Baltzar – La Guerre dans le sang

Baltzar – La Guerre dans le sang

Résumé :

Le 19e siècle : l’ère des impérialistes.
Le commandant Baltzar est envoyé par l’Empire dans une école militaire du Baselland, un pays allié. Sa mission est de mener la réforme du système militaire de ce pays afin de combler leur retard flagrant. Mais il se retrouve un peu perdu face à des instructeurs et des élèves qui se sont depuis longtemps habitué à la paix. Dans cette période de transition entre la paix et la guerre, ils vont devoir affronter leur destin. Source : Meian

Avis principal par Beldaran

Les éditions Meian continuent de frapper fort après le lancement l’année dernière du tant attendu Kingdom lors de Japan Expo. Cette année, l’éditeur a proposé trois nouvelles séries pour l’événement dont le premier tome du récit militaire, Baltzar – La Guerre dans le sang. L’auteur, Michitsune Nakajima, est déjà connu en France pour le one-shot La Bataille de Sekiheki, publié aux éditions Clair de lune. Ce premier tome est purement introductif, ce qui explique, probablement, la sortie simultanée des deux premiers volumes à partir du 08 août prochain.

L’histoire se déroule dans la seconde moitié du XIXe siècle, au sein du royaume de Weißen, très librement inspiré de la Prusse et plus largement de la situation en Europe occidentale durant ce siècle. Ce volume nous permet d’embrasser de multiples intrigues et d’observer de nombreux personnages. En suivant, le brillant commandant Baltzar, envoyé comme conseiller à l’école militaire du Baselland, pays allié de l’Empire, nous découvrons une vision politique d’ensemble et une plus étroite, à l’image d’un pays mais qui finissent toujours par se recouper. La narration est très bien rythmée, surprend sur certains éléments, comme la présentation de la guerre, loin de tout sentimentalisme et présentée telle qu’elle est. D’ailleurs deux conceptions s’opposent dans la pratique militaire, une plus ancienne basée sur le nombre de soldats et la plus récente qui mise sur l’efficacité de la technologie. C’est très intéressant à suivre et on sent que l’auteur s’est documenté, même s’il écrit lui-même ne pas être un spécialiste. Le rendu est convainquant. Ce volume plante parfaitement le décor, avec la présentation de cette école militaire au système éducatif obsolète sur fond de complots politiques internes et extérieurs. Le second volume devrait donner la direction que prendra le récit. Je suis impatiente de le lire.

La double page explicative en fin de tome traitant de certains éléments concernant la vie quotidienne des soldats est très sympa.

De très nombreux personnages font des apparitions plus ou moins remarquées ce qui permet de cerner ceux que l’histoire mettra en avant. Le fort en gueule Baltzar, militaire doué qui ne s’attendait pas à se retrouver instructeur dans un petit pays. Il apporte une vision nouvelle et tente de mettre ses idées en pratique mais cela s’annonce plus complexe que prévu, vu la place qu’occupe la noblesse dans cette contrée. Parmi les élèves certains tirent leur épingle du jeu, comme le chef de la cavalerie, les deux cadets de l’artillerie ou encore un jeune membre de l’infanterie. Pour le moment, les seules informations les concernant, nourrissent l’intrigue générale mais ils devraient être plus développés par la suite.

En ce qui concerne les graphismes, c’est vraiment très bon. Les décors et les vêtements sont particulièrement travaillés et soignés. Certaines planches fourmillent de détails. Les dessins renforcent, véritablement, l’aspect immersif du récit. Les personnages ne sont pas en reste et sont très expressifs.

L’édition est dans les standards de l’éditeur et propose une première page couleurs avec une couverture soignée. En revanche, certaines bulles, trop près du bord, ont perdu quelques lettres. A noter également le couac dans l’annonce du tome 2, prévu pour décembre 2011.

Fiche réalisée grâce au service de presse des éditons Meian.

Tome 2 par Beldaran

Baltzar T2

Après un premier volume particulièrement intéressant nous retrouvons le commandant instructeur Baltzar qui subit les conséquences de ses frasques, victime de mauvaises rumeurs.

