Avis principal par Beldaran
Le manga est l’adaptation du light novel, toujours en cours avec 12 tomes, de Uno Bokuto et Sanba Sô (illustration). En 2016, été diffusée sur la plateforme Crunchyroll l’adaptation animée produite par le studio Madhouse qui s’est révélée être très plaisante à suivre. J’étais donc ravie d’apprendre l’arrivée du manga dans notre contrée et après la lecture de ce premier tome, je ne suis absolument pas déçue.
L’histoire nous entraine dans un conflit qui oppose l’Empire Katjvarna et la République de Kioka. Pour le moment les raisons de cette guerre ne sont pas dévoilées, cette dernière faisant plus office de trame de fond pour présenter les différents personnages, aspirants officiers. Néanmoins, certains éléments nous sont donnés sur l’univers, assez pour piquer notre curiosité, notamment le bref échange entre le professeur Khan et son « collègue », concernant les esprits. Ces derniers apportent une légère touche de fantastique au récit, pas totalement exploitée encore mais qui introduit, l’Eglise d’Aldera et met en avant une probable opposition entre la magie et la science ou simplement, un lien insoupçonné entre les deux.
La narration est dynamique et ponctuée de points intéressants sur ce monde dont il sera agréable, je l’espère, de suivre le développement. Le ton peut être léger comme beaucoup plus grave, c’est la guerre après tout.
Le récit se focalise sur la formation des futurs officiers de l’Empire, ce qui permet une présentation plutôt naturelle de l’ensemble des protagonistes, même si deux se démarquent largement. Tout d’abord, le fainéant sarcastique à l’esprit vif et appréciant trop les femmes d’âge mûr, Ikta Solork. Il évoque une sorte d’anti-héros avec une attitude nonchalante qui cache un esprit brillant. A ses côtés, la flamboyante et charismatique Yatorishino Igsem, grande épéiste qui n’hésite pas à remettre Ikta dans le droit chemin, souvent de manière musclée. Il forme un duo bien équilibré. Les trois autres protagonistes sont un brin stéréotypé pour le moment mais pas désagréables à découvrir. On verra leur évolution par la suite.
En ce qui concerne les graphismes, si vous avez découvert la série par l’adaptation animée vous allez surpris car le trait fin du mangaka est aux antipodes de ce qu’à proposer l’anime. Cependant, les dessins ne sont pas mauvais, surprenants au début mais agréables à l’œil rapidement car très détaillés et puis les esprits sont chou.
L’édition est plaisante avec un soin particulier apporté à la couverture et bonus appréciable les pages couleurs en début d’ouvrage.
Fiche réalisée grâce au service de presse des éditions Ototo.
Tome 2 par Beldaran
La fin du dernier tome laissait le petit groupe en fâcheuse posture, sur le territoire de la République de Kioka et après leur premier combat sanglant qui plus est. Cependant, Ikta dévoile un peu plus son potentiel. Sa joute verbale avec le commandant de la République est très intéressante à suivre. Ikata anticipe chacune des réactions de son adversaire et se révèle redoutable.
Ce passage dans la province orientale de l’Empire est capital pour la compréhension de l’univers et surtout aura des conséquences sur la vie des aspirants-soldats. Tout d’abord, ce conflit nous permet de prendre conscience que nous sommes loin d’un récit purement manichéen. Les faits sont plus complexes que cela avec un Empire pas très net et grandement corrompu face une population totalement démunie. Cette situation sur le front oriental et l’issue tragique qui s’annonce est aux antipodes des réflexions scientifiques d’Ikta qui ne comprend pas les raisonnements du Général Hazzaf Rikan et tente de s’y opposer.
La narration est toujours aussi rythmée avec quelques pointes d’humour et des événements qui s’enchainent vite et bien. Ainsi, on retrouve le groupe un mois après, à la capitale, promu au rang de chevalier impérial ce qui détruit les rêves de fainéant d’Ikta. C’est l’occasion de connaître la famille d’Ikta, point, qui permet de comprendre son attitude, même si de nombreux mystères planent autour de son père.
La troisième partie du tome, nous entraine à l’académie militaire que le groupe a intégré grâce à son nouveau titre et nous permet de découvrir l’aspect plus technique de la formation des soldats avec notamment les stratégies militaires. J’ai vraiment apprécié ces explications. Ainsi trois mois supplémentaires s’écoulent. Ce passage présente la famille de Torway dont les deux frères ainés n’ont pas l’air franchement sympathiques mais après les explications de Yatori, on se sent mieux (ahah).
