Goodnight, I love you…

Goodnight, I love you…

Résumé :

Pour répondre aux dernières volontés de sa mère décédée d’un cancer, Ozora, étudiant japonais, s’envole pour l’Angleterre avec la tâche d’annoncer à d’anciens amis londoniens sa mort. À l’occasion de ce voyage forcé en Europe, il découvrira tant de choses, à commencer par le secret de son frère, parti vivre en France. Réalisant alors qu’il ignorait tout du passé de sa propre famille, Ozora débute une quête identitaire, de pays en pays, de rencontre en rencontre…

Avis principal par Aela

Goodnight, I love you… est la nouveauté Akata, qui reste fidèle à sa ligne éditoriale de proposer des titres qui sortent des sentiers battus, de cette rentrée 2018. La série est terminée en 4 tomes et est signée John Tarachine, autrice plutôt orientée boy’s love d’ordinaire, et qui va nous emmener dans un voyage initiatique des plus passionnants. Ce titre m’intriguait depuis l’annonce de sa licence, les thèmes abordés me parlaient et j’avais très fortement envie de le lire. Et puis, la vie a fait que je me suis brutalement retrouvée face au deuil à la fin de l’été, je ne savais pas si j’aurais le courage de le lire et si je pourrais l’apprécier à sa juste valeur.

Voici donc l’histoire d’Ozara, jeune étudiant japonais qui n’a pas été épargné par la vie. Enfant, il a vu son père quitter le domicile familial et ce fut ensuite le tour de son grand frère alors qu’il avait promis d’être toujours là pour lui. Ozara n’a que peu d’estime pour son père et son frère et les traitent tout simplement de « connards ». Il a donc grandi seul avec sa mère et quand elle lui annonce son cancer, Ozara, arrête ses études pour s’occuper d’elle jusqu’à la fin et fini par se couper socialement de tous ses amis. Mais il reste encore une mission à Ozara à accomplir, la dernière volonté de sa mère, il doit se rendre en Angleterre pour annoncer son décès à d’anciens amis. D’abord réticent à se rendre à l’autre bout du monde, son « connard » de grand frère le pousse inconsciemment à sauter le pas et à réserver son billet d’avion pour Londres. Et c’est le début d’un voyage initiatique pour Ozara qui va pouvoir faire son deuil au fil des rencontres et découvrir la face cachée de sa mère.

Dès les premières pages, je suis plongée dans l’histoire, la mangaka ne prend pas de détour. Les personnages et les différentes situations sont rapidement présentés, genre une petite dizaine de pages, et le héros arrive à Londres. Je pourrais trouver ça très, voir cela trop rapide, mais je trouve ça intelligent de la part de la mangaka de ne pas tout dire dès le départ. Les sentiments lors d’un deuil s’entrechoquent violemment et il est difficile de savoir dans quel état d’esprit nous sommes réellement. Ne pas savoir ce qu’il se passe dans la tête d’Ozara donne de l’intérêt à ce voyage, le lecteur va pouvoir le découvrir au fil des pages, et accompagner Ozara dans son deuil. A ma première lecture, j’avais trouvé que tout allait vraiment trop vite, je pense que je n’étais pas dans un bon état d’esprit et il m’a fallu une seconde lecture pour réellement apprécier Goodnight, I Love You…

Ce road trip commence donc à Londres avec un Ozara très renfermé sur lui-même, et le choc des cultures va être quelque peu violent. Il rencontre l’amie de sa mère et en apprend plus sur celle qu’elle était quand elle était jeune. Et c’est au cours d’une soirée très animée qu’on lui fait comprendre qu’il faut qu’il aille de l’avant… Une première étape importante dans la gestion du deuil. Une fois cette petite leçon apprise, il est temps pour Ozara de se diriger vers la deuxième étape, il pensait qu’il ne devrait aller qu’à Londres mais c’était sans compter sur sa mère qui lui a prévu un vrai voyage organisé ou presque… Elle avait pris ses dispositions et fait parvenir à son amie londonienne, la suite des instructions à remettre à Ozara. Et le voilà en route pour Paris… Et, il va aller de surprises en surprises.

J’ai trouvé cette étape à Paris plus intéressante que l’étape londonienne… D’une part, elle est plus développée et d’autre part, le frère d’Ozara habitant Paris, cela va permettre une grosse introspection du héros. Ne pas oublier qu’il considère son frère comme un « connard », qu’il va en apprendre beaucoup sur ce dernier et que ça va lui donner matière à réfléchir. Pas évident pour moi de parler de ce passage sans trop spoiler… Mais, c’est pour moi, le moment, où Ozara mûrit le plus. Durant ce séjour à Paris, difficile de passer à côté de l’aigreur qui anime Ozara, et quand il s’en rend compte, il se demande bien depuis combien de temps il est devenu aussi aigri. La réponse est assez simple, l’ignorance et la solitude. Face à une culture ou à des situations qu’Ozara ne connaît pas, il réagit de façon blessante. Le leitmotiv de ce premier tome est qu’il faut aller de l’avant et qu’il ne faut pas avoir peur de ce que l’on ne connaît pas.

Le deuil est bien évidemment l’élément central du manga mais ce voyage initiatique programmé par la mère d’Ozara va surtout lui ouvrir les yeux sur beaucoup de choses et il va comprendre beaucoup de choses. Même si elle n’est plus là, elle va aider son fils à s’épanouir, lui qui a tant souffert de l’absence de son père et de son frère et qui s’est sacrifié lorsqu’elle est tombée malade. Tout en retenu, la mangaka déroule son récit avec une grande justesse. Pas de grosses larmes, pas d’effet pathos, la tristesse est présente mais toujours pour servir l’histoire et la quête identitaire d’Ozara. Je n’ai pas particulièrement accrochée au dessin mais je trouve le thème et l’histoire tellement bien maîtrisés que cela ne m’a absolument pas dérangée. Une jolie découverte empreinte de mélancolie tout en étant saupoudrée d’un chouette positivisme. La série étant terminée en 4 tomes, c’est une raison supplémentaire pour craquer.

Chronique réalisée grâce au service presse Akata

  • Scénario
  • Dessin
4.5

En conclusion

Un coup de cœur pour ce road trip initiatique…

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