Panda Detective Agency

Panda Detective Agency

Résumé :

La métamorphie, maladie incurable changeant les humains en animaux ou végétaux, ne cesse de s’étendre au Japon. A Tokyo, où les cas se multiplient, Handa, affecté par une lente mutation en panda et Takebayashi, son aîné à la fac, fondent une agence de détectives spécialisée dans les affaires liées à cette pandémie d’un genre nouveau. Source : Mangetsu

Avis principal par Beldaran

Au début du mois de juillet, Pump Sawae a inauguré la collection Life des éditions Mangetsu avec le premier volume du diptyque, Panda Détective Agency. L’auteur ayant des problèmes de santé le second tome n’est pas encore sorti au Japon. Cependant, le récit est construit de façon à limiter la frustration de ne pas avoir la suite, le volume se suffisant presque à lui-même.

J’ai adoré la lecture et je suis impatiente de découvrir le recueil du même auteur, Tout au bout du quartier qui sortira le 19 août.

L’histoire se déploie dans un monde ressemblant au nôtre. La différence vient d’une maladie, la métamorphie, affection qui transforme inexorablement certains humains en animaux ou végétaux. C’est sur cette entrée en matière que nous découvrons Handa qui vient d’apprendre sa lente transformation en panda. C’est par ces yeux de métamorphe, que nous observons cet univers où le traitement de ce mal se fait de manière juste et cohérente, tellement qu’il est difficile de discerner la touche de fantastique. Le récit s’articule autour de chapitres relativement indépendants, présentant chacun un cas de métamorphie, dévoilant le destin tragique de ces êtres humains dont certains s’accommodent mieux que d’autres.

Il est intéressant d’observer que le choix de l’animal n’est pas anodin mais lié à la nature profonde de la personne. Pump Sawae profite de la maladie pour explorer, révéler les travers humains, que ce soit du côté du métamorphe que de l’humain sain. Le ton est résolument mélancolique et dérangeant par moment, notamment le passage au zoo avec le retour d’espèces disparus à l’ère glaciaire. Handa nous permet de mettre des mots sur le malaise ressenti et sur le regard que posent les non-malades sur les métamorphes. A l’inverse, le chapitre 5 est merveilleusement poignant et nous laisse sur une remarque qui nous donne envie de connaître la suite. L’ouverture, en attendant, permet à chacun de projeter ses suppositions suite aux divers éléments fournis par l’auteur tout au long des pages.

Les cinq histoires sont touchantes ou marquantes à leur façon. La narration est captivante. Il est difficile de s’extraire de l’ouvrage qui est assurément une des tranche-de-vie les plus pertinentes que j’ai pu lire.

Le lien entre les chapitres s’effectue grâce aux différents protagonistes récurrents, comme le formidable directeur du zoo qui démontre que la métamorphie touche les humains de manière différente et entraine la création de nouvelles professions. Cela apporte une touche de légèreté.

Handa, le futur panda, fait partie de l’agence de détective fondée par Takebayashi. Ils enquêtent sur certains cas de métamorphie sur demande des familles ou du zoo. Handa est au cœur du récit puisque suivant les enquêtes, il constate de ses propres yeux ce qu’il est amené à devenir et de fait, s’interroge beaucoup. Il est maladroit mais terriblement attachant. Takebayashi est plus froid, pragmatique vis-à-vis des différentes situations. Un pan de son passé est révélé et explique sa volonté de créer l’agence. Cela explique également sa volonté de rester professionnel et de ne pas s’impliquer. Le duo est très plaisant à suivre.

Le dessin de l’auteur est simple mais réellement soigné. Les décors sont réduits au minimum afin de laisser le plus de place aux personnages. Il y a de superbes mises en scène qui font exploser l’aspect poétique et mélancolique du récit. C’est vraiment réussi.

En ce qui concerne l’édition, je découvre le choix du grand format pour le titre et je ne le trouve pas pertinent dans le cas présent, surtout que la couverture est toujours aussi souple, chose déjà désagréable en format normal. Cependant, la qualité d’impression est excellente malgré la souplesse. La traduction, signée Léa Le Dimna, est vraiment bonne.

  • Scénario
  • Dessin
5

En conclusion

Panda Détective Agency est une tranche-de-vie mélancolique, touchante et brillamment construite. C’est un coup de cœur.

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