Dragon Metropolis

Dragon Metropolis

Résumé :

La dynastie des dragons, un pays ancien avec une longue et profonde histoire, devient de plus en plus prospère grâce à l’invention de la machine à mouvement perpétuel. À l’instar d’une locomotive, la machine Never-Ending guide la ville dans sa quête de changement et d’innovation. L’histoire est centrée sur un héros nommé Long Zhengyi, qui a subi de graves pertes de mémoire. Après s’être réveillé dans une ville inconnue, il découvre peu à peu la vérité cachée du pays à travers les notes qu’il avait écrites auparavant – Dragon Metropolis n’est rien d’autre qu’un gros gâteau divisé par les grandes puissances. L’obscurité pourrie sous la surface est la dévastation provoquée par la machine à mouvement perpétuel. En outre, ce qu’il découvre dans les notes l’avertit de quitter la ville mourante le plus tôt possible. Source : chattochatto

Avis principal par Beldaran

Après Frankenstein Family, je me lance dans un nouveau titre des éditions Chattochatto, Dragon Metropolis. L’œuvre est signée par l’auteur taïwanais Barz Jr. et totalise 5 volumes. D’ailleurs, la préface a été rédigée spécialement pour l’édition française. Étant une grande amatrice de récits steampunk, je me devais de tenter l’aventure et je ne regrette pas. La lecture de ce premier tome fut particulièrement emballante.

La Chine (Dragon Dynasty) nous apparaît dans un XIXe siècle aux accents steampunk où règnent les machines et plus particulièrement, la machine Never Ending, à mouvement perpétuel. Cette nouvelle technologie entraine dans son sillage la ville Dragon Metropolis dont la société subit une mutation au pas de charge avec de nombreuses personnes laissées de côté. Au centre de ce monde clinquant et bruyant, apparaît un homme amnésique armé d’un carnet et d’une clef.

L’histoire démarre tambour battant alors il faut s’accrocher. La ville, le personnage principal, Long Zhengyi et l’antagoniste sont introduits en même temps, au rythme endiablé de la Never Ending. La narration est nerveuse et offre un excellent premier chapitre qui mêle un grand moment d’action et des révélations, le tout saupoudré de quelques touches d’humour.

La suite du récit bascule dans une forme plus classique mais surtout plus apaisée. Cependant, comme le dit le proverbe qui veut aller loin ménage sa monture qu’elle soit à mouvement perpétuel ou non. Nous suivons deux enquêtes, particulièrement intéressantes, qui nous permettent de prendre la mesure des effets de cette nouvelle technologie sur la population, effets qui sont loin d’être positifs et surtout qui permettent au héros de prendre ses marques.

Nous en apprenons plus sur cet univers qui s’annonce riche, notamment vu les éléments apportés par la seconde enquête du volume qui démontre que de nombreuses personnes ont un œil sur Dragon Metropolis. En effet ce qu’il se passe dans cette ville pourrait avoir des répercussions sur l’ensemble du pays.

Le volume se termine sur un chapitre bonus/hors-série qui nous propose un élément intrigant pour la suite.

La galerie de personnages est assez réduite pour le moment mais l’auteur semble avoir dévoilé ces personnages principaux. Long Zhengyi a perdu la mémoire. Ce type de mécanique n’est pas nouveau pour un héros mais est traité de manière judicieuse. Il est difficile d’en dire plus sans dévoiler un point important de l’histoire. Long a un bon fond et a surtout un don pour se mettre dans des situations délicates. Il fait la rencontre de You, jeune femme qui le loge pour le moment mais dont le rôle devrait gagner en importance. J’espère en apprendre plus sur elle car le personnage est fort sympathique. Un autre protagoniste fait une apparition remarquée dans le dernier chapitre et nous devrions en apprendre plus dans le prochain tome.

En ce qui concerne les graphismes, ils sont particulièrement réussis. Les décors sont vraiment travaillés et soignés. Ils offrent une excellente immersion. Il y a de belles trouvailles pour la représentation des machines. La mise en scène est dynamique, même si la profusion de détails rend parfois l’action difficilement lisible. Les designs des personnages sont variés, bien trouvés et surtout très sympas.

L’édition est excellente. La qualité d’impression est vraiment bonne avec des choix de police pertinents. Nous avons même droit à des pages couleurs dont la première qui se déplie et propose une belle illustration des personnages et de la ville. A noter, qu’un ex-libris est également présent dans le tome.