Je suis de plus en plus fan des dessins qui sont d’une grande finesse et dont les scènes d’action sont très dynamiques.
Comme pour le premier tome, entre chaque chapitre, certains points de l’univers sont expliqués. A noter, en début de volume, la présence très pratique d’une carte du monde et de la présentation des personnages pour bien placer tout ce beau monde.
L’univers gagne en profondeur et en intérêt. Ce tome est encore meilleur que le premier !
Chronique réalisée grâce au service de presse des éditions Ototo.
Tome 3 par Beldaran
Ce volume est presque intégralement consacré à un exercice militaire, événement que j’avais vraiment apprécié dans l’adaptation animée avec un Ikta au sommet de sa fainéantise.
Notre groupe de chevaliers a déjà passé 3 mois à l’académie et gagne en responsabilités. Malheureusement, Ikta est rattrapé par un ancien écart de conduite (sacré Ikta) et n’arrive pas à commander son peloton.
Le récit est prenant car entièrement orienté par la tactique militaire et les choix d’Ikta guidé par la flamme de la pensée scientifique, étendard des flemmards, comme tout le monde le sait. C’est à l’aide d’exemples totalement improbables qu’il prouve son raisonnement décalé. Cependant, l’ensemble de ses actions se révèle payant à la surprise générale de son peloton. D’ailleurs si Ikta n’avait pas ce caractère décalé et nonchalant, ça en ferait une sorte de personnage parfait, imbattable et passablement ennuyant.
Néanmoins, Ikta n’est pas le seul à briller, Torway fait un bon en avant dans la maîtrise de son arme et Yatori, la voix de la raison, s’offre un final terriblement monstrueux et ensanglanté. Ce passage donne un aperçu différent de son lien avec Ikta qui promet de belles choses pour la suite.
Ce qui est également appréciable dans ce tome, c’est que l’aspect politique ne s’arrête pas aux portes de l’académie et les intrigues s’infiltrent même jusque dans l’exercice des soldats et offrent un univers crédible et cohérent à l’histoire. L’ambiance, plutôt légère avec ses touches d’humour, d’une bonne partie du volume, bascule dans l’horreur en quelques cases. C’est réellement bien fait.
Les graphismes sont toujours agréables avec une belle expressivité des personnages. La scène d’action finale est particulièrement bien représentée.
Chronique réalisée grâce au service de presse des éditions Ototo.
Tome 4 par Beldaran
Après un volume entièrement dédié à une manœuvre militaire mais qui laissait entrevoir la naissance d’un complot au sein de l’empire, celui-ci place les pions d’un nouvel arc qui nous entraine dans la Garnison Nord.
Le premier chapitre fait office de transition et offre un aperçu, rapide, de l’ensemble des protagonistes et heureusement car après, le récit tourne essentiellement autour d’Ikta et de Yatori. Ce point est dommage mais n’entache pas le plaisir de lecture. Ce début de tome est important car donne une saveur nouvelle à l’intrigue par le biais du souhait de Chamille qui veut sauver l’empire de la corruption. Enfin souhait, plutôt volonté farouche et particulièrement folle qui correspond pleinement au caractère d’Ikta mais qui rentre en totale contradiction avec la vision de Yatori. On sent que la plan mis en place par Chamille aura un impact sur l’empire mais également sur la relation entre Ikta et Yatori.
Si en termes d’action il ne se passe pas grand-chose, nous sommes servis, en ce qui concerne l’approfondissement de l’univers. Le professeur Anarai Khan revient sur le devant de la scène avec une nouvelle mise en avant de la science avec un questionnement sur la foi d’Aldera et donc sur les esprits tout mignons qui apportent la touche fantastique du titre et qui étaient laissés de côté depuis un moment. Nous découvrons les habitants de la région, le peuple Shinaaks qui subit le joug militaire de l’empire et dont la situation explose dans les dernières pages.
Ikta est égal à lui-même, la sieste d’abord ! Le duel de Yatori nous permet d’en apprendre plus sur les familles qui soutiennent l’empire dont les Igsem, les Remeon et les Yurgus. Ce passage met Chamille face aux futures conséquences de son plan.
La narration est fluide et offre un récit prenant. La tension monte crescendo au sein de la garnison et nous annonce un prochain tome sacrément mouvementé.
Les dessins sont fins et toujours soignés. Parmi les nouveaux personnages, certains présentent un chouette design.
Chronique réalisée grâce au service de presse des éditions Ototo.
