L’Oiseau d’or de Kainis

L’Oiseau d’or de Kainis

Résumé :

Début du XIXe siècle, à l’est de Gloucestershire, Lea a grandi au milieu de livres “inaccessibles pour son cerveau féminin“ et se passionne pour l’écriture, un art réservé à la gent masculine. C’est donc sous l’identité fictive d’Alain Wedgwood qu’elle va débarquer à Londres pour faire publier ses ouvrages, se plonger le monde littéraire et se faire de nouveaux amis. Que va-t-elle pouvoir découvrir sous sa nouvelle apparence ? Source : Glénat

Avis principal par Beldaran

C’est au mois de mars dernier, qu’en toute discrétion, une nouvelle série a rejoint la collection dite Shôjo + des éditions Glénat, L’oiseau d’or de Kainis. Le titre ne comptera que quatre volumes, dont deux sont déjà disponibles, et nous permet de découvrir le travail de Kazuki Hata. J’étais totalement passée à côté de la sortie mais la couverture et surtout le résumé m’ont intrigué. Je raffole des histoires se déroulant au XIXe siècle en Angleterre, surtout celle qui mettent en avant des femmes qui ont tenté de briser les codes d’un monde d’hommes, en s’émancipant et en tentant de vivre par leurs propres moyens.

L’histoire nous entraine dans l’est du Gloucestershire auprès de Lea, fille de pasteur qui noircit des pages depuis son plus jeune âge. Immédiatement, j’ai pensé à l’autrice Charlotte Brontë, car la période correspond, elle était fille de pasteur et on lui avait indiqué qu’en tant que femme, elle ne pourrait jamais écrire. On lui doit, à mon sens, un des plus grands romans d’amour, Jane Eyre. L’histoire évoque de nombreuses autrices féminines et en manga, même si le récit se déroule au début du XXe siècle, l’excellent Goodbye my Rose Garden, publié aux éditions Komikku, reprend ces thématiques, sociale et littéraire.

Lea est fille de pasteur. Elle a donc accès à une certaine érudition, chose que les femmes du commun n’ont pas. Cette différence est bien marquée par la gouvernante, Patty qui sait tout juste écrire et compter. Afin d’accentuer, la rupture de la jeune femme avec les conditions de vie de son époque, l’autrice utilise son amie, Katie, qui s’accommode parfaitement de son futur rôle de femme, mariée avec des enfants…

Kazuki Hata dresse un portrait, plus ou moins juste, de la condition féminine durant ce début du XIXe siècle qui passe de son rôle au sein de la société patriarcale, au sein de son foyer (obéissance au père puis au mari) et toute cette dépendance est renforcée par les vêtements et par le fait que les femmes sont considérées comme intellectuellement inférieures aux hommes.

J’en reviens à Lea qui a envoyé à Londres un manuscrit sous un nom masculin, Alan Wedgewood et qui a été retenu. Bon, je peux comprendre que pour les besoins du récit, l’autrice s’assoie sur toutes les conventions sociales de l’époque car, non, une femme ne voyage pas seule, elle est toujours accompagnée d’un chaperon et le père est très souple sur le coup. Tout comme le fait de s’endormir dans une diligence, c’est le meilleur moyen de se faire dépouiller.

La vie londonienne est perçue par le prisme du cercle littéraire et c’est intéressant. Observer les échanges et la manière dont les auteurs travaillent est pertinent et plutôt bien rendu.

Je ne m’attendais pas, si vite, au retournement de situation final, mais comme la série ne fait que quatre tomes.

Les personnages sont réduits à l’essentiel. Lea jeune fille curieuse, intelligente et un peu naïve, se jette dans le grand bain londonien avec brio, alors qu’elle n’a jamais quitté sa cambrousse. Elle arrive à tenir son rôle, malgré des moments gênants. Elle est épaulée par Myles Keats, auteur, qui l’introduit dans les cercles littéraires et qui facilite son adaptation à ce nouvel environnement. A voir comment leur relation se transformera.

Le trait de l’autrice fin et plutôt doux. Les décors sont épurés et font la part belle aux personnages, très expressifs. Grâce à Myles l’autrice remet en valeur les bésicles et, c’est bien.

Du côté de l’édition, le papier est fin et légèrement transparent la qualité d’impression est correcte. L’éditeur a fait le choix de réduire l’illustration, afin de proposer un fond évoquant les ouvrages de la période, soit, mais pourquoi avoir arrêté les motifs au dos du tome ? La quatrième de couverture fait tache. J’aime beaucoup le logo titre et surtout le dos échappe au cartouche rose papier toilette pour un violet plus sobre mais qui correspond peut-être à la collection. La traduction, signée Hana Kanehisa, est correcte.

  • Scénario
  • Dessin
3

En conclusion

L’oiseau de Kainis nous offre un récit social pertinent et intéressant sur la place des femmes dans la société anglaise du XIXe siècle.

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