Walking Cat

Walking Cat

Résumé :

Les zombies ont envahi le pays. Jin entame un périple pour retrouver sa femme, Satoko. Aujourd’hui, il traverse une forêt mais doit s’arrêter car il aperçoit un groupe de cinq zombies en train dévorer une proie. Il se cache derrière un arbre et commence à étudier la situation pour s’enfuir de là. C’est alors qu’un chat blanc arrive à pas légers avant de foncer à vive allure vers une souris. Malheureusement pour lui, un autre zombie surgit et attrape la souris. Sans réfléchir, Jin prend son couteau et exécute le zombie. Il ramasse ensuite le chat et déguerpit avec. Jin ignore encore que ce chat va lui servir de compagnons pendant un long moment. Source : Kana

Avis principal par Beldaran

Au mois de juin, les éditions Kana publiaient le premier volet d’un triptyque apocalyptique à base de zombies. Cette série nous permet de découvrir le travail de Tomo Kitaoka. Je ne suis pas une adepte de récits de ce type mais j’ai vraiment apprécié ma lecture. En revanche, les amateurs du genre risquent d’être déçus.

Le monde a déjà basculé dans l’horreur et pullule de zombies. Nous ne savons pas comment ni depuis quand et ce n’est pas le propos pour le moment. En effet, nous suivons l’attachement qui se créé entre l’humain Jin Yahiro et le chat Yuki. L’univers est peuplé de zombies qui en tant que tels avancent lentement, très lentement et agissent en bande. Jin étant un citoyen lambda, n’a aucune information sur la situation et survit comme il peut. Il est à la recherche de son épouse, Satoko. Cependant, nous ne sommes pas réellement au cœur d’un récit horrifique, certes il y a des zombies mais ils font partis du décorum. L’ambiance générale de l’histoire évoque plutôt une sorte de tranche-de-vie légère qui se développe dans un monde qui a sombré. Cette touche de légèreté est apportée par le chat, Yuki qui poursuit sa vie féline, loin des tourments du monde. Il chasse, il joue, il essuie une peine de cœur.  C’est à travers ses yeux que nous observons la dévastation. Il apporte à Jin un peu de lumière, lui évitant de basculer dans le désespoir.

Le récit avance grâce à des pirouettes scénaristiques classiques, comme la rencontre fortuite avec un scientifique qui lui explique le fonctionnement des zombies et qui l’aiguille vers une île où se sont retranchés des survivants.

Le rythme de la narration est appréciable car il se construit autour de chapitres courts qui apportent des éléments différents et qui évitent une certaine routine dans la manière de conter l’histoire.

Les évènements de la fin du tome surprennent par leur tournure et nous touchent. Par la suite, il suffit de jeter un œil aux visuels des trois tomes pour comprendre qui est réellement le personnage principal de l’histoire.

Les graphismes sont agréables, avec un rendu plutôt réaliste des êtres vivants. Les zombies présentent un design bien sale et dégoulinant. Le travail sur Yuki est très bon. Ses réactions sont travaillées, à l’image d’un vrai chat. Le trait de l’auteur est particulièrement fin et soigné. Il n’y a pas de grandes scènes où ça découpe à tour de bras mais certaines sont assez dures.

Pour l’édition, nous sommes dans les standards de l’éditeur, c’est donc très correct avec une bonne qualité d’impression. La traduction, signée Pascale Simon, est plaisante.

Fiche réalisée grâce au service de presse des éditions Kana.

Tomes 2 et 3 par Beldaran

Walking Cat T3

Enfin, j’ai terminé cette courte série avec la lecture des tomes 2 et 3. J’avais été séduite par la construction du premier volume qui mettait en avant les pérégrinations du chat, Yuki. En revanche, le deuxième m’a moins emballée, trop d’humains et le troisième, même s’il renoue avec le même système narratif que le premier, m’a laissé un goût d’inachevé.

Yuki est parvenu à atteindre l’île de réfugiés grâce à Jin. C’est l’occasion de découvrir de nouveaux personnages et la manière dont les humains se sont organisés pour survivre. De fait, le récit tombe dans une représentation plus classique de ce genre d’univers avec les humains confrontés à une invasion de zombie qui doivent faire des choix, parfois difficiles, pour le bien de la communauté. Tomo Kitaoka choisit de mettre en lumière les actions solidaires que déploient les personnages pour rester en vie, la solidarité devient un élément fondateur de la survie. Nous le percevons à travers les yeux de la nouvelle compagne de Yuki, Kaoru. La représentation des travers humains, soit qui ne changent pas, soit qui sont exacerbés par la situation m’a ennuyé. J’ai eu du mal avec les personnages et surtout avec le fait que les interactions avec Yuki soient forcées. Le chat s’adapte mais ses interventions, rares, ne font pas naturelles et semblent présentes, uniquement pour amuser le lecteur. Fatalement, un élément perturbateur apparaît et fait basculer le calme de l’île. C’est particulièrement classique dans le développement mais cela reste efficace.

J’ai enchainé avec le dernier volume dans l’espoir de retrouver ce que j’avais apprécié dans le premier. Le résultat est en demi-teinte. Les premiers chapitres clôturent l’intrigue du tome précédent et Yuki trouve un nouveau compagnon de voyage, comme l’indique la couverture. Nous découvrons Fûta, notamment le pan de son passé au moment de l’invasion des zombies alors qu’il avait une chatte, Adrianne. Les ficelles du récit sont grosses et les coïncidences s’enchainent mais bon l’histoire doit avancer. Le jeune garçon ne sombre pas dans le désespoir, Yuki incarne un objectif auquel il s’accroche férocement. Il fait preuve d’une grande force de caractère.

Ce volume retrouve le caractère aventureux du premier où Fûta se déplace dans un monde rongé par les zombies. Yuki retrouve sa place de chat qui peut faire tout et n’importe quoi mais le félin apporte surtout du soutien et de la chaleur, à des adolescents qui ne savent plus faire confiance aux adultes, même si la vision manichéenne entre adultes sournois et jeunes est assez maladroite dans la mise en scène. Disons que le manque de développement des personnages secondaires provoque cette sensation, notamment dans le dernier arc lorsque Fûta arrive dans un lieu particulier. J’ai soupiré face aux actions des personnages.

En revanche, la conclusion n’est pas satisfaisante. Les informations concernant la transformation en zombie sont jetées rapidement, comme un possible espoir de guérison, la quasi-totalité des personnages revient rapidement mais la plus grosse déception vient du traitement de Yuki.

Les graphismes sont restés dans la même veine jusqu’au bout donc très agréables, avec une mention spéciale pour Yuki

Dans l’ensemble, malgré le classicisme de la narration et une fin peu satisfaisante, il aura été plaisant de suivre le parcours de Yuki, passant d’humain en humain et filant entre les doigts pourris des zombies.

Chronique réalisée grâce au service de presse des éditions Kana.

  • Scénario
  • Dessin
3

En conclusion

Walking Cat propose une autre vision du récit de zombies qui ne plaira pas à tout le monde mais qui m’a séduite. Vive les chats!

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