Blackfury

Blackfury

Résumé :

L’U.P.O, l’Ultimate Peace Organization, est une société secrète qui veille à la protection de l’univers. Parmi ses membres, l’agent Blackfury, un colosse en armure noire doté d’une force prodigieuse, combat sur tous les fronts aux côtés de sa partenaire l’agent Sky. Mais l’Alliance du Styx étend son emprise et leurs machinations sont de plus en plus grandes… Surtout, que faire quand même l’U.P.O. semble cacher des secrets ? Source : Mahô

Avis principal par Beldaran

Les jeune éditions Mahô se sont faites connaître en juin 2020 grâce à la parution de l’excellent premier tome de la saga romanesque médiévale, Les Enfants de Gorre, signée Sylvain Ferrieu. En juillet dernier, l’éditeur annonçait le développement d’une nouvelle collection, EXP, dont l’objectif est de présenter une autre approche du manga. Afin de l’inaugurer, Mahô s’appuie sur un titre dont le premier volume fut publié par les éditions Ankama en 2016 avant d’être abandonné, Blackfury. Ainsi, au début du mois d’octobre ont fleuri sur les étals des libraires les deux premiers tomes. Le premier, intitulé La griffe du styx, est scénarisé par Henscher et le second, La révolte de Sky, inédit, est scénarisé par Adrien Fargue. Le style singulier de Stéphane Goddard, brillant illustrateur entre autres, s’affiche sur les couvertures qui annoncent la couleur d’un voyage visuel unique.

J’ai apprécié la lecture du premier volume qui s’est révélé fort dépaysant et réellement intriguant.

Les premières pages sont assez déstabilisantes car nous sommes plongés immédiatement dans l’action, une prise d’otage sanglante, sans aucune information. Si le procédé est intéressant, il peut décourager certains lecteurs. Cependant, l’histoire mérite qu’on s’accroche car elle se déploie dans un univers de science-fiction riche, un savant mélange du Cinquième élément et de Mad Max avec un personnage principal qui possède les phrases chocs de Chuck Norris, le « rectification, je suis dentiste » m’a tuée. C’est un cocktail explosif qui se révèle particulièrement attrayant.

L’histoire se déroule sur la planète Katarsis abritant différents continents. Le territoire qui nous intéresse est gouverné par l’impératrice Meisha III qui rencontre quelques difficultés à cause d’une organisation dissidente, l’Alliance du Styx. D’ailleurs le nom de cette structure est un clin d’œil à la mythologie grecque, je suppose. Cela ajoute une dimension intéressante.

Il ne faut absolument pas réduire l’œuvre à un basique affrontement entre deux entités, une légitime et l’autre non. Le récit est plus subtil que cela et nous surprend à de nombreuses reprises car distille quelques intrigues, notamment autour de la société secrète U.P.O (Ultimate Peace Organization) qui emploie nos deux héros. Ce monde futuriste se dévoile par petites touches (des animaux fantastiques et une technologie de pointe à l’image de l’armure du héros) mais reste entouré de multiples mystères qui donnent envie d’en savoir plus.

La narration est particulièrement rythmée, les transitions du temps présent au passé de Black Fury s’effectuent grâce à la couleur des pages qui passent du noir au blanc, donnant un aspect plus onirique aux passages contés.

Les révélations en fin de tome changent la donne et font pencher la balance. Les évènements à suivre promettent d’être palpitants.

Nous avons droit à une avalanche de personnages. Néanmoins les plus importants se détachent parfaitement. Le premier d’entre eux, Shide, nom de code Black Fury, a été récupéré par l’organisation U.P.O et transformé en super agent grâce une formidable armure, animée d’une conscience propre et fabriquée dans un alliage particulièrement résistant. C’est une sorte de super héros à l’américaine. Il apparaît assez froid, sauf lorsqu’il est avec sa compagne, une autre agente, Sky Chen. Elle est balèze et un personnage féminin, fort qui a du charisme cela fait plaisir. C’est un duo qui fonctionne du tonnerre. Leurs passés, suite à quelques indications, interpellent. Pourquoi ont-ils été choisis ? La princesse Datura est l’autre protagoniste qui se dégage de par son caractère, ses capacités et son objectif.

L’histoire ne serait pas aussi marquante sans la mise en scène à mi-chemin entre les comics et le manga. Le découpage est dynamique et les angles de vue sur certaines scènes d’action sont audacieux. Le trait est fin et précis. L’ouvrage est entièrement en couleurs. L’ensemble est baigné dans des tons sépia, transpercé de rouge par instants. Le résultat est vraiment plaisant.