Tome 6 par Beldaran
Le volume 5 a placé les pions et lancé la guerre civile au nord de l’Empire qui oppose l’armée au Shiinaks. Les stratégies d’Ikta se sont révélées payantes mais la fin du tome nous laissait dans l’incertitude concernant le premier bataillon. J’avais regretté l’absence des raisons expliquant la révolte des Shiinaks qui est un élément important et pensais les retrouver à ma lecture mais il n’en fut rien.
Le récit reprend alors qu’Ikta indique qu’il faut patienter avant de porter secours à l’avant-garde car il y a un autre ennemi à terrasser en premier lieu, la montagne. En effet, le mal de l’altitude a déjà fait des ravages parmi les soldats.
Dès que le groupe d’Ikta se met en marche, la narration accélère également. Elle va à l’essentiel et diminue l’impact de cette guerre civile malgré les atrocités commises et les morts tragiques. Malgré tout, il est intéressant de découvrir le traitement réservé aux prisonniers de guerre qui sont des compatriotes. Ce point est mis en exergue grâce à une intervention du sous-lieutenant Deinkun.
Un flash-back nous permet d’en apprendre plus sur Ikta, au sujet de Nana et concernant une légende Shiinak. Cela permet de souffler avant l’arrivée de l’armée de la théocratie d’Aldera qui a bien joué son coup. A partir de cet instant, le récit se précipite pour introduire l’antagoniste final, celui qui va donner le plus de fil à retordre à Ikta, Jean Arkinex. Il arrive clairement comme un cheveu sur la soupe.
La narration avançant au pas de charge a tué mon enthousiasme car il ne reste qu’un volume avant la fin, ce qui signifie que cette adaptation ne dépassera pas celle animée. Je suis vraiment déçue.
En ce qui concerne, le groupe d’Ikta, Yatori s’est fait discrète, même si ses interventions ont été redoutables d’efficacité, comme celles de Torway mais c’est finalement ce cher Matthew qui s’offre son moment de gloire (enfin) dans les dernières pages. Les esprits sont quant à eux quelques peu délaissés. C’est réellement dommage qu’ils n’aient pas été plus exploités.
Je me console avec les graphismes qui sont toujours aussi agréables et soignés.
En avant, pour l’affrontement final qui décidera de la fin de ce conflit.
Chronique réalisée grâce au service de presse des éditions Ototo.
Tome 7 par Beldaran
L’essentiel du volume présente le déroulement de l’affrontement entre Ikta et Jean. A l’image du tome précédent, l’ensemble est mené au pas de charge ce qui ne laisse pas le temps de ressentir l’intensité des combats. Heureusement, il y a quelques passages intéressants, notamment une discussion concernant les Shinaaks qui sont devenus des « alliés » et qui met en avant le destin des soldats, ballotés au cœur de guerres absurdes. Ce point lance un bref échange poignant entre Ikta et Yatori, surtout quand on sait que nous ne connaitrons jamais la suite. D’ailleurs ce sont les deux personnages les mieux exploités, travaillés du volume.
Le conflit aurait pu être intéressant à suivre car derrière Aldera se cache la république de Kioka et le grand stratège Jean qui fait pschitt. Il y avait tout un aspect politique important et tortueux à mettre en avant mais tout va trop vite. Le traitement reste superficiel.
Pour les personnages, ce n’est pas folichon même si Torway met en avant ses compétences, tout comme Matthew sous le commandement d’Ikta.
La fin du conflit est expédiée en quelques cases explicatives et le général Safida est jugé responsable de révolte des Shinaaks et condamné.
Lors du banquet de fête, Ikta et Yatori nous offrnte une dernière conversation pertinente pour la suite du récit mais là qui ne sert pas à grand-chose.
Le mangaka nous propose un épilogue bien mystérieux, 3 ans plus tard, même si on a le sentiment qu’il souhaitait simplement dessiner une Chamille plus âgée.
Cette adaptation manga ne dépasse pas celle animée et couvre les romans jusqu’au début du tome 4. J’aimerais tellement découvrir l’œuvre originale qui est terminée au Japon en 14 volumes pour pouvoir connaître la suite mais je n’y crois pas trop.
Dans l’ensemble la série fut sympathique à suivre notamment grâce au graphisme vraiment bon. Les dessins ont apporté un véritable plus au récit. D’ailleurs, on retrouve le talent de Taiki Kawakami pour l’adaptation manga du roman, Moi, quand je me réincarne en slime, publié par les éditions Kurokawa.
Chronique réalisée grâce au service de presse des éditions Ototo.
En conclusion
Alderamin on the Sky offre un premier tome introductif riche et prenant qui promet de belles choses pour la suite.
User Review
0 (0 votes)