Cependant si le commandant pâtit de ces anciens événements, l’école se transforme en douceur et certaines pratiques obsolètes et barbares disparaissent. Le comportement du commandant a également un impact sur Reiner qui prend une décision aux conséquences dramatiques qui propulse les cadets à leur première bataille.

Le récit est toujours aussi dense et riche. L’histoire s’étoffe et le rendu est vraiment réaliste. La présence de plus en plus perceptible au Baselland de l’Empire agace la population que ce soit par les produits vendus dans les commerces qui prennent le pas sur la production locale ou la crainte d’une militarisation au pas de charge du royaume, entrainant une mutation radicale de l’industrie. Cet aspect là est renforcé par l’acte de Reiner qui de son côté pense agir pour son pays mais qui fait éclater les protestations sociales. Elles se transforment en manifestation armée ce qui entraine l’intervention de l’armée. Le grondement social est très intéressant à observer notamment grâce à son traitement pertinent et sans concession. De nombreux éléments se mettent en place et un nouveau personnage brillant mais retors, appartenant au passé de Baltzar se dévoile. Il semble avoir toutes les cartes en main et notre cher va-t’en guerre va avoir fort à faire. C’est un duel au sommet qui nous attend mais les dommages collatéraux risquent d’être nombreux, à commencer pour les élèves de l’académie militaire envoyés en première ligne. La narration s’accélère dans les dernières pages et laisse présager un tome 3 sanglant et terriblement marquant pour les cadets.

Au cœur de ses intrigues politico-sociales nous retrouvons les 5 cadets, brièvement aperçus dans le tome précédent qui se sont attachés à Baltzar et dont certains dévoilent leur secret (plutôt surprise pour un et donc impatiente d’en apprendre plus). Au passage, c’est l’occasion d’en apprendre plus sur les techniques de combat ou encore au sujet des soldats qui sont incapables de tirer. Cette notion présentée en début de tome prend tout son sens dans les dernières pages. Le jeune Dieter (artillerie) est mis en avant à cause du travail de son père mais le pauvre, ses émotions prennent le dessus et laisse présager du pire. Les élèves permettent de mettre en avant le caractère pragmatique et rationnel de Baltzar qui répète assez souvent ne pas être là pour faire du social mais qui finit toujours, d’une certaine façon, par les aider, même si sa décision finale montre qu’il est là pour faire d’eux, des soldats accomplis.

Les dessins sont toujours aussi soignés et détaillés, un ravissement pour les yeux.

En ce qui concerne l’édition nous avons droit à des pages couleurs et le problème de bulles, présent dans le tome 1, a quasiment disparu. En revanche, les annonces de tome ne collent toujours pas et semblent correspondre aux sorties japonaises. L’auteur nous régale toujours de pages bonus concernant la vie quotidienne.

Le récit est plus en plus prenant et immersif. Pour qui est fan d’histoires militaires, ce titre est un véritable plaisir.

Chronique réalisée grâce au service de presse des éditions Meian.

Tome 3 par Beldaran

Baltzar T3

La cavalerie est là ! Elle mate rapidement et avec efficacité la manifestation armée, opposée aux jeunes cadets. Baltzar gère le court affrontement de main de maître. C’est bref et sanglant. Cependant, le commandant n’avait pas prévu que le combat se poursuivrait dans les journaux. C’est une bataille d’un autre niveau et de grande envergure qui se met en place. Elle va se développer tout au long du volume.

Le tome est dense, passé les premières pages, il devient très verbeux mais surtout particulièrement prenant, grâce à de multiples manœuvres politiques qui offrent une nouvelle dimension à l’œuvre.

Après la mise en place du plan de Baltzar pour récupérer l’opinion publique, l’école militaire disparaît du récit et fait donc place aux intrigues politiques avec l’arrivée d’un nouvel Etat qui prend le commandant par surprise et plus généralement sa patrie, le royaume de Weißen.

Le personnage aperçu dans le tome précédent, décidément bien retors, Rudolf von Liebkneeht, se révèle manipulateur à souhait mais Baltzar a du répondant.

L’utilisation de nouvelles technologies est au cœur de la négociation entre Weißen et le Baselland qui devrait gagner de nouvelles installations mais à double tranchant. Il est très intéressant d’observer comment, le tout s’emboite parfaitement avec les parlementaires d’un côté et les investisseurs de l’autre qui flairent la bonne opération. L’auteur développe un contexte historique, politique et économique pertinent et surtout réaliste. Cela renforce l’aspect immersif du titre et le rend d’autant plus passionnant à suivre.