Fiche réalisée grâce au service de presse des éditions Chattochatto. | Crédits images : DRAGON METROPOLIS © BARZ Jr. / Animen / Nikoukeikaku / Editions chattochatto

Tome 2 par Beldaran

Dragon Metropolis T2

Après un premier tome particulièrement prenant qui plantait le décor et dévoilait ses personnages par le biais de plusieurs histoires, ce tome se concentre sur la suite de l’arc, les veines du dragon. C’est donc un récit plus développé que nous offre l’auteur, alternant habilement révélations et temps d’action.

Nous avions laissé Zhengyi désespérément accroché à une mystérieuse femme, une fonctionnaire de la cour impériale, Cao Xuanzi qui a fini par l’abandonner à son sort, tandis que You se morfond ne sachant pas ce qu’il est devenu. D’ailleurs, You qui trône magnifiquement en couverture est un merveilleux personnage secondaire/support. Elle apparait peu dans le tome mais une de ses interventions est déterminante et vraiment attendrissante. Elle est formidable.

Le chantier de la Tuoba Ingénérie avance vite, trop vite et fait des dégâts dans le district de Chaoyang. Si l’idée est originale, lier superstition et mécanique, la mise en place du concept est assez tortueuse mais a le mérite de mettre en lumière ce qui se trame dans l’ombre de Dragon Metropolis.

La situation de la ville n’est pas sans rappeler, celle de Shanghai dans la deuxième moitié du XIXe siècle avec la multiplication des concessions étrangères qui ont bousculé de manière radicale le fonctionnement de la cité. C’est donc un aspect particulièrement intéressant du tome, surtout qu’Artemis C. Excalibur fait une brève apparition et met Zhengyi sur une piste. L’intrigue autour du système du cœur à mouvement perpétuel s’épaissit et nous comprenons la situation de dépendance de Dragon Dynastie face à la production étrangère mais le chapitre bonus du premier volume pourrait changer la donne.

Au cœur de ce marasme, Zhengyi est balloté en tout sens, s’accroche et lutte comme il peut, secondé par la mystérieuse Xuanzi qui nous offre un sacré combat dans les dernières pages.

A l’image du volume précédent, Barz Jr. propose une narration bien rythmée et équilibrée où les événements s’enchainent avec fluidité. En revanche, terminer le tome sur cette scène est purement scandaleux, même si la double page est très classe.

Petit bémol, certaines pages sont tellement chargées qu’elles sont difficilement lisibles, notamment lors des phases d’action. Cependant, les designs des machines sont toujours aussi réussis mention spéciale aux gardiens de la prison. Il y a des pleines pages dynamiques et percutantes.

L’arc des veines du dragon n’est pas terminé. Zhengyi va devoir puiser dans ses ressources pour résoudre l’affaire. Vivement la suite !

Chronique réalisée grâce au service de presse des éditions Chattochatto.

Tome 3 par Beldaran

Dragon Metropolis T3

Les dernières pages du tome 2 laissaient Zhengyi dans une situation critique, situation très rapidement expédiée en début de volume 3, ce qui est assez décevant mais compréhensible d’une certaine façon, l’auteur préférant s’attarder sur les conséquences. De fait, après un tome particulièrement intense, ce volume est plus posé et peut-être moins prenant mais il prend le temps de s’attarder sur certains personnages.

Les conséquences se dévoilent rapidement, Zhengyi ne prend pas le temps de réfléchir, emporté par le moment et déclare ouvert son bureau de détective au restaurant le Rosier, au grand désespoir de You. Ainsi, malgré l’apparition brève, d’un personnage fort intrigant, le récit bascule dans une ambiance plus légère et enchaine la présentation de divers protagonistes.

Nous en apprenons plus sur le triste passé de You Jiuli et comment elle s’est fait une place au restaurant. C’est à la fois touchant et terrible. L’auteur en profite pour présenter des aspects peu reluisants du fonctionnement de la société, avec la vente d’êtres humains différents.

Cette première partie fait un petit focus sur le duo You/Zhengyi qui malgré quelques divergences, fonctionne bien, grâce à la bonté de You et l’indécrottable maladresse de Zhengyi. Il est plaisant d’observer leur relation se développer. Cependant, alors que le restaurant devrait rouvrir, un nouveau personnage fait son apparition, l'intrigante journaliste Jie qui s’est mis en tête de percer le mystère Zhengyi dont le nom circule de plus en plus dans les rues de Dragon Dynastie. D’ailleurs, le mystère autour de sa perte de mémoire et de sa transformation n’est toujours pas abordée. J’espère que cela viendra plus tard car cela intrigue toujours.