L’édition est particulièrement soignée. Le papier est épais et la qualité d’impression très bonne. C’est un bel ouvrage. A la fin du volume, de magnifiques illustrations sont regroupées dans un cahier graphique. Nous avons également droit à un entretien avec l’auteur/illustrateur, Stéphane Goddard qui revient sur les influences de l’univers qui explique de nombreux points.

Fiche réalisée grâce au service de presse des éditions Mahô.

Tome 2 par Beldaran

Blackfury T2

 

La suite des aventures de Shide et Sky sur la planète Katarsis est toujours scénarisé et dessiné par Stéphane Godard qui est rejoint à partir de ce tome et au moins jusqu’au volume 3 par Adrien Fargue au scénario.

Après un premier tome prenant mais dont le côté foisonnant pouvait perdre certains lecteurs, le volume 2 apparaît comme plus posé et moins dense en informations mais intrigue toujours autant. Suite à certaines révélations Sky est isolée de l’U.P.O qui souhaite sa tête alors que Shide, désespéré par sa disparition, peine à garder le contrôle total sur sa super armure en menta-graphène.

Ce qui apparaît immédiatement après la lecture de ce court tome (70 pages pour le récit principal), c’est que nous sommes face à une histoire particulièrement riche qui ne demande qu’à être développée, soit par le biais de ses multiples intrigues soit par celui de ses personnages, dont le duo principal qui reste encore bien énigmatique, même si nous avons entrevu une partie infime du passé de Shide.

Les femmes sont à l’honneur et finalement l’aventure de Shide que nous suivons en parallèle occupe moins de place mais est liée à l’état de santé de l’impératrice Meisha III. Malgré tout, il crève les pages grâce à de nombreuses scènes d’actions dynamiques et variées. En effet, nous découvrons de nouveaux territoires, de nouvelles créatures et on sent que le dessinateur s’est fait plaisir.

C’est donc un récit parfaitement équilibré qui prend le temps de mettre en lumière un nouveau duo Datura/Sky, tout en renforçant les soupçons autour de l’U.P.O. Les deux personnages sont particulièrement charismatiques dans des genres différents et chacune prend son destin en main de manière musclée. Sky démontre un sang froid à tout épreuve et une bonne maîtrise des combats. L’affrontement dans le night-club Hysteria est assez fun.

Après le bouillonnement du premier volume, celui-ci donne le sentiment d’une phase de transition où les cartes sont rebattues. Les diverses intrigues s’inscrivent au sein d’une conspiration plus large, à l’échelle de l’univers donc à voir les conséquences qu’elles pourraient avoir.

Suite à la trame principale, nous enchainons avec trois jolis songes, en noir et blanc, bien construits et sans dialogue. Le cahier graphique est toujours là et les illustrations claquent. Nous avons encore droit à un entretien avec Stéphane Goddard qui continue d’apporter des informations pertinentes et surtout qui nous confirme que le troisième volume est dans les cartons.

En ce qui concerne les graphismes, je les ai trouvés encore meilleurs que le tome 1. Il y a plus de pleines pages aux angles de vue inventifs qui nous en mettent plein les yeux. Les moments d’action sont prenants et marquants. Le bestiaire s’agrandit avec des centaures tigres et autres primates. Les nouveaux territoires sont intéressants à découvrir. Les tons sépia se sont réchauffés et tendent vers le rouge/orangé. C’est comme s’ils suivaient les sentiments passionnés des personnages. C’est très bien fait.

Le volume se termine sur deux temps forts, Sky qui découvre un élément important au sujet de l’U.P.O et le pauvre Shide qui se trouve dans une situation fort critique. Situation qui nous donne terriblement envie de découvrir la suite.

Chronique réalisée grâce au service de presse des éditions Mahô.

  • Scénario
  • Dessin
3.5

En conclusion

Le premier tome de Black Fury pose les bases d’un univers futuriste convaincant quoique légèrement déstabilisant avec sa cohorte de personnages et ses nombreux mystères. C’est une introduction réussie.

Envoi
User Review
0 (0 votes)

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

:bye: 
:good: 
:negative: 
:scratch: 
:wacko: 
:yahoo: 
B-) 
:heart: 
:rose: 
:-) 
:whistle: 
:yes: 
:cry: 
:mail: 
:-( 
:unsure: 
;-)