Life

Life

Résumé :

Au collège, Ayumu et Shii ne se quittaient jamais. Quand la première, d´ordinaire assez médiocre en cours, réussit à intégrer un prestigieux lycée alors que la seconde, pourtant très travailleuse, échoue, c´est le drame. Shii décide alors de rompre toute amitié avec sa meilleure amie. Profondément touchée par cette rupture, Ayumu commence à se mutiler trouvant dans cette pratique une échappatoire à son mal être. Ayumu se retrouve donc seule dans son nouveau lycée ou elle peine à se faire de nouvelles amies, craignant de les perdre à nouveau. Mais elle fait la connaissance de Manami qui lui redonne une lueur d’espoir.
Source : Kurokawa

Avis principal par ladybird3000

Cette série est un véritable coup de coeur. Elle raconte l’histoire de Ayumu, très réservée et qui n’a pas de bons résultats à l’école. Afin d’intégrer le même lycée que sa meilleure amie Shii, elle va tout faire pour réussir l’examen d’entrée du lycée Nishidate qui est prestigieux. Avec le soutien de Shii et à la surprise générale, elle réussit l’examen. Malheureusement Shii quant à elle échoue et va blamer Ayumu pour cet échec. Ayumu qui considérait son amitié au-dessus de tout va être accablée par ce rejet et culpabiliser au point de rester en retrait dans son nouveau lycée. Elle va finalement devenir amie avec Manami ce qui va lui permettre de sortir à nouveau de sa coquille. Manami est une fille plutôt populaire et elle a un petit ami, Katsumi, avec qui elle forme un couple parfait. Mais du jour au lendemain, celui-ci décide de la quitter sans raison. Manami va sombrer dans le désespoir et même attenter à ses jours. Elle va demander à Ayumu de questionner Katsumi sur la raison de la rupture. Celle-ci refuse au début, mais finit par accepter afin de soulager son amie. Katsumi lui répond qu’il ne veut lui répondre qu’au calme chez lui et celle-ci va donc le suivre. Ayumu est loin de se douter qu’elle vient de tomber dans un horrible piège et les malheurs vont s’enchaîner et s’abattre sur elle.

Le premier tome permet de mettre en place l’histoire et les personnages. Cette série est une suite de rumeurs et de vengeances qui vont conduire l’héroïne dans un cercle infernal duquel elle n’arrivera pas à sortir seule. Au début, on a Ayumu qui fait tout pour ne pas être détestée. Elle se croit responsable de l’échec de son amie et va même jusqu’à se mutiler pour exorciser son mal et sa peine. D’un autre côté, on a Manami, une fille plutôt populaire et issue de bonne famille. Elle semble être sympathique et permet à Ayumu de sortir de sa torpeur. Mais très vite, on va se rendre compte que sa gentillesse n’est qu’une façade. Manami n’aime pas la concurrence et défend Ayumu de copiner avec certaines filles de la classe, notamment Hirose car elle fait du mannequinat. Ayumu est influençable car elle ne veut faire de mal à personne, elle va donc rejeter Hirose qui va se venger en prenant une vidéo d’elle rentrant avec Katsumi. Cette vidéo va déclencher toute la suite des événements. Manami va vouloir se venger d’Ayumu et la transformer en souffre douleur. C’est donc le thème de l’ijime qui est abordé dans cette histoire, montrant jusqu’où Manami est prête à aller pour faire de la vie d’Ayumu un enfer.

L’ijime est la persécution d’une personne par une autre ou un groupe. Manami va faire des conclusions hâtives et penser qu’Ayumu a essayé de lui voler son copain. Elle va donc déchaîner sa colère et vouloir se venger d’Ayumu. Lorsque l’on sait ce qu’il s’est vraiment passé et qu’on sait que Katsumi est en réalité un être abject, on ne peut qu’essayer de crier à Manami qu’elle se trompe. Mais celle-ci par dans une colère vengeresse, où tous les coups sont permis. Ayumu va donc subir des persécutions journalières, sans pouvoir se défendre. Toute la classe va en quelque sorte participer à ces persécutions et Ayumu ne pourra même pas compter sur le soutien de sa mère car elles n’arrivent pas à dialoguer et celle-ci ne se rend compte de rien. Le pire dans tout cela, c’est qu’à la moindre objection de la part d’Ayumu pour se défendre, tout lui retombe dessus et rien ne l’aide à s’en sortir.

La chose la plus horrible dans l’ijime, c’est que le système éducatif n’est pas fait pour soutenir des élèves persécutés. On va voir que malgré le fait qu’Ayumu soit soutenue par Miki Hatori et Yuki Sonoda, elle voit se dresser devant elle les professeurs qui refusent d’entendre raison. Pour les professeurs, la réputation de l’établissement passe avant toute autre chose. Ils essaient donc de minimiser les choses et n’aident pas Ayumu. On verra que seule une professeur va essayer de briser ce tabou et même risquer sa carrière pour tenter de sauver Ayumu de ce cercle vicieux.

J’ai vraiment beaucoup aimé cette série. Elle se lit plutôt rapidement malgré le nombre de tomes car il n’y a pas tant de dialogues que cela. Ce sont surtout les actions qui sont mises en avant et qui parlent d’elles même, de par leur horreur. Les dessins sont très bien faits et permettent de mettre en avant des scènes plus choquantes. L’expressivité des personnages est aussi très bien travaillée, au point qu’un simple visage peut en dire long sur l’état d’esprit du dit personnage. Parfois, on a la sensation de lire autre chose qu’un shojo car les scènes sont vraiment horribles et les personnages ont des actes indicibles. Les dessins sont pour beaucoup, parfois très noirs, reflétant les pensées des personnages.

J’aime beaucoup le personnage de Miki, pour moi c’est comme un rayon de soleil dans la noirceur de Life. Elle est un soutien indispensable à Ayumu qui, je pense, aurait sombré sans elle. J’aime bien Ayumu aussi, car au début on ne dirait pas, mais en fait elle est très forte moralement parlant. Elle encaisse pas mal de chose et malgré le fait qu’elle n’arrive pas toujours à s’exprimer, elle arrive à prendre sur elle. Je ne pense pas que j’aurais survécu à la moitié de ce qu’elle a subit sans me détraquer.

  • Scénario
  • Dessin
4.5

En conclusion

Une série forte avec une dimension sociale importante. Life provoque un tsunami de révolte en nous et montre des horreurs indicibles. Un manga à lire, ne serait-ce pour se rendre compte de ce qu’est l’ijime. Cette série m’a tenue en haleine du début à la fin et m’a vraiment touchée.

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