Rose Bertin – La Couturière Fatale

Rose Bertin – La Couturière Fatale

Résumé :

Marie-Jeanne Bertin a un talent exceptionnel : robes, chapeaux, broderies, rien ne lui résiste ! La jeune femme n’a pas son pareil pour inventer de nouvelles toilettes. Bientôt embauchée dans une maison de modes de Paris, elle compte bien devenir la meilleure ouvrière de la capitale… Mais elle ignore encore le destin hors du commun qui lui est promis : entre révolution de la mode et dépenses irraisonnées, sa rencontre avec la reine Marie-Antoinette fera basculer à jamais le sort de la France… Source : Piccoma

Avis principal par Beldaran

Au mois de mars, les éditions Michel Lafon ont accueilli leur premier titre historique dans la collection Kazoku, Rose Bertin – La couturière fatale. C’est l’occasion de découvrir le travail de Isomi Jingetsu et surtout de mettre en avant une figure du XVIIIe siècle tombée dans l’oubli ou peu connu si on ne s’intéresse pas à la mode de cette époque. En effet, Marie-Jeanne Bertin, qui prend le nom de Rose Bertin en gravissant les échelons de la couture et du succès, a existé et a été la modiste la plus influente de Paris.

Les titres historiques sont toujours délicats à aborder mais l’autrice rassure immédiatement par la richesse des petites anecdotes entre les chapitres et par cette phrase : « L’histoire n’est pas la vérité, c’est une science qui se base sur les recherches et les hypothèses ». Elle précise qu’elle a choisi des hypothèses sur lesquelles bâtir son récit et je trouve ça honnête. Mon petit regret est l’absence de biographie. J’aurais aimé connaître les recherches sur lesquelles elle s’est appuyée mais c’est une déformation professionnelle. En résulte un premier tome d’exposition très agréable à parcourir.

Le volume s’ouvre sur le jour de l’exécution de la reine Marie-Antoinette en 1793 tandis que nous prenons le fil de notre histoire en 1766 à Abbeville où la jeune Marie-Jeanne Bertin est reconnue pour ses talents de coiffeuse et de couturière.

Avec cette figure historique Isomi Jingetsu aborde la condition féminine de l’époque où le métier de drapier était essentiellement masculin mais l’ouverture de filatures royales réclame de la main d’œuvre. Marie-Jeanne détonne par sa force de caractère et sa volonté de s’en sortir, d’exister en tant qu’être humain, sans passer par ses charmes. Le destin lui donne un coup de pouce, désagréable, afin qu’elle mette les voiles en direction de Paris.

A la capitale des lumières, la jeune femme fait face à une première désillusion, les petits ateliers de couture vivotent non pas par le biais de leur artisanat mais grâce à la capacité des couturières à appâter le chaland depuis la vitrine. C’est un coup dur jusqu’au jour où Marie-Jeanne (oui encore une autre) Bécu pousse la porte. Et là, j’avoue, j’ai été surprise car la mise en scène du personnage est intelligente. Deux visions s’affrontent, celle de Bertin qui souhaite être reconnue pour son travail et qui se moque d’avoir du charme ou non et la Becu qui mise tout sur son physique pour gravir les échelons. Cette dualité est très intéressante car elle persiste quand les deux femmes atteignent leurs objectifs mais nous n’en sommes pas encore là.

Leur première rencontre est explosive mais productive et le résultat, eh bien, c’est du gagnant-gagnant.

Un autre personnage clé de la période fait une apparition fort à propos, un gascon, pas celui armé d’une épée mais celui équipé d’un peigne, Léonard-Alexis Autié. C’est à lui qu’on doit les coiffures les plus qu’extravagantes de Marie-Antoinette. D’ailleurs, cette dernière s’offre une apparition dans les dernières pages. Tous les personnages ont été présentés, place à la suite !

Les personnages sont intéressants, l’histoire encore plus grâce à une narration dynamique et maitrisée où les détails historiques s’insèrent parfaitement dans le récit, sans l’alourdir.

Je me suis laissée totalement embarquée et je suis impatiente de découvrir la manière dont l’autrice gérera tout ce beau monde.

Là où je suis moins emballée c’est du côté des graphismes. Attention, ils ne sont pas laids mais je m’attendais à des décors plus soignés, plus immersifs (la représentation de l’île de la Cité et surtout de la cathédrale Notre-Dame m’ont fait cligner des yeux sévère). En revanche, tout ce qui a trait à la couture, les tissus, les robes, les gestes des couturières, est parfaitement travaillé. En ce qui concerne les personnages, ils possèdent des design bien marqués et assez agréables, malgré quelques couacs de proportions.

En ce qui concerne l’édition, le résultat est plaisant. La qualité d’impression est bonne et le papier est souple, sans transparence. Nous avons même droit à des premières pages couleurs dont une très belle illustration sur double page.

Le titre est en français, c’est bien mais je trouve le sous-titre « La Couturière Fatale » assez nul : quel est le rapport ?! La traduction, signée Virgile Macré est sympa mais je pointerai un problème de temps dans la dernière page de présentation des personnages, en effet, le futur ne s’emploie pas pour traiter de faits passés.

Fiche réalisée grâce au service de presse des éditions Michel Lafon.

  • Scénario
  • Dessin
3.5

En conclusion

Rose Bertin s’offre un premier tome prenant sur une figure historique de la mode française très importante. Impatiente de découvrir la suite.

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