L’Enfant et le Maudit

Avis principal par Beldaran

Résumé : Il y a très longtemps, dans une contrée lointaine, existaient deux pays…
« L’intérieur » où vivaient les humains, et « l’extérieur », où habitaient des créatures monstrueuses qu’il ne fallait surtout pas toucher, sous peine de subir la malédiction.
Cette histoire commence le jour où se sont rencontrés deux êtres qui n’auraient jamais dû se croiser… Ils sont aussi différents que le jour et la nuit… Et malgré tout ce qui les sépare, malgré les ténèbres qui les entourent, ils vont écrire petit à petit une fable tous les deux… Source : Komikku

Hier, suite à un échange sur Twitter, j’ai appris que l’OAV dérivé du manga L’Enfant et le Maudit, était disponible depuis plusieurs jours sur la plateforme Crunchyroll. A noter que l’éditeur l’a découpé en trois parties de 20 minutes, choix que je ne trouve pas très pertinent. Cette adaptation a été proposée au Japon en début d’année avec la sortie d’un tome bonus qui a également été annoncé en France par les éditions Komikku mais dont nous attendons toujours des nouvelles. L’anime a été produit par le studio WIT suite à un financement participatif. Autant l’écrire immédiatement, c’est de toute beauté et l’ambiance si particulière du titre dessiné par Nagabe est parfaitement retranscrite. Si vous ne connaissez pas l’œuvre, bouclée en 11 volumes et publiée aux éditions Komikku, il s’agit d’une excellente entrée en matière.

L’univers reste intrigant jusqu’au bout, même si sa composition est simple, les humains vivent à l’intérieur tandis que l’extérieur est occupé par des êtres étranges, biscornus, maudits et quelques rares humains qui espèrent gagner leurs tickets pour l’intérieur. C’est au cœur de cette atmosphère pesante et mélancolique que la jeune humaine Sheeva tisse des liens avec le Professeur, qui pourrait la maudire en la touchant. Leur relation est émouvante à observer. Sheeva, candide, s’accroche à cet être solitaire qui retrouve goût à la vie et qui décide de dédier son existence à ce petit être lumineux.

Nous suivons leur étrange quotidien où la simplicité de leurs actes tranche avec la nature environnante, inquiétante et silencieuse. C’est grâce à leurs échanges que nous saisissons les subtilités terribles de ce monde. J’ai apprécié les différents choix scénaristiques qui permettent à l’OAV de se suffire à lui-même, bien que de nombreuses questions restent sans réponse mais le manga est là pour cela.

L’histoire fonctionne et nous happe grâce à la réalisation soignée de Yûtarô Kubo et Maiya Satomi. Les passages dramatiquement beaux pullulent. L’animation respecte la patte graphique singulière de Nagabe pour un résultat convainquant et emballant. Le groupe de jazz japonais Schroeder-Headz, fait des merveilles pour la musique. La musique finale reprend les premiers vers de l’ancienne chanson irlandaise, Siúil A Rún, qui est le sous-titre du manga.

Fiche réalisée grâce à l’accès presse de Crunchyroll.