Pumpkin Scissors

Pumpkin Scissors

Résumé :

L’Empire et la République de Frost se livrent une guerre sans merci. Malgré tout, un armistice est signé entre les deux pays. L’Empire peut alors commencer sa reconstruction, mais les cicatrices laissées par la guerre sont profondes : famines, épidémies, groupes de soldats errants livrés à eux-mêmes… Dans cet univers désolé « l’Unité de Reconstruction » de l’Armée Impériale sillonne le pays pour porter secours à la population. Une unité militaire, dirigée d’une main de fer par le sous-lieutenant Alice L. Marvin. Elle croisera la route d’un ancien soldat à la carrure de géant, Randel Orland, qui se montrera d’une efficacité impressionnante lors de certaines missions, bravant sans ciller la mort…
Source : Pika

Avis principal par Beldaran

Pumpkin Scissors est une série que j’ai découverte par le biais de l’animé réalisé en 2006 et qui adapte les cinq premiers tomes. Ce manga peine à trouver son public et n’est pas aidé par ses couvertures qui sont assez moches. Cependant, il serait dommage de s’arrêter à la couverture car l’intérieur révèle un univers vraiment très riche et très fouillé.

Pumpkin Scissors nous plonge au sein l’Empire qui vient tout juste de signer une paix fragile avec la République de Frost contre laquelle la guerre fait rage depuis des années. Si le conflit avec la République est terminé, les conséquences de ce dernier gangrènent l’Empire de l’intérieur : famines, pauvreté, militaires désœuvrés qui se transforment en bandits, laissant la population dans la plus grande misère. Pour répondre à ces problèmes et surtout pour montrer qu’elle fait quelque chose, l’armée impériale crée la Troisième Section des renseignements. On s’aperçoit très rapidement que cette unité a du mal à s’imposer auprès de la population et surtout à trouver sa place au sein de l’armée.

Le mangaka nous propose de suivre la Troisième section au fil de ses missions et nous laisse prendre la mesure des conséquences de cette guerre. On pourrait craindre une redondance dans l’histoire avec une succession de missions mais l’auteur arrive à tisser au fur et à mesure le fonctionnement de cet univers, tout en l’étoffant avec dynamisme. Plus le scénario se développe, plus il devient intéressant. L’auteur maîtrise son sujet et nous livre des arcs plus longs et plus passionnants avec des intrigues de plus en plus poussées. L’humour n’est pas en reste et vient alléger le discours afin de ne pas plomber le lecteur. C’est vraiment un plaisir de suivre les aventures de la Troisième section, plaisir qui n’est pas dû qu’à un récit bigrement bien ficelé mais également grâce à une brochette de personnages qui évoluent, se transforment peu à peu sous nos yeux.

Deux personnages se démarquent rapidement, le Sous-Lieutenant Alice L. Malvin, chef de la Troisième section et le Caporal Randel Oland ancien soldat d’une unité particulière. Les deux possèdent une vision du monde qui se heurte au début. Alice est assez naïve et présente un fort caractère qui va poser quelques problèmes. Le caporal, quant à lui, a déjà fait la guerre, connu l’horreur des champs de bataille et semble porter un lourd secret. Ces deux visions finissent par se compléter avec la décision du caporal de suivre coûte que coûte son supérieur. Les deux personnages vont connaître des développements très intéressants dans leur façon de penser et surtout dans leur façon d’aborder leur travail.
Ils sont épaulés par les aspirants Oreld et Merchis. Le premier correspond au beau gosse mais qui s’avère plein de ressources lorsque la situation l’exige. Le deuxième ne colle pas vraiment à l’image du militaire robuste. Il tente souvent (en vain) de raisonner Alice. Les deux autres membres de la section restent le plus souvent au bureau et apportent la touche d’humour bienvenue : le Sergent-chef Lili Stecchin dont on ne sait pas grand-chose pour le moment sauf qu’elle est en charge du dernier membre : Mercury le chien messager de l’unité qui a une fâcheuse tendance à… non je vous laisse le suspens. Tout ce petit monde est commandé par le Capitaine Hunks d’apparence calme et posé mais qui possède un esprit d’analyse redoutable. Après avoir fait le tour de l’équipe on a le sentiment qu’elle est constituée de bras cassés dont les actions n’auront pas de grandes portées.

En ce qui concerne les graphismes, ils sont assez grossiers au début et la pauvreté des décors n’aide pas. On s’y habitue rapidement et on note avec plaisir au fil des tomes, l’évolution du trait du mangaka qui se veut plus travaillé et moins brouillon.

