Kaijû Girl Carameliser

Kaijû Girl Carameliser

Résumé :

Kuroe souffre depuis toujours d’une maladie transformant des parties de son corps au gré de l’intensité de ses émotions. Mais la lycéenne, jusqu’à présent solitaire, essayant tant bien que mal d’éviter aussi bien celles et ceux qui la méprisent que les autres, va se transformer en créature gigantesque au contact du garçon le plus populaire, son crush, Arata Minami.
Source : Ototo

Avis principal par Beldaran

En fin d’année dernière, les éditions Ototo ont lancé une série à base de romance lycéenne et de kaijû (tout un concept), Kaijû Girl Carameliser ! Nous découvrons le travail de Aoki Spica qui œuvre dans les magazines shôjo depuis quelques années mais dont la première série est publiée dans un magazine visant plutôt un lectorat masculin. L’autrice infiltre une œuvre shôjo dans un magazine seinen et elle vous explique tout dans ses postfaces.

Kaijû et romance sont deux idées que l’on n’associerait pas forcément et pourtant, cela offre un résultat assez délirant auquel, il faut adhérer. La lecture des deux premiers volumes a été sympathique.

La lycéenne Kuroe Akaishi a un problème de taille, la moindre émotion transforme son corps. Il se recouvre d’une peau noirâtre et rugueuse, le tout assorti de griffes puissantes et d’excroissances tranchantes sur le dos : la panoplie d’un monstre terrifiant en somme.

Le pire est atteint lorsque ses sentiments amoureux débordent. Pour pallier au problème, elle s’interdit toutes interactions sociales ce qui lui vaut moqueries entre autres. Son quotidien grisâtre se teint en rose lorsque la coqueluche du lycée, Arata Minami qui est accessoirement son voisin en classe, s’intéresse à elle. C’est le début d’une avalanche de pancakes et de gros, très gros problèmes, que sa mère avait quelque peu mis sous le tapis.

Le premier tome introduit la problématique et les personnages de manière dynamique, tout en s’appuyant sur certains clichés des romances lycéennes mais aussi des films de Kaijû (Godzilla et King Kong). L’ensemble est détonnant, surtout lorsqu’aux émois adolescents kaijuesques, vous rajoutez une frappadingue des kaijû qui donne de sa personne pour atteindre la Bête. Manatsu est le grain de folie qui accentue toujours plus le côté délirant du récit.

Nous suivons les premiers pas, compliqués, de Kuroe et Arata sur le chemin épineux de l’Amour. La partie romantique avance vite et bien, fait marqué, par la fin du deuxième tome. En revanche Arata il est gentil, il est mignon mais il est stupide, caractéristique très accentuée dans le tome 2, lors de la révélation au parc d’attraction. Je comprends le choix de l’autrice pour renforcer l’effet comique mais elle n’aide pas le lycéen qui reste assez creux depuis le début.

En filigrane, Aoki Spica n’oublie pas le questionnement autour de la nature même de kaiju de Kuroe. Des détails sont glissés dès le premier tome et mis en lumière grâce au chien, Jumbo King qui présente de gros troubles psychomoteurs. L’arrivée dans le deuxième volume d’un ami chercheur, Hibino, de la mère de Kuroe titille la curiosité quant aux origines de la jeune fille.

L’humour fonctionne bien et j’ai adoré l’épisode spécial du tome 2 avec les clichés des scènes shôjo adaptés entre une humaine et un kaiju : c’est n’importe quoi.

Si on fait abstraction de l’aspect kaiju, nous retrouvons les stéréotypes d’une romance lycéenne, même si Arata est assez vide, bien que l’autrice tente de lui donner de l’épaisseur avec son passé de collégien mais, c’est léger. Le personnage est assez agaçant en fait. A l’inverse, Kuroe est attachante en tant que Kaiju de l’Amour. Son caractère renfrogné est une couverture pour se protéger des sentiments extérieurs mais la manière dont elle se transforme au contact d’Arata est mignonne, même si la situation lui échappe, à chaque fois. Sa transformation en kaiju, la rapproche, de manière inattendue, d’une riche camarade, la fana des kaiju, Manatsu qui pour le moment ne sert que de ressort comique à forte poitrine, j’espère qu’elle sera plus développée. J’aime beaucoup la mère de Kuroe qui fait tout pour protéger sa fille et qui fait en sorte qu’elle puisse vivre une vie humaine. Jumbo King c’est la mascotte !

Les dessins sont sympathiques. Le design des personnages est simple, Arata en tête alors que celui de Kuroe est le plus soigné. Le travail sur ses yeux est pertinent. Elle est très expressive. Sa forme de kaiju est impressionnante. En revanche, il y a des couacs de lien entre certaines scènes où le personnage paraît mal positionné. Le découpage et la mise en scène sont plutôt classiques mais il y de belles pleines pages.

L’édition est dans les standards de l’éditeur : papier souple, sans transparence et qualité d’impression correcte. A noter, la présence de nombreuses pages couleurs dans le premier tome et quelques-unes dans le deuxième. La traduction, signée Océane Tamalet, est convaincante.

Fiche réalisée grâce au service de presse des éditions Ototo.

Tome 3 par Beldaran

Kaijû Girl Carameliser T3

Cette chronique débutera par un petit (long, vous me connaissez) intermède qui rebondira sur le léger tremblement qui a agité les réseaux sociaux dernièrement. Pour lire seulement la chronique, attaquez après le GRAOU. Oui, c’est une romance kaijuesque.

