L’Oiseau Bleu

L’Oiseau Bleu

Résumé :

Yuki Higashimoto est la plus heureuse des femmes : un mari aimant, Naoki, ainsi qu’un adorable garçon de cinq ans, Shu, la comblent de bonheur. Mais la sortie de route de la voiture qui les ramène d’un innocent pique-nique va sonner de manière cruelle et irrémédiable la fin de cette existence paisible… Le petit Shu ne survit pas à la violence du choc, et Naoki est plongé dans un coma végétatif. Pour Yuki, un long combat commence : comment reconstruire sa vie et préserver un lien avec un mari qui est présent sans l’être ?
Source : Ki-oon

Avis principal par Maccha

Je suis réellement touchée par cette oeuvre poignante de l’auteur du Chien gardien d’étoiles. On reconnaît bien la plume poétique et réaliste du mangaka, ses histoires bouleversantes et humaines qui font réfléchir et réussissent à toucher les lecteurs.

A l’instar du Chien gardien d’étoiles, le manga contient deux histoires qui sont liées entre elles. En effet, elles concernent les membres d’une même famille.

La première histoire s’intitule L’Oiseau bleu et fait référence à l’oeuvre de Maeterlinck du même nom. Je trouve que la couverture et les premières pages en couleur dégagent beaucoup de douceur. On aperçoit Yuki, son mari Naoki et leur fils Shu, un beau jour dans un beau champ de fleurs. Mais rapidement, les couleurs disparaissent et le ton change. En rentrant chez eux, un oiseau sombre apparaît devant la voiture de la famille et cause un accident tragique. Yuki est la seule à ne pas avoir été touchée gravement : Le petit Shu ne survit pas et Naoki se retrouve dans le coma entre la vie et la mort. C’est un grand choc pour la jeune femme, d’autant plus que celle-ci a déjà perdu ses parents quand elle était jeune. Malgré tous ces malheurs, le manga n’entre pas dans le mélodrame. L’auteur réussit à transmettre les sentiments et les psychologies de ses personnages de manière assez pudique et juste. Le choc et la douleur de Yuki, son refus d’accepter que son enfant n’est plus là, les lueurs d’espoir qu’elle ressent sont montrés sans exagérations dramatiques.

Rapidement, on assiste à la nouvelle vie de Yuki au côté de son mari dans l’état végétatif. C’est un vrai combat qui l’attend. L’auteur aborde de nombreuses problématiques associées aux patients du Syndrôme d’éveil non-répondant : les difficultés de garder un patient dans un état stable dans un hôpital fixe, les transferts d’un hôpital à l’autre, l’attitude des infirmiers envers les patients avec certains qui se donnent à fond et d’autres au contraire qui ne les traitent même pas comme un être vivant, les difficultés économiques et physiques pour les proches de garder un tel patient chez eux…

La deuxième histoire qui prend la majeure partie de ce tome est intitulée Les Feuilles mortes. Elle raconte l’histoire du père de Naoki, qu’on aperçoit brièvement dans la première histoire. Ici, l’auteur aborde une autre affection neurologique qui touche à beaucoup de personnes : la démence. C’est une histoire plein de nostalgie qui m’a beaucoup émue.

L’auteur a fait un bon travail de recherche sur les deux maladies qu’il aborde dans son manga et les difficultés quotidiennes que vivent les patients et leurs proches. J’ai bien aimé cet aspect social de l’oeuvre.

Dans la postface, le mangaka nous raconte qu’initialement il avait commencé à écrire le scénario d’une histoire sur le thème de la famille quand la triple catastrophe du 11 mars 2011 a eu lieu. Terrifié à l’idée de perdre ses proches et envahi par le désespoir, il a modifié son récit initial. Ce manga est donc le résultat de ses réflexions diverses : Comment faire face à la perte d’un être cher ? Comment accepter l’idée de sa propre mort ?

Malgré toutes les difficultés que ses personnages rencontrent, l’auteur donne un beau message d’espoir.

Au niveau de l’édition, faisant partie de la collection Latitudes des éditions Ki-oon, le livre est très joli avec un grand format (17 x 24 cm) et une couverture souple. Les quelques pages en couleurs au début de chacune des deux histoires ajoutent un vrai plus à cette oeuvre pleine de sensibilité.

One-shot par ladybird3000

L'Oiseau Bleu

Cet ouvrage contient deux histoires qui sont liées par leurs personnages. Dans celles-ci, le mangaka dépeint les douleurs de la perte d'êtres chers et nous montre comment ses personnages surmontent cette peine, non sans mal. La première histoire est celle qui donne son titre au volume.

