Au chevet d’une guerrière

Au chevet d’une guerrière

Résumé :

Sô Uehara retourne à l’hôpital en bord de mer où il était alité quelques semaines plus tôt. La plupart de ses anciens compagnons, victimes d’une étrange épidémie aussi soudaine que mortelle, ont fini par périr, et les rares survivants sont toujours hospitalisés. À cette occasion, Sô se remémore les événements qui bouleversèrent le monde : d’abord l’apparition de la maladie et la manière dont elle s’est propagée, tuant la majorité des adultes et octroyant des capacités exceptionnelles aux enfants… puis leur arrivée, et la bataille qui s’en suivit. Source : Ofelbe

Avis principal par Beldaran

Au mois de novembre dernier les éditions Ofelbe ont publié un roman de science-fiction, signé Hiroshi Ishikawa dont nous découvrons le travail, Au chevet d’une guerrière. L’œuvre a été lauréate en 2019 du prix Kono Light Novel ga Sugoi. Hasard du calendrier, le titre traite d’une épidémie particulièrement meurtrière aux effets secondaires surprenants qui fait échos au contexte sanitaire actuel. Ce fut une lecture agréable et prenante, même si la fin m’a laissée quelque peu perplexe. Je ne m’attendais absolument pas à ça.

La construction du récit est très intéressante car navigue habilement entre temps présent et faits passés. Il s’articule autour du lycéen Sô Uehara dont le quotidien bien huilé bascule brusquement dans l’horreur. Le temps présent se déroule dans un hôpital de bord de mer après des évènements tragiques qui ont marqué le Japon et plus particulièrement la région d’où est originaire Sô. Ce dernier raconte les évènements qui se sont déroulés moins d’un an auparavant et qui ont transformé sa vie et celles d’autres jeunes gens.

Au départ, j’ai eu du mal à rentrer dans l’histoire car je trouve le ton assez froid mais la sensation s’explique sûrement par le fait que ce soit Sô lui-même qui raconte. D’ailleurs il aurait été pertinent de basculer la narration à la première personne du singulier, pour un rendu plus immersif alors que nous restons de simples spectateurs.

Le temps présent à l’hôpital nous permet de saisir ce que le garçon a perdu et ce qu’il peine à retrouver. Cela offre un espace hors du temps où persistent les conséquences de la pandémie. Les passages sur le passé nous permettent de comprendre les transformations de Sô qui a été embarqué malgré lui dans des évènements qui le dépassent. Le récit est à l’image de la grenouille au fond de son puits qui pense que le ciel est rond (Sô s’en fait la remarque et j’ai trouvé que c’était un moment marquant du roman). Nous ne suivons qu’une partie infime de l’action. C’est ce qui rend le roman captivant.

Naturellement, le fait que des adolescents développent des capacités spéciales n’a rien d’original mais leurs traitements est touchant. Ils ont tous des rêves mais le destin et certains adultes ne seront pas forcément cléments. Il y a de nombreuses phases d’action qui sont variées et souvent assez terribles à suivre. En revanche, j’ai trouvé l’affrontement final particulièrement long et son déclenchement assez ridicule et artificiel. Cependant, sa fin est symbolique.

Le ton est assez dramatique, même si certains moments d’espoir allègent la lecture

Il est difficile de rentrer dans les détails sans spoiler mais la tension monte crescendo et les dernières pages sont réellement surprenantes mais je n’arrive pas à dire si cela est en bien, tellement cela prend des proportions improbables. La fin est assez ouverte finalement en ce qui concerne le récit et certains personnages.

Pour les protagonistes, trois se démarquent. Sô bien sûr, voix principale du récit et dont nous suivons la mise en place et l’application d’une impitoyable vengeance. Il est très difficile de s’attacher au personnage, malgré ce qu’il a vécu et ce qu’il vit. Cependant l’évolution de son état d’esprit est saisissante et porte le récit. Il rencontre différentes personnes plus ou moins agréables et de fait plus ou moins clichées. Néanmoins deux personnages féminins tirent leur épingle du jeu de par leur traitement atypique, Haruka et Saya. Leurs interactions sont intéressantes à suivre, tout comme leurs motivations. Du côté des adultes c’est assez désespérant, cela manque de nuance.

Les rares illustrations présentes à l’ouverture de chaque chapitre sont réalisées par la dessinatrice, Mai Yoneyama, connue en France pour avoir signé le chara-design de la série animée Kiznaiver. Le trait est délicat et illustre parfaitement certaines situations. Il y a vraiment trop peu d’illustrations et c’est dommage.

L’édition est dans les standards de l’éditeur qui nous propose les deux premières pages à déplier en couleurs. La traduction de Yoan Giraud est correcte. La postface est très sympa à découvrir car l’auteur révèle l’origine de son histoire, ce qui a lancé son écriture et nous ne pouvons qu’être surpris de son cheminement.

Fiche réalisée grâce au service de presse de éditions Ofelbe.

  • Scénario
  • Dessin
3.8

En conclusion

Au chevet d’une guerrière est un light novel post-apocalyptique inattendu que j’ai parcouru avec plaisir.

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