L’édition est correcte, même si le papier a tendance à jaunir. Le problème majeur vient de la lenteur de la parution avec parfois plus de 15 mois entre deux tomes.

Tomes 10, 11 et 12 par Beldaran

Le magistral arc Karussell s’est bouclé dans le tome 9, a bouleversé Alice et Randel en les poussant à se remettre en question et surtout en mettant à mal la position de la troisième section.

Le tome 10 démarre un nouvel arc mais pas de façon brutale puisqu’il traite également des conséquences du dernier. Ce nouveau récit va aborder la tenue du prochain sommet du Nebureau, alliance de différents pays dont l’Empire fait partie, qui va se dérouler dans la capitale de l’Empire.

C’est avec plaisir que l’on retrouve cette mystérieuse organisation qu’est la roue argentée, même si on en apprend pas plus, sauf qu’elle souhaite détruire l’Empire.

Si les enjeux du Nebureau sont clairs et rapidement présentés, à savoir que l’Empire est en position de faiblesse, l’auteur souligne un autre aspect de la capitale : le secteur 0. Secteur, sans loi où règnent en maître différents gangs, abandonné par l’Empire et qui est, de ce fait, une des plus grandes faiblesses de ce dernier car on apprend rapidement qu’il existe de nombreux « secteur 0 ».

Cette intrigue du secteur 0 s’étire jusqu’au premier chapitre du tome 12 et nous en enseigne plus sur le passé de Randel grâce à la joyeuse bande des Tumbleweeds.

Le tome 11 s’attarde sur l’évolution psychologique d’Alice et de Randel qui luttent à leur façon pour protéger le secteur 0, menacé par un homme d’affaire Rondario. Ce dernier veut nettoyer l’Empire de sa « moisissure ». C’est un volume explosif avec beaucoup d’action et de l’humour qui nous conduit à la confrontation entre les chefs des 4 gangs et de Rondario. Tout cela mené de main de maître par le mangaka.

Le tome 12 conclut brillamment l’intrigue du secteur 0, même si Rondario n’a pas vraiment perdu la partie. Tous les éléments se mettent en place en vue du sommet qui se veut imminent (début dans le prochain tome). Le reste du volume introduit le lieutenant Webner, mécanicienne qui gère l’atelier de recherches du génie militaire. Un des enjeux du sommet va d’ailleurs être les brevets du professeur Coplan, cela fait très plaisir de revoir apparaître ce nom.

Les enjeux diplomatiques sont posés et surtout décrit avec une rare minutie. Il y a beaucoup d’informations et beaucoup de dialogues : ce qui peut être un point négatif dans ce volume qui comporte très peu d’action.

Vivement la suite !

Tome 13 par Beldaran

Le tome 13 ouvre enfin le Sommet du Nébureau et on comprend rapidement que l’Empire se trouve sur la sellette.

Le récit se veut très riche avec beaucoup de dialogues et d’informations avec l’apparition de nouveaux personnages. Les intrigues se veulent complexes, particulièrement au sein de l’Empire où les différentes factions mettent leurs pions en place. A l’intérieur de ce panier de crabes gigantesque se produit un évènement qui semble anodin aux premiers abords mais qui va déclencher de sacrés mouvements.

Le nouveau personnage, le soldat Hackenmaier que va rencontrer Randel est assez déjantée et nous fait découvrir une nouvelle faction de l’Empire. C’est finalement Randel qui est le plus mis en avant dans ce volume. Le passage où il ne se rappelle pas avoir dégommé tout le monde est assez saisissant. Il est en train de perdre le contrôle sur le pouvoir de la lanterne, vu qu’il semble l’allumer inconsciemment. L’enquête du journaliste se resserre sur lui, ça ne sent pas de bon de ce côté là non plus.

Les autres membres de la Troisième section poursuivent leur bonhomme de chemin et apportent des précisions de par leur interaction avec différents personnages, sur le passé d’Alice ou le sommet. Alice est finalement la grande absente du volume, ces apparitions amènent, heureusement, un peu d’humour pour alléger le ton de l’histoire qui se veut très sérieux.

C’est un tome particulièrement dense qui prend le temps de poser les divers enjeux du sommet du Nébureau qui a juste commencé (deux jours). Cet arc promet d’être passionnant !

Tome 14 par Beldaran

Il aura fallu attendre plus d’1 an avant de pouvoir lire le tome 14 et vu la densité du précédent, difficile de rentrer immédiatement dans le récit sans être légèrement largué.

Il y a beaucoup de choses à dire sur ce volume tant celui-ci est dense en informations, comme le précédent, même si ici, deux thématiques ressortent, la notion de héros et l’impact des nouvelles technologies sur la société par le biais des brevets de Coplan. L’action n’est présente que dans les dernières pages mais promet un grand branle-bas de combat pour la suite.