L'Oiseau Bleu est donc la première histoire et la plus courte des deux. Nous y découvrons un couple et leur enfant en train de profiter d'un pique-nique en pleine nature. Mais cette joie laisse vite place à la douleur, puisque sur le chemin du retour un accident de la route se produit. Yuki est la seule rescapée, blessée à la tête. Son mari Naoki est plongé dans le coma et leur fils de cinq ans Shû est mort sous la violence du choc. Yuki débute alors un combat contre cette perte brutale. La jeune femme passe d'abord par une période de déni profond face à la disparition de son enfant. Elle l'attend à l'arrêt de bus, se souvient de lui au travers de divers objets, dont un jouet ayant enregistré la voix de l'enfant. Mais ce n'est pas tout, puisque Yuki doit aussi faire face à son mari plongé dans un coma duquel il ne se réveillera peut-être jamais. A peine la jeune femme a-t-elle commencé à surmonter la perte de son enfant, elle doit faire face à de nouveaux soucis. En effet, les hôpitaux ne veulent pas garder trop longtemps des malades pour lesquels ils estiment ne plus avoir d'espoir. Naoki se retrouve donc envoyé d'hôpital en clinique, jusqu'à ce que Yuki doive le ramener chez eux dans un lit approprié à son état. Nous découvrons donc un système qui ne permet pas de venir correctement en aide aux familles touchées par de tels événements.

Cette histoire m'a beaucoup touchée et émue. On y découvre une jeune femme qui était déjà blessée par la vie et qui perd tout du jour au lendemain. Elle a du mal à se remettre du choc, mais en même temps elle semble forte et déterminée. Elle souhaite prendre soin de son mari jusqu'au bout. Mais parfois, elle peut craquer et se laisser envahir par ce lourd poids. C'est un personnage fragile, mais en même temps assez robuste. En même temps que nous voyons son combat, nous découvrons des passages plus doux nous montrant Shû et Naoki dans un endroit onirique. Cela permet de faire une parenthèse et de ramener une part de joie et d'espoir.

La seconde histoire s'intitule Les Feuilles Mortes et elle nous raconte l'histoire du père de Naoki. Les parents de Naoki apparaissent dans l'histoire précédente, la mère propose à Yuki de les laisser s'occuper de leur fils afin qu'elle puisse reconstruire sa vie. Mais celle-ci refuse et compte tout faire pour son mari. A ce moment, nous découvrons que le père a un début de démence, oubliant jusqu'à son petit fils, sans doute car cet événement est trop lourd pour lui. Dans cette nouvelle histoire, nous nous concentrons donc sur le père Higashimoto. Nous le découvrons alors qu'il est encore jeune et travaille dans un aciérie. A cette époque, l'un de ses collègues travaille plus que n'importe qui et lui demande souvent de veiller sur son fils Yûta. Mais un matin, le père de Yûta ne revient pas. Des années plus tard, alors qu'il commence à oublier de plus en plus de choses, le père Higashimoto se souvient de cet enfant pour qui il aurait voulu faire plus. Alors que sa mémoire décline, nous voyons sa femme qui fait tout pour l'aider, notamment dans la vie de tous les jours. Alors que l'homme perd de plus en plus la mémoire et oublie les gestes quotidiens, l'événement tragique qui touche la famille se son fils accélère sans doute sa démence. C'est à ce moment qu'il retrouve une personne de son passé, qui va l'aider à surmonter cette épreuve et surtout aider sa femme à avoir les bons réflexes.

Cette histoire m'a également bien marquée et émue. Elle est liée à la première mais en même temps on y découvre une facette différente de la perte. Cette fois-ci l'être cher est toujours bien vivant, mais c'est sa mémoire, donc son essence, qui commence à faire défaut. Cette fois encore c'est la femme qui va être présente et venir en aide à son mari pour le soutenir du mieux possible. Mais cette épreuve est difficile, l'âge n'aidant pas. Cette femme aura-t-elle la force de soutenir son mari qui commence à agir un peu n'importe comment en dépit du bon sens. Une aide extérieure va cette fois apparaître sous les traits d'un médecin. Encore une fois, le système médical ne semble pas être fait pour venir en aide aux familles qui se retrouvent avec un membre atteint de démence. Et pourtant, ce médecin va se faire un devoir de venir en aide à M. Higashimoto. Le vieil homme finit par comprendre qu'il perd petit à petit ses souvenirs et en vient à se demander s'il ne serait pas mieux de tout oublier d'un coup, car les souvenirs qui restent ne sont pas forcément les meilleurs et le font souffrir autant que cette perte lente de lui-même.

Concernant les dessins, j'ai un peu eu du mal au début, mais l'histoire est tellement bien racontée qu'on peut passer outre. Les deux chapitres commencent par des pages couleurs. La première est d'abord colorée de couleurs printanières qui finissent par se teinter de gris et de rouge lorsque la tragédie arrive. Le second chapitre commence par des couleurs plus chaudes, représentant l'ambiance de l'aciérie et le martèlement des machines.

En conclusion, un volume émouvant qui nous dépeint deux familles meurtries et blessées par des événements de la vie, mais avec une forme d'espoir et d'amour inconditionnel.

 

  • Scénario
  • Dessin
4

En conclusion

Un manga très touchant sur la famille, l’enfance, la vieillesse, la mémoire et la vie.

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