L’ambiance paisible du volume bascule dans sa dernière partie avec le lancement d’un nouvel arc autour d’un personnage du tome 1, Artemis Cronusov Excalibur. En effet, le premier client de Zhengyi n’est autre qu’Alexander Cronusov Excalibur, un russe aux méthodes impitoyables tant dans le milieu de l’entreprise que dans le domaine familial et c’est de ce côté-ci que ça coince méchamment. Avec le début de cette nouvelle intrigue, il est intéressant de constater que l’auteur en a posé les jalons et ce depuis le premier volume.

L’introduction est prenante dans sa construction car nous suivons deux événements en même temps qui dévoilent le prochain antagoniste qui semble bien timbré et terriblement puissant.

Xuanzi fait une entrée remarquée et musclée dans les dernières pages. C’est assez drôle.

Je suis toujours aussi emballée par les graphismes qui sont beaux et qui regorgent d’inventivité dans la création d’éléments steampunks qui s’incorporent parfaitement à la culture traditionnelle chinoise. Les dessins renforcent l’aspect immersif du récit.

C’est un volume plus apaisé que nous propose l’auteur. Cependant, il reste plaisant à suivre car nous en apprenons plus sur certains personnages tandis que d’autres continuent de s’apprivoiser. A noter également que le lancement du nouvel arc promet de très belles choses pour la suite.

Chronique réalisée grâce au service de presse des éditions Chattochatto.

Tome 4 par Beldaran

Dragon Metropolis T4

Po po po po po (oui je commence très sérieusement cette chronique par cette accroche). Quel tome mais quel tome ! Il est à l’image de la couverture, superbement captivant.

Ce nouvel arc lancé dans le volume précédent démarre sur les chapeaux de roues, gagnant en intensité au fil des pages pour nous laisser sur une double page bluffante.

Reprenons le fil, Artémis s’est évadée suite aux manigances de son frère. Elle reçoit l’aide inattendue de Zhengyi, engagé par son père pour la sortir de ce guêpier et la renvoyer en prison. Cette course effrénée est la colonne vertébrale du volume, autour d’elle se cristallise de nombreuses intrigues.

La narration est incroyablement dynamique, les scènes d’action succèdent aux phases plus calmes qui apportent leur lot d’informations et de révélations. C’est très bien fait et il est impossible de lâcher le tome avant la fin, tellement le récit vous happe.

Il apparaît rapidement que les enjeux dépassent largement notre pauvre détective dont même Xuanzi ne parvient pas à rétablir la situation. Nous comprenons pourquoi avec l’entrée en scène absolument terrifiante de Vladimir. C’est une séquence difficile, horrible, qui met en lumière toute la malignité dont peut faire preuve « Dimir » et qui nous entraine jusqu’au sommet de la famille impériale. Nous découvrons la princesse Jianning qui possède un sale caractère mais dont la position au sein de la famille impériale paraît complexe. Elle permet à You, involontairement, de s’illustrer et leur rencontre vient enrichir l’univers en offrant quelques menues informations sur le lien entre la famille impériale et le clan Juili. Cela soulève également de nombreuses questions tout en éclairant certains points, notamment en ce qui concerne les dragons et la chute de Dragon Dynasty.

Barz Jr. s’appuie, depuis le premier tome, sur de multiples éléments historiques de l’empire chinois pour étoffer son histoire. C’est une nouvelle fois brillamment exécuté dans ce volume avec la récupération de la Grande Muraille ou encore la capitale bataille de Zhuolu. L’éditeur a d’ailleurs eu l’excellente idée de présenter certains faits en fin d’ouvrage, ce qui permet de mieux appréhender la réinterprétation réalisée par l’auteur.

Alors que l’univers s’enrichit et devient de plus en plus palpitant à découvrir, notre duo de fortune, Zhengyi/Artémis, tente de passer entre les mailles du filet et surtout entre les balles. Artémis reste froide, efficace et sans scrupule. Sa façon d’agir se heurte de manière violente aux penchants héroïques de Zhengyi qui a mis les pieds dans un sacré panier de crabes. Mine de rien, le binôme s’en sort plutôt bien pour le moment et il est plaisant à suivre. J’aimerais que l’auteur fasse un petit point sur le passé d’Artémis et sachant qu’il reste encore 3 volumes cela peut être jouable.