Il y a quelques jours, alors que je fondais sur mon ordinateur en écrivant cette chronique, les éditions Kana lançaient une FAQ sur leur compte instagram, de laquelle je n’ai retenu que Basara, oui ? non ? OOUUUIIII !!!
Dans les faits, c’est Sawako qui a déclenché le plus de réactions, avec une nouvelle fois des débats, plus ou moins pertinents que je résumerai grossièrement : le lectorat shôjo, c’est sa faute si les titres ne marchent pas, les éditeurs ne font pas de pubs… Cela a tapé sur la romance (classique) et sur le lectorat shôjo dont les membres sont des fémino-romantico-hysterico-pailletto-shojoiste. A noter également que le titre Nana est redevenu un seinen parce que les thèmes Sérieux-là !

Bref, dans ce marasme, certains shôjo qui ne se vendent pas ont été mentionnés dont Kaijû Girl Carameliser…

-        C’est long non ? Et puis, c’est qui cette Sawako ? Tu la connais Kuroe ?

-        Mooiiii ? Non… En même temps, je, je parle peu auxaux autres.

-        Prêtresse d’Harugon redresse-toi !

Oh, tout doux, j’ai bientôt fini. Sawako est un titre pré-publié dans le Margaret un magazine shôjo alors que vous, bien qu’évoluant dans un shôjo, vous appartenez au Comic Alive (seinen) qui s’adresse à un lectorat essentiellement masculin. On a le magazine de prépublication qu’on mérite.

-        Elle nous insulte ?

-        Haruggoonnnnn !!!

AAAAHHHH !

Ahem. Je reprends. Un autre débat est revenu : késako le shôjo ? Alors est un shôjo, une série prépubliée dans un magazine shôjo et/ou un titre qui reprend les codes narratifs et l’esthétique shôjo. Oui, j’enfonce des portes ouvertes mais en ces temps caniculaires, vive les courants d’air.

Kaijû Girl Carameliser est un shôjo infiltré dans un magazine seinen qui a ramé à ses débuts au Japon : Aoki Spica l’explique très bien dans ses postfaces, notamment dans celle du tome 3 où elle indique que les ventes des premiers volumes étaient minables, le lectorat féminin n’était pas au rendez-vous (pas plus que le lectorat masculin mais ça n'a pas l’air de déranger grand monde) puis elle a publié le premier chapitre sur twitter et les shôjo girl ont rappliqué en force.
En conséquence, je trouve que c’est une série très intéressante aussi pour son parcours de publication. Il faudrait que son succès suive la même voie en France qu’au Japon.

Je conclurai cet intermède par une citation célèbre : shôjo outragé, shôjo martyrisé mais shôjo, quasi, presque, sûr, on y croit, youpi, Libéré !!!!!

GGRRAAAAAOOOOUUUUUUUU !

La fin du tome 2 nous laissait sur The scène pour notre petit couple et l’armée autour, parce que Kaiju Harugon toussa toussa. Eh bien, Aoki Spica balaie le suspense et les jours ont passé. Kuroe gère mal la situation car elle se transforme quasiment tous les soirs, ce qui ne semble pas vraiment déranger les autorités.

Ce volume propose de découvrir les transformations « humaines » que vit Kuroe suite à sa rencontre avec Arata. Elle doute, bien sûr, la jeune fille s’étant toujours tenu à l’écart pour se protéger, ce qui lui a valu le doux surnom de psychopathe mais elle franchit des étapes importantes. J’ai apprécié découvrir une facette mignonne de Arata, c’est léger mais cela lui donne plus de consistance et c’est chouette de le voir s’affirmer dans sa relation avec Kuroe. En conséquence, le premier chapitre est doux et choux.

Néanmoins, la majorité du tome s’articule autour d’une nouvelle camarade de classe de Kuroe, une fashionista, Raimu Kôko, dit Rairi : Méga Peace sur vous !

L’autrice lâche quelque peu notre petit couple pour aborder un élément primordial à l’adolescence, l’acceptation de soi et arriver à faire fi du regard des autres, destructeur, où le paraître est tout. Pour traiter ce mal-être, elle utilise le secret bien gardé de Rairi qui est une mine d’informations maquillage pour ses camarades, toujours dans la bienveillance, même si les fêlures sont toujours présentes.

Au collège, Rairi est tombée dans l’engrenage de se moquer d’elle-même pour être appréciée de ses camarades de classe et d’un garçon en particulier. La lycéenne est rattrapée par son passé mais Kuroe euh Harugon veille au grain. C’est un passage intéressant qui dévoile une Kuroe qui met de côté son manque de confiance en elle (la scène est drôle) et la solidarité féminine à la fin qui délivre un beau message.

La dernière page promet quelques remous pour la suite : Arata qu’est-ce que tu as fait ?!

Les dessins restent agréables : ça scintille, il y a des fleurs partout et des grands yeux qui brillent. Dans le dernier chapitre, les mises en scène sont très sympas et la double page est vraiment cool.

Le volume nous révèle une Kuroe toujours plus attachante qui assume ses transformations. La romance reste sur un bon p’tit rythme. Mon seul regret : l’intrigue Kaiju/autorités est mise de côté donc j’espère qu’elle sera abordée prochainement.

Chronique réalisée grâce au service de presse des éditions Ototo.

  • Scénario
  • Dessin
3

En conclusion

Les kaiju et la romance peuvent-ils faire bon ménage ? Dans tous les cas, le concept fonctionne bien et offre une histoire très sympa à suivre.

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