglé en trois coups de cuiller à pot. C’est en cela que je trouve que le récit s’adresse à un jeune public car on voit tout venir de loin et la naïveté très, très prononcée d’Alice n’aide pas. Bref, il lui arrive des péripéties pour qu’elle se trouve elle-même et il apparait qu’elle est à la recherche d’un amour de vacances, oui aussi.
Je râle mais la description de l’univers est intéressante et on prend plaisir à la découverte. C’est un mode de fonctionnement inattendu où l’argent n’existe pas. Le final est mignon tout plein mais tout de même, entaché par le gros élément perturbateur avec des méchants très méchants et des indices qui tombent comme les feuilles en automne et que dire de la résolution.
L’ensemble aurait mérité un tome de plus afin de développer au mieux certains éléments mais également de prendre le temps avec d’autres. De nombreux points sont laissés en suspens mais bon, seul le premier tome de cette saga romanesque est adapté. Néanmoins, le final n’est pas frustrant.
Le dessin très soigné et délicat de Niwa Haruki offre une visite de cette Kyoto fantastique tout à fait plaisante bien que classique à l’image du découpage. Il se dégage beaucoup de douceur de l’ensemble.
L’édition est correcte. Le papier est souple, sans transparence mais la qualité d’impression est inégale. Le visuel de la jaquette est soigné et rehaussé de vernis sélectif, même si le bandeau de la collection Moon Light est toujours aussi moche. La traduction, signée Anaïs Fourny, est parfaite.
Fiche réalisée grâce au service presse des éditions Delcourt/Tonkam.
En conclusion
Alice in Kyoto Forest est un voyage pittoresque au cœur d’une Kyoto singulière qui séduira le jeune lectorat.
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