Comme les autres

Avis principal par Maccha

Déjà connue en France avec sa série This is not love, thank you parue chez les éditions Soleil Manga, Nojin Yuki nous propose cette fois un titre traitant du handicap, plus précisément de la surdité, un sujet qu’on retrouve dans d’autres mangas, abordé ici dans le cadre d’un shôjo de romance lycéenne.

La série commence de manière classique pour le genre : l’héroïne, Tsubaki, est une jeune fille qui a envie de vivre une histoire d’amour heureuse et ordinaire et elle tombe amoureuse d’Ibuki dès leur première rencontre. Elle fait tout son possible pour le retrouver et s’approcher de lui en lui déclarant ses sentiments. Elle ne se rend pas compte de suite qu’il est malentendant, leurs premiers échanges étant au travers des notes. Ayant lu le synopsis, le lecteur le sait et on remarque les petits indices auxquels l’héroïne ne fait pas attention et on n’est pas surpris par la révélation. La surprise nous vient du côté de l’héroïne, que ce soit avec sa réaction, sa définition du mot « ordinaire », ou ce qu’elle a elle-même vécu.

J’ai apprécié le caractère de Tsubaki, elle décide de suivre son coeur, n’hésite pas, n’est pas gênée de parler devant tout le monde de son amour. Elle peut paraître insouciante et trop enthousiaste ou positive, ce qui agace certains personnages, mais sachant ce qu’elle a traversé, on la comprend et c’est plutôt admirable. En ce qui concerne ce qu’elle a vécu, pour le moment ce n’est pas très développé et j’espère qu’on en saura plus et que ce point ne sera pas juste une facilité scénaristique pour faire accepter Tsubaki par les autres personnages.

En effet, dès l’instant qu’elle apprend son handicap, Ibuki se montre froid avec elle et ne croit pas à la sincérité de ses sentiments. J’ai également apprécié ce personnage, qui est plutôt complexe. Il est parfois dur mais ne ferme pas complètement la porte à Tsubaki et ne la repousse pas entièrement, on sent qu’il a envie de la croire mais a du mal. On a un aperçu du quotidien d’une personne malentendante et on comprend qu’il soit renfermé et qu’il puisse être pessimiste avec tout ce qu’il a dû vivre. J’espère voir une belle évolution de ce personnage.

Deux autres personnages sont également mis en avant dans le premier tome, le voisin et ami d’enfance d’Ibuki, Shibasaki, et Nao, une amie de collège. Ils se montrent également assez froids et durs envers Tsubaki et j’avoue que j’ai trouvé leur comportement, notamment celui de Nao avec ses « Va mourir », un peu agaçant. Mais c’est compréhensible vu l’âge des personnages et on sent qu’ils ont dû vivre des choses compliquées par le passé. Je suis curieuse d’en savoir un peu plus et on verra par la suite comment les relations vont évoluer entre les différents personnages.

Au niveau des graphismes, la mangaka raconte qu’elle s’est mise au numérique pour ce manga. Son trait est convenable pour le genre, mais parfois un peu maladroit et inégal, j’ai même eu du mal à comprendre certaines cases, mais c’est bien expressif.

En tout cas, le premier tome est un bon début. On retrouve l’ambiance du shôjo lycéen classique et un peu prévisible mais heureusement il y a quelques surprises et il y a de la matière à exploiter. J’espère que la mangaka réussira à en faire une belle histoire bien menée, sans survoler les thèmes du handicap et de maladie, et que les personnages gagneront en profondeur.

Fiche réalisée grâce au service de presse des éditions Kana.