Les Fleurs du Mal

Les Fleurs du Mal

Résumé :

Une ville de province banale, un collège banal, un quotidien banal. Takao, élève moyen et timide, se sent enfermé dans ce monde étroit. Il n’a qu’une échappatoire : la lecture. Il est surtout fasciné par l’étrangeté des Fleurs du mal de Baudelaire. Ce recueil est devenu son livre de chevet, tout autant que son moyen de se différencier dans un monde gris où tout le monde se ressemble. Il existe pourtant un élément de surprise incontrôlable dans son univers : Sawa, assise derrière lui en classe, refuse toute autorité en bloc. « Cafards ! », « Larves ! » : elle ne rate pas une occasion d’exprimer sa haine et son mépris, même envers ses professeurs. Crainte de tous, elle est l’élément déviant de la classe. Source : Ki-oon

Avis principal par ladybird3000

Les Fleurs du Mal de Shûzô Ôshimi est une série qui, je n’en doute pas, risque de diviser les lecteurs, tout comme l’ouvrage de Charles Baudelaire avait fait polémique lors de sa publication. Pour moi, c’est une série dérangeante et psychologique qui révèle autant le bien que le mal. Une série que j’ai appréciée lire, d’autant plus que le recueil poétique dont il est question, est un ouvrage que j’ai moi-même pu étudier et lire. Avec cette histoire, le mangaka révèle avoir fortement été influencé par Les Fleurs du Mal et nous livre une part de lui, tout en essayant de montrer la perversité dont l’être humain est pourvu.

L’histoire débute avec Takao, un collégien qui a une passion pour la lecture et en particuliers pour le recueil Les Fleurs du Mal de Charles Baudelaire, qu’il emmène partout. C’est une véritable passion pour lui et cela se voit. Il est amoureux de Nanako, une camarade de classe, qu’il voit comme sa muse, son idéal féminin. Un jour, après les cours, il retourne en classe car il a oublié son précieux livre. C’est alors qu’il découvre sur le sol le sac contenant les affaires de sport de Nanako. Surpris par un bruit, il s’enfuit en emportant le sac. Le lendemain, toute l’école parle d’un pervers qui aurait volé les affaires de la pauvre Nanako. Takao ne peut alors plus avouer son acte. Mais tout tourne au calvaire pour lui lorsque Sawa lui avoue qu’elle a tout vu.

Au début, Takao ressemble à un collégien banal qui a une passion pour la lecture. Il est amoureux, a des amis et une vie de famille aimante. Sawa est son opposé, elle regarde le monde qui l’entoure avec dégoût, elle est rejetée à cause de ses actions et ses paroles, insultant tout le monde d’insecte rampant et de cafard. Sa vie familiale semble être compliquée aussi. On a donc une sorte de balance entre les deux personnages, le bien, le mal. Petit à petit, Sawa va s’imposer à Takao, l’obligeant à faire des choses qu’il n’a pas envie de faire. Mais le garçon plie facilement devant Sawa, soit il est très influençable, soit il a peu de volonté. En tout cas, certains pourraient regretter la façon dont il se laisse faire. Une forme de perversité naît de cette relation, ou alors était-elle déjà présente ? A côté de cela, nous avons Nanako qui va être au milieu et qui fait partie des jeux malsains sans rien en savoir.

La série se découpe en deux parties. La première avec les collégiens, principalement Sawa et Takao. Au fur et à mesure, Takao va changer et commencer à faire des choses qu’on n’aurait pas cru possibles de lui. La seconde partie de l’histoire est assez différente, véhiculant un message plus positif et moins obscure j’ai trouvé. Le recueil des Fleurs du Mal a cependant toujours sa place dans cette seconde partie. J’ai trouvé la conclusion de l’histoire intéressante, et les dernières pages avec Sawa m’ont intriguées et donné envie d’en savoir plus sur sa vision des choses, même s’il est finalement assez aisé de la comprendre ne serait-ce qu’un peu.

Dans ce manga, on retrouve beaucoup d’éléments du recueil de Baudelaire finalement. En premier lieu, l’ennui et l’envie de fuite vers un idéal. Les actions premières de Sawa et Takao sont là pour tromper l’ennui, pour sortir de cette ville qui les enferme et découvrir ce qu’il y a ailleurs. La perversion, le dégoût, notamment de soi, sont bien présents, surtout au début avec Takao. On passe aussi par ce moment où la mort devient un chemin envisageable, une sorte de porte de sortie, d’échappatoire. Il y a enfin cette image de la femme dont l’on aperçoit différents visages : la beauté inaccessible et la muse sous les traits de Nanako, la tentatrice, perverse et cruelle sous les traits de Sawa, ces deux aspects finissant par presque s’inverser à un moment donné, et par la suite il y aura aussi Aya. Autour de Takao, de nombreuses femmes sont donc présentes et rythment l’avancée du récit. Un récit qui a parfois des allures malsaines, ce qui ne plaira pas à tous. J’espère ne pas me tromper dans ce paragraphe, en tout cas c’est ainsi que j’ai ressenti la lecture et c’est le lien que j’en ai fait avec mes souvenirs du recueil.

Enfin, je parlerai rapidement des dessins où l’on reconnaît le style du mangaka. Un style parfois sombre, très expressif et auquel il n’a souvent pas besoin d’ajouter de texte, tant son dessin est parlant.

  • Scénario
  • Dessin
4.5

En conclusion

Les Fleurs du Mal est une œuvre qui ne laisse pas le lecteur indifférent. Elle peut plaire ou non, et dans mon cas c’était une belle lecture.

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