The Eminence in Shadow

The Eminence in Shadow

Résumé :

Derrière son apparence de lycéen lambda, Cid Kagenô rêve pourtant de puissance, celle d’un être qui tire les ficelles depuis l’ombre. Mais un tragique incident va rapidement mettre fin à ses ambitions… ou pas ! Réincarné dans un monde fantastique, il profite rapidement de la situation en montant sa propre organisation secrète, Shadow Garden, créant de toute pièces une histoire dont il est le personnage principal : « l’Éminence de l’Ombre ». Mais ses fantasmes pourraient bien s’avérer réalité… Source : Mahô

Avis principal par Beldaran

Difficile très difficile à rédiger cette chronique. Je suis trop vieille pour ces conneries. Par conséquent, je choisis de reculer pour mieux sauter. Oui, je prends de l’élan, beaucoup d’élan. En octobre 2023, l’éditeur américain Jnovel Club annonçait son arrivée en Europe sous le label JNC Nina. A ce jour, la plateforme propose neufs light novel dont deux sont disponibles en format relié chez Mahô, Classroom of the Elite et le fameux des fameux, The Eminence in Shadow.

L’offre des light novel s’agrandit et c’est très bien, bon j’aimerais plus de titres à destination du lectorat féminin, comme The Saint’s Magic Power is Omnipotent – L’EXTRAordinaire Apothicaire.

La série qui nous intéresse est d’abord arrivée en France via son adaptation manga, publiée par les éditions Doki Doki et qui est toujours en cours de publication avec 11 volumes en France pour 13 au Japon. Ensuite, les deux premières saisons de l’animée ont été diffusées sur ADN entre 2022 et 2023.

Après cette longue entrée en matière, il est temps de sauter.

En farfouillant sur l’internet, j’ai pu constater que la licence connaît un p’tit succès et le light novel était attendu en France donc c’est bien qu’il soit disponible. Pour ma part ce fut une totale découverte car je n’ai pas eu envie de tenter les deux adaptations. Mes sentiments à la lecture ont oscillé entre ennui profond et affliction. Je crois n’avoir jamais autant soupiré en lisant un bouquin. Alors sachez que j’ai parfaitement conscience de ne pas faire partie du lectorat cible. Je me le suis répétée comme un mantra pour arriver au bout.

Pour comprendre le succès du récit, je suis retournée sur l’internet et ce qu’il ressortait, c’était l’humour (deux passages m’ont arraché un sourire) et le fait que le protagoniste réalise les fantasmes de certains internautes. Naturellement, qui suis-je pour juger des personnes qui souhaitent courir nue dans la forêt pour développer des capacités magiques et finir aplatie sous un camion (oui, il est là).

Vous vous en doutez ou du moins vous l’aurez compris si vous êtes parvenus jusque-là, je n’ai pas aimé la lecture mais tout est subjectif, il ne s’agit que de mon avis.

A partir de ce point, c’est le véritable début de la chronique, fini de rigoler !

Une bonne histoire ne fonctionne que si vous avez un personnage qui tient la route. Vous pouvez avoir l’univers le plus riche, le plus original de la création si votre protagoniste est un navet ça fera pschitt, sauf si vous écrivez un livre sur les plantes herbacées.

Dans le cas qui nous intéresse le monde est tout juste esquissé et reprend tous les poncifs d’un univers de fantasy et bien sûr du genre isekai. Zéro surprise de ce côté où le lectorat n’est pas perdu et où l’auteur peut développer son idée. C’est-à-dire il prend une marmite, sur laquelle il grave soigneusement le mot « Parodie ». Le light novel m’a été vendu pour son aspect humoristique Mais l’humour c’est subjectif et j’y suis restée à 100% hermétique.

Je reviens à la marmite : un lycéen qui meurt de manière violente et qui se réincarne dans un univers type européen qui mixe des aspects des temps modernes, de la période médiévale et de la période contemporaine parce qu’après tout, plus on est de fous plus on rit. Cela rajoute des elfes bien foutues mais qui ne sont pas des esclaves car ça a des principes (hé ho), des princesses en détresse mais qui filent aussi des tatanes, des méchants, très méchants, assis autour de la plus célèbre table de la littérature, des artefacts magiques et vous mélangez. Des fois le résultat fonctionne car l’auteur prend la peine de travailler son univers, de lui donner de la consistance et d’autre fois, le truc s’articule autour d’une mauvaise blague. Là, c’est le drame. L’histoire de Daisuke Aizawa rayonne autour du fantasme délirant de Cid Kagenô, être un puissant qui tire les ficelles dans l’ombre. En soi, l’idée n’est pas inintéressante mais le traitement nom de nom, le concept devient une sorte de comique de répétition qui tourne en ridicule un personnage qui se pense très intelligent.

Un autre point où ça coince, la narration. Cid renaît comme un enfant dans ce nouveau monde, on a droit à un point caca puis il a 10 ans et suite à une rencontre fortuite, il crée l’organisation Shadow Garden, organisation qui grandit solo grâce à ses membres, uniquement féminins, parce qu’il y a un mal dans ce monde qui vous transforme en gratin dauphinois trop cuit et qui ne touche que les femmes, tutun ! Bon, il a rapidement 15 ans et rentre à l’Académie où il fait tout pour s’épanouir dans son rôle de personnage secondaire.

L’auteur tente de créer un décalage entre l’histoire que Cid pense s’inventer au sujet d’un démon, Diabolos et la réalité où l’organisation de Diabolos existe vraiment. Tout va trop vite, l’auteur ne prend le temps de rien poser, même s’il a le temps de nous faire un point séance cabine d’essayage de sous-vêtements féminins sur cinq satanées pages. Oui, l’auteur joue sur les fantasmes masculins mais n’est pas fichu de poser les références contemporaines de manière réfléchit et intéressante.

J’en suis arrivée à la conclusion que l’auteur ne s’essayait pas à la parodie mais à l’absurde. Il pousse le curseur très très loin et c’est quitte ou double car cela n’a pas fonctionné sur moi.

Si le procédé avait pris, j’aurais pu supporter le personnage principal que je trouve exécrable dans sa manière de penser, très suffisante. Il est persuadé d’être un génie alors que c’est un crétin et le récit appui ce point, sans les elfes de sa garde personnelle, il ne vaut pas tripette.

Je vous évite le point sur les personnages féminins, toutes magnifiques et quasiment toutes amoureuses du héros.

Tout ça pour écrire, je pense que ce type d’histoire permet malgré tout de mettre en avant la diversité de ce genre littéraire qui reste varié.

Foutue pour foutue, je vous fais un court point sur les illustrations de Tôzai qui ne cassent pas la baraque. On commence par une elfe nue, histoire de respecter les fondamentaux, plus loin nous aurons droit à une autre elfe, habillée cette fois mais qui rencontre de très gros problèmes anatomiques. Pour le reste, je retiens surtout, les deux illustrations qui montrent Cid en action et qui sont bien marquantes.

Pour l’édition nous sommes dans les standards de l’éditeur avec un format très agréable à prendre en main. Nous avons droit à trois illustrations couleurs sur double pages et papier glacé. La traduction signée Myriam Ayashi est correcte et il ne peut lui être imputé le style très simple et pauvre du récit.

Fiche réalisée grâce au service de presse des éditions Mahô.

  • Scénario
  • Dessin
2

En conclusion

The Eminence in Shadow plaira aux fans de la licence car c’est toujours sympa de découvrir l’origine d’une saga.

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