Au cœur du donjon

Avis principal par Beldaran

Au mois de juillet, les éditions Noeve nous ont proposé la visite guidée d’un donjon avec le titre, Au cœur du donjon qui nous a permis de découvrir une nouvelle mangaka, Sui Hutami. D’ailleurs, lors de la sortie du volume 4 au Japon, les éditions Futabasha ont indiqué la production d’une adaptation animée.

Amatrices et amateurs de donjon, vous connaissez déjà certainement la version gastronomique avec le merveilleux titre, Gloutons et Dragons publié aux éditions Sakka/Casterman mais ici, c’est l’envers du décor qui nous intéresse. L’autrice nous entraine dans les coulisses du fonctionnement d’un donjon et c’est du sérieux ! La lecture de ce premier tome s’est révélée sympa.

Clay est une redoutable aventurière qui appartient à la Guilde des Voleurs. Son objectif, alors qu’elle avale les niveaux du donjon d’Antomurg, retrouver son père qui aurait disparu après le 7^e sous-sol, réputé infranchissable. Suite à la bourde d’un minotaure, elle se retrouve embauchée par la responsable, ultra balèze sous ses traits enfantins, pour une petite coquette somme d’argent. Clay découvre le management de monstres, comment remplir les coffres après le passage des aventuriers et surtout les affrontements contre ses derniers. D’ailleurs, ce point est assez déstabilisant car, eh bien, elle tue des humains, même si un flashback nous dévoile sa philosophie : quand on rentre dans un donjon il faut s’attendre à tout et lorsqu’on est une femme, les aventuriers peuvent être aussi monstrueux que les occupants du lieu.

Au fil des chapitres, les dessous du donjon se dévoilent et c’est du boulot, avec un nain grincheux mais efficace et une gardienne qui se doit de vivre dans le désordre pour s’épanouir. Cependant, Clay est une Marie Kondo en puissance.

Clay teste de nombreuses fonctions et exploite tout son potentiel. Elle est très (trop ?) forte et s’investit à fond dans son nouveau travail dont certains points sont particuliers à l’image de la copie du corps, une assurance vie pour les monstres.

Le bestiaire correspond au classique des classiques des donjons et les créatures sont rassurées lorsqu’elles apprennent que Clay est devenue une collègue.

Clay démontre un sang-froid à toutes épreuves. Son éducation spartiate lui permet d’évoluer en toute sécurité dans le donjon mais ses interactions sociales manquent de chaleur donc ses réactions peuvent surprendre.

Le fil conducteur est ténu : la recherche du père de Clay, évaporé dans le donjon. Néanmoins, les mystères autour de la jeune fille ne laisse pas trop de place au suspense.

L’ambiance est légère, la narration enlevée mais il ne faut pas y chercher la finesse d’écriture de Gloutons et Dragons, le propos y est différent.

La petite déception vient des graphismes qui sont d’une grande simplicité. A ce sujet la postface est très drôle, l’autrice se moque elle-même de son manque de style. Pour une série de fantasy, j’ai tendance à attendre un dessin fouillé et surtout être surprise par l’imagination du mangaka. Malgré la simplicité du trait, j’apprécie le design des personnages et notamment des créatures. Les scènes d’action sont limpides. Finalement, le visuel de couverture annonce la couleur.

En ce qui concerne l’édition, le papier est épais mais légèrement transparent et la qualité d’impression correcte. La couverture bénéficie de vernis sélectif. La traduction assurée par Christophe Maertens est agréable.