Les personnages de la Troisième section apparaissent de manière ponctuelle, enrichissant l’histoire à leur façon et surtout révélant qu’ils ont évolué. C’est le cas pour Alice mais son changement d’attitude n’est pas au goût d’une certaine personne et avec l’organisation de la roue argentée qui officie en coulisse, cela promet des complications.

Le gros morceau de l’histoire concerne les fameux brevets de Coplan. On en apprend plus sur le personnage et ces fameux brevets. J’ai été totalement captivée par cette approche de la technologie mais je reconnais que cela peut apparaitre comme un peu lourd. Au-delà de la science, il y a la politique et ces brevets en sont au cœur. Deux factions s’opposent, ceux pour l’abandon et ceux pour la conservation, avec en arrière-plan, toujours la peur d’un autre conflit avec la République. Je crois que ce qui fait que j’accroche tant au titre, c’est l’aspect proche de la réalité. Le tout est décrit avec une telle minutie qu’on s’y croirait.

Dans l’ombre, l’organisation Anti-Arès a terminé ses préparatifs et va se révéler redoutable. J’ai apprécié que la thématique du héros revienne par son biais. Cela souligne encore une fois, que nous sommes face à un récit très bien construit. Alice et Setièm ont un pressentiment mais cela sera trop tard. Le passage avec Setièm est intéressant car montre que malgré tout, elle reste une enfant : c’est assez touchant.

Nous avons droit encore une fois à un volume riche qui lance l’action pour la suite. Et dire qu’il faut se préparer à attendre 1 an minimum avant de pouvoir dévorer le tome 15 : c’est rageant.

Tome 15 par Beldaran

Pumpkin Scissors T15

4 ans après la lecture du tome 14, je me lance enfin dans la suite de cette formidable série militaire. Cependant, face à la densité de l’œuvre, j’ai dû reprendre les premiers volumes de l’arc du sommet de Nébureau car j’étais légèrement perdue.

Nous entamons le 4e jour du Sommet alors que l’armé Anti-Arès s’est rendue maîtresse de la tour du langage de manière aisée et que ses chars massacrent les habitants sur la place et dans la capitale. Nous attendions de l’action et nous ne sommes pas déçus, seulement le volume ne se résume pas à cela. En effet, l’auteur lève le voile sur certains éléments et personnages au sein d’un récit riche et dense, dans un rythme effréné.

L’armée Anti-Arès déploie son plan qui pour le moment se déroule bien, trop bien d’ailleurs. Grâce à la clairvoyance de Setièm, la benjamine de la famille royale de Lawderia, nous nous interrogeons sur les actes et les motivations des membres de cette armée qui a mené de main de mettre l’Empire dans une situation catastrophique.

Cet évènement apporte un éclairage intéressant sur le fonctionnement interne de l’Empire totalement miné par l’opposition entre le bureau du protocole représentant de la société civile qui était chargé de la protection du Sommet et l’armée qui avec la guerre avait gagné un pouvoir important. Cela va être aux deux factions de répondre à la crise. D’ailleurs, le lieutenant-colonel Kelvim du service des renseignements est un brillant stratège, assez terrifiant. Son échange avec le directeur du bureau du Protocole, Gilman, est d’une grande intensité.

L’empire tente de mettre en place une riposte en recueillant un maximum d’informations dans une ambiance de panique totale.

Un autre acte se joue à l’intérieur de la tour et semble lié aux scientifiques qui prennent une décision qui aura un impact sur les futurs échanges de technologie entre nations.

Les personnages s’agitent et celui qui marque le plus, c’est l’inspecteur de police qui enquête sur les morts autour du chantier. Il donne une autre vision du rapport de force qui s’est progressivement installé entre le bureau du Protocole et l’armée. Son courage et sa volonté apportent un élément important à l’Empire pour la suite.

Les membres de la 3e section sont quasiment absents du tome. Oland s’offre une danse meurtrière en début de volume tandis qu’Alice se révèle étincelante et inflexible dans les dernières pages. Elle nous offre un des moments forts du tome.

L’auteur propose un chapitre bonus totalement délirant où Merchis s’infiltre dans un groupe de littérature clandestine. C’est du grand n’importe quoi.

Avec ce volume Ryôtarô Iwanaga prouve encore une fois sa grande maîtrise du scénario grâce à une narration très bien rythmée et une histoire particulièrement dense.

  • Scénario
  • Dessin
4

En conclusion

Pumpkin Scissors est une série passionnante, intelligente, teintée de mystères et portée par des personnages attachants.

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