Mon amour secret

Avis principal par Beldaran

Il y a deux ans, les éditions Taifu nous faisaient découvrir le travail de Emu Soutome avec un de ses premiers titres, An Innocent Kiss. J’avais trouvé la lecture sympathique mais trop courte. Cette fois-ci l’autrice est revenue en juin avec une duologie à base de yokai, Mon amour secret. Je vais éliminer immédiatement les deux demi-frères ogres incestueux qui n’apportent rien hormis du malaise et qui possèdent la présence d’un ficus, même si je ne pense pas que le ficus ait une sexualité aussi débridé. Par conséquent, si je fais abstraction de ce gros point noir, l’histoire est très sympa à suivre.

Bienvenue à l’auberge Mikeneko, établissement réputé auprès des yokai où vous pourrez déguster la cuisine savoureuse de Kokufu et croiser un renard chipeur, Ryôya. La recherche d’un tableau, représentant Ryôya, pousse les deux hommes à développer leur relation en douceur dans une ambiance mélancolique. Les deux êtres explorent la forêt au fil des saisons. C’est un récit d’ambiance.

L’univers est un des points forts du titre car l’autrice l’exploite parfaitement avec la variété de yokai qui côtoient des divinités plus importantes. D’ailleurs, Emu Soutome, par le biais de Kokufu, explore la distance que les humains ont pris vis-à-vis des dieux. De manière schématique, le premier tome est centré sur Ryôya et le second sur Kokufu mais, il est difficile d’en dire plus sans dévoiler des points clés de l’intrigue.

Emu Soutome prend le temps de poser la relation qui se tisse entre le cuisinier et le renard grâce à des moments touchants, même si les dernières pages du tome 2 sont parasitées par un pseudo affrontement avec les frères ficus qui ne sert à rien, qui n’apporte rien alors que je n’aurais pas été contre pour des moments plus cosy au cœur de l’auberge.

Kokufu et Ryôya sont émouvants à suivre. Il existe une belle dynamique entre les deux, portée par le renard farceur et attachant.

En ce qui concerne les dessins, c’est vraiment plaisant. Le trait est fin, pour des décors détaillés et le rendu de la nourriture est soigné. Ils participent à l’ambiance mélancolique, renforçant l’aspect « ailleurs », fantastique de l’histoire. Les bouilles de Ryôya sont adorables, tout comme sa forme de renard qui est toute moufle. Les scènes érotiques sont censurées à grand coup de crayon, c’est assez drôle. Il y a de belles idées dans le découpage et certains angles de vue. Les nombreuses pleines pages sont toutes très jolies.

L’édition est vraiment soignée. Le papier est souple et la qualité d’impression bonne. Nous avons droit à une page couleurs à chaque début de tome. La première illustration est plus jolie que la seconde. Le visuel de couverture des deux volumes forme une illustration complète. La traduction, signée Nicolas Pujol, est agréable.

Maintenant place au nouveau titre de Emu Soutome, Mon cher roi démon, sorti en août dernier.

Fiche réalisée grâce au service de presse des éditions Taifu Comics.