L’histoire s’articule autour d’un personnage de plus en plus intéressant, le commandant Baltzar, homme terriblement brillant, qui utilise tous les moyens (matériels ou humains) à sa disposition pour atteindre son objectif. Il ne fait pas dans le sentimental mais seulement ce qui est le plus juste et avantageux pour son pays. De ce fait, sa relation avec les cadets est assez ambiguë, notamment avec le jeune Strunz et le noble Helmut. C’est grâce à ce dernier que nous comprenons un pan du fonctionnement, aristocratique du Baselland, qui conduit à une remise en question de l’utilité de la cavalerie face à l’armement moderne. Ce passage est traité de manière originale et légère. Il permet de souffler avant de replonger dans les complots liés à la famille royale, entre le prince héritier Franz et le cadet, Reiner. Ce dernier apparaît sous un nouveau jour, en démontrant un esprit vif et acéré. Il fait une proposition explosive au commandant qui ne l’avait pas vu venir.

Les graphismes restent un régal pour les yeux. Le trait est fin et détaillé. C’est superbe.

L’édition est dans la même veine que le tome 2 avec une page couleurs. J’ai tiqué sur l’emploi du terme « moyenâgeux » qui est incorrect, on écrit médiéval, mais c’est mon côté historienne. Les pages bonus sont toujours aussi intéressantes à parcourir.

En seulement trois volumes, Michitsune Nakajima a posé les bases d’une histoire riche, complexe et terriblement captivante. Heureusement, le tome 4 sera bientôt là.

Chronique réalisée grâce au service de presse des éditions Meian.

Tome 4 par Beldaran

Baltzar T4

La devise de l’armée du royaume de Weißen, « Mettre ses émotions de côté et agir de façon rationnelle », résume parfaitement ce quatrième volume.

Nous avions laissé le prince Reiner et Baltzar sur une interrogation. Ce dernier refuse l’offre généreuse du prince du Baselland lui proposant, à la place, une entrevue secrète avec ses supérieurs.

Le tome est encore plus dense que les précédents car Nakajima déploie un récit brillamment construit où la diplomatie politique règne et cela commence lors d’une session de chasse à courre dont le final est aussi surprenant pour les personnages que pour le lecteur.

Les premiers chapitres sont plutôt calmes, avec la mise en place des préparatifs de l’affrontement direct qui se développe entre Weißen et le royaume de Holbaek pour l’obtention du territoire de la péninsule du Norden-trade. L’aspect géopolitique est magistralement traité et clairement nous n’en sommes qu’au début car l’ombre d’un ancien camarade de Baltzar, plane sur l’ensemble des pays frontalier du Weißen. Cela promet d’être captivant.

Cette guerre lance sur le terrain certains cadets qui s’apprêtent à vivre leur premier conflit et à faire leurs premières armes. C’est l’occasion pour l’auteur de s’adonner au développement de son univers le rendant toujours plus crédible et cohérent, notamment avec le déplacement des troupes vers le front et ce que cela implique. C’est vraiment intéressant à suivre.

Le cadet Paul Breitner nous permet de prendre conscience de certains aspects de ce monde. Il a un plan de vie tout tracé qui va légèrement dérailler. Les cadets sont donc en vadrouille et il faut que Baltzar les rappelle à l’ordre car le départ ressemble à des vacances. Deux nouveaux personnages sont introduits et intriguent fortement mais ils semblent captivés par Baltzar.

Après avoir rapidement présenté le théâtre des opérations, une tension insidieuse s’installe, plus les pages se tournent. Nous suivons le déploiement des forces du Baselland dans un village à 100kms de la ligne de front donc normalement à l’abris. Baltzar a un mauvais présentiment. Le calme avant la tempête. L’ambiance devient de plus en plus tendue et la situation apparaît comme intenable. Baltzar devra faire parler son génie militaire mais la tâche s’annonce ardue.

Après la lecture de ce tome il est évident que l’auteur maîtrise parfaitement son récit qui n’est pas une simple histoire militaire, tant l’univers autour est soigné et travaillé.

