Harry Makito – Magicien et Sauveur de Sorcières

Harry Makito – Magicien et Sauveur de Sorcières

Résumé :

En 2021, Harry Makito, magicien de génie, donne son dernier spectacle à Tokyo. C’est alors qu’il meurt brûlé vif accidentellement lors de son tour final et se retrouve propulsé dans l’Europe médiévale, en pleine chasse aux sorcières ! À l’aide de sa magie, il va choisir de se battre contre l’église afin de sauver toutes ces femmes injustement persécutées. Source : Soleil Manga

Avis principal par Beldaran

Mise en place du décor. Un jeune homme sur une scène est interpellé par une voix grave.

  • Harry…
  • Harry Potter ? questionne le jeune homme
  • Non, Harry Makito… précise la voix. Tu es un prestidigitateur !
  • D’accord…
  • Tu auras un succès aussi fulgurant qu’éphémère car une autre vie t’attend, ailleurs.
  • Oh, cool, une version isekai ? Avec son univers fantasy, sa magie et tout le tralala ? s’emballe Harry.
  • Presque ! s’exclame la voix. Tu expérimenteras un voyage temporel (sans DeLorean) en étant projeté dans le Saint-Empire romain germanique.
  • Ah, le Moyen Âge, les châteaux forts, toussa toussa.
  • Presque ! Il s’agira du XVIe siècle donc les Temps Modernes mais comme le Moyen âge est plus vendeur, on biaisera sur la période.
  • Quel sera mon rôle ?
  • Sauvez des jeunes femmes, fort peu vêtues, de barbecues géants organisés par l’Eglise.
  • Ça fait réfléchir… Y aura du chocolat ?
  • Bien sûr ! Alors ?
  • Je dis, Banco ! dit Harry en tapant dans ses mains.

Sur ce pauvre dialogue, la chronique reprend ses droits. Je pense que vous avez saisi l’ironie de la démarche et donc vous avez compris mon ressenti sur la lecture du premier tome de Harry Makito – Magicien et Sauveur de Sorcières (Ladybird m’avait prévenu mais je ne l’ai pas écouté).

Cette courte série (heureusement) est signée Shizumu Watanabe, connu en France, pour My girlfriend is a fiction (Delcourt/Tonkam) et Real Account (Kurokawa). Il s’agit de son dernier titre en date.

Si vous souhaitez détruite psychologiquement un.e médiéviste ou un.e moderniste, offrez-lui cette chose. Entre le chapitre 3 et 4, l’auteur nous précise que son récit n’est pas un manuel d’histoire, qu’il a fait des recherches mais que l’objectif reste le divertissement. C’est un point que je conçois, que je comprends mais, empiler les clichés concernant la période médiévale et sa chasse aux sorcières sur un scénario bancal, porté par un personnage exécrable, c’est difficile à lire. Surtout, quand l’histoire passe après l’excellent Le Livre des Sorcières publié aux éditions Glénat, même si, la visée des deux œuvres est différente, l’une est historique, l’autre est un mauvais délire avec un prestidigitateur.

L’idée en soi n’était pas forcément mauvaise mais la réalisation est aux fraises. La narration est hachée par les nombreuses explications sur les tours de magie et sur les non-sens historiques (le Bull-baiting, par exemple, se développe au XVIIe siècle et plus particulièrement au XVIIIe siècle, donc après les évènements du manga).

Si l’histoire s’était déroulée dans un univers alternatif reprenant les codes de notre Renaissance, en prenant des libertés, pourquoi pas, mais là, ça ne passe pas. Et sans parler de la narration, les actions totalement invraisemblables qui s’enchainent au petit bonheur la chance, car oui, il faut caler les méchants tout court et les méchants de l’Inquisition. Le comble du n’importe quoi est atteint lors du dernier chapitre qui a le mérite de lancer le fil rouge du récit et qui promet : non.

Je ne vais pas plus développer, je pense que vous avez compris où je voulais en venir. Pour les personnes non regardantes sur la partie historique et qui arriveront à faire abstraction du caractère du personnage principal, cela pourra faire office de divertissement correct.

Je ne n’aborde pas les personnages féminins, car pour le moment il n’y en a qu’un mais il devrait y en avoir cinq à la fin : youpi.

Les dessins sont corrects. A l’image de l’histoire, les décors et les costumes ne collent pas au XVIe siècle mais à la limite. Le design des personnages ne casse pas des briques et les expressions de Makito régulièrement hideuses, à l’image du protagoniste.

En ce qui concerne l’édition, le tome est plus petit que les autres titres de la collection Fantasy mais ce n’est pas dérangeant. Le papier est souple et sans transparence. La qualité d’impression est correcte. La traduction est signée par le Studio Charon qui, je suppose, suit la version japonaise mais certaines expressions contemporaines passent mal.

Fiche réalisée grâce au service de presse des éditions Soleil Manga.

  • Scénario
  • Dessin
2

En conclusion

Harry Makito a été pensé comme une comédie qui n’a absolument pas fonctionné sur moi.

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