Le chapitre bonus sur les maisons closes va dans ce sens. Nakajima a réalisé de nombreuses recherches afin de proposer des instants du quotidien réellement convaincants et renforçant l’intérêt pour le titre.

Les graphismes sont toujours aussi soignés et détaillés. C’est un plaisir à suivre.

L’édition propose de nouvelles pages couleurs et compte quelques coquilles.

C’est un volume particulièrement verbeux mais qui nous tient en haleine et surtout qui annonce un condensé d’action pour la suite.

Chronique réalisée grâce au service de presse des éditions Meian.

Tome 5 par Beldaran

Baltzar T5

« Le visage de la guerre va bientôt complètement changer. Les batailles seront alors bien plus atroces qu'on ne peut l'imaginer. » La phrase conclue la longue course-poursuite de ce volume qui est assurément un tome charnière dans le conflit opposant le Weißen et le royaume de Holbaek pour l’obtention du territoire de la péninsule du Norden-trade et dans la manière dont vont être menées les guerres grâce au développement d’armes puissantes.

L’armée de Holbaek a fait une large percée dans les lignes de Weißen poussant le régiment de volontaires du Baselland à se défendre aux côtés de la garnison de Hoppensted ou du moins ce qu’il en reste. Après un tome particulièrement verbeux, place à l’action et aux diverses stratégies militaires pour la survie du groupe.

C’est une phase d’action intense mais pas continue qui permet de prendre la mesure de l’impact de la situation sur les personnages et notamment les cadets qui à l’origine ne devait pas prendre part au combat. De fait, jusqu’à présent, la guerre était une notion vague pour les jeunes hommes mais maintenant qu’ils ont la mort aux trousses, il faut s’accrocher.

Nakajima a démontré jusqu’à présent qu’il maîtrisait totalement son récit, notamment en déployant des intrigues politiques tentaculaires. Avec ce tome, il met en avant qu’il est tout aussi à l’aise dans la mise en scène des conflits sur le terrain, aux côtés des soldats. C’est vraiment immersif dans les réactions des hommes mais aussi en ce qui concerne la population.

Autre point pertinent, les traités qui devraient normalement protéger les différentes populations des atrocités, tout comme les soldats blessés mais cela est vrai seulement sur le papier.

Je me permets une remarque car le parallèle que fait Baltzar avec la période médiévale (d’ailleurs il y a une faute à Moyen Âge) et ses barbares m’a laissée perplexe. L’auteur a fait beaucoup de recherches pour proposer un récit réaliste et cohérent et pourtant tombe dans le cliché facile sur le Moyen Âge. C’est assez décevant car la guerre est un fait sale et violent quelque soit la période. Quand on voit la fin du tome qui pousse Baltzar à lancer sa tirade que j’ai utilisé pour lancer la chronique, sa vision de la guerre rationnelle s’annonce tout aussi meurtrière que les versions précédentes.

Dans ce tome Baltzar doit faire turbiner sa cervelle et reçoit de l’aide, souvent inattendue pour ses différentes stratégies qui met en lumière la vision passéiste de faire la guerre des soldats du Baselland. Concentré sur sa tâche, il ne fait pas attention aux deux espions qui révèle leur jeu, ce qui permet aux lecteurs de comprendre certaines choses.

Le protagoniste qui transperce les pages et pas en bien, est le capitaine Nielsen. Homme sanguinaire, particulière violent qui aime la guerre dans tout ce qu’elle a de plus sale. Baltzar semble lui avoir tapé dans l’œil.

Le chapitre bonus est très drôle. Les éléments informatifs de fin de volume sont toujours aussi pertinents.

L’histoire est toujours portée par des dessins soignés et particulièrement détaillés. L’auteur maîtrise la mise en scène des combats pour des résultats tout en tension.

En bref, c’est un tome captivant qui nous est proposé. Le récit gagne en puissance, grâce à un contexte toujours aussi riche et travaillé. Un plaisir de lecture.

Chronique réalisée grâce au service de presse des éditions Meian.

  • Scénario
  • Dessin
4.5

En conclusion

Baltzar livre l’introduction d’un récit militaire convainquant et prometteur. Vivement la suite.

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