Les graphismes sont vraiment bons. La mise en scène est plus lisible et a donc gagné en intensité. L’auteur nous offre de sacrées doubles pages terriblement marquantes qui exacerbent le côté prenant du récit.

A noter qu’entre certains chapitres, Barz Jr. livre de multiples informations sur son univers, comme la cuisine ou l’architecture. C’est très intéressant à découvrir.

La construction de ce volume est assez folle, particulièrement captivante (oui je me répète), servit par un formidable visuel. Et cette dernière double page, non de non de po po po po (je recommence), la suite vite.

Chronique réalisée grâce au service de presse des éditions Chatto Chatto.

Tome 5 par Beldaran

Dragon Metropolis T5

Plus de deux ans d’attente après un tome 4 exceptionnel dont j’avais conclu la chronique par la tirade : nom de non de po po po po, pour vous dire ! J’ai relu les premiers volumes pour me remettre dans l’ambiance mouvementée qui cède la place à l’effroi dans une dernière page magistrale du fameux tome 4.

Nous retrouvons Zhengyi et Artemis dans le train qui les conduit dans les préfectures de Yanyun afin d’échapper à leurs poursuivants mais on n’échappe pas à Dimir, le redoutable frère d’Artemis.

La première partie du volume est très rythmée : de l’action, de l’action, à bord du train mais aussi dans un ravin et pour accentuer la tension, un pont se profile à l’horizon. Tadam !

Le côté angélique de Dimir cache une âme noire et ce qu’il a fait à sa « fiancée » n’en est qu’un petit aperçu. C’est absolument ignoble et l’affrontement contre Zhengyi est dantesque. Le point de vue alterne entre Artemis et Zhengyi qui font tous deux face à des problèmes différents mais dont la solution se trouve dans la physique élémentaire qui compose la machine à mouvement perpétuel. Il y a un passage explicatif plutôt technique, nécessaire mais qui m’a un peu largué. Ces explications sur la machine à mouvement perpétuel envahissent les moments d’action, dont certains manquent un peu de lisibilité mais l’intensité est là !

Cerise sur le gâteau, l’arrivée fracassante de la princesse Jianning dans ce marasme, pour toujours plus de problèmes mais surtout de révélations dont une qui nous est jetée comme ça (la double page est drôle), concernant Zhengyi. Elle titille très fort notre curiosité et explique probablement son rapport particulier avec sa never-ending.

Cependant, la colonne vertébrale de ce volume se déploie dans la seconde partie après que l’auteur ait semé des mini-flashbacks tout au long des pages : le passé d’Artemis Crunosov Excalibur ! C’était un souhait que j’émettais dans la dernière chronique : me voilà comblée ! On devinait la complexité tordue de la famille Crunosov eh bien, sa cruauté se révèle totalement. Cette plongée dans le passé explique le fonctionnement d’Artemis, « manger ou être mangé ». Elle était une petite fille intelligente mais maladroite, très proche de sa sœur. La résolution finale est terrible et le dernier bal, glaçant. Le petit focus sur la magie est intéressant car elle s’est tarie en Occident mais persiste encore, un peu, en Orient : magie versus mécanique !

Visuellement c’est intense : les angles de vue, le découpage servent parfaitement la tension du récit. Les pleines pages sont marquantes. En bref, toujours un plaisir pour les mirettes !

Toutes les pièces ont été dévoilées, même si le mystère entoure, encore plus, Zhengyi. Les personnages sont en position pour clôturer cette histoire trépidante en deux volumes. L’affrontement final à Dragon Dynasty est proche !

Petit point sur l’édition car certains éléments ont changé. Tout d’abord, la traduction n’est plus assurée par Roxane Gardeil mais par Daphne Huang et le changement se sent, dans le vocabulaire ou la fluidité des phrases. Entre les chapitres l’auteur ne fait plus de petite présentation de son univers et il n’y a plus de lexique en fin de tome, mais, peut-être car cela n’est plus nécessaire au récit. A noter également, que la belle illustration couleur en début de tome qui se dépliait a disparu emportant avec elle la table des matières, n’est conservée que la seconde illustration sur papier glacé.

Chronique réalisée grâce au service de presse des éditions Chatto Chatto.

  • Scénario
  • Dessin
3.8

En conclusion

Dragon Metropolis, malgré une construction classique, propose un premier volume captivant dans un univers steampunk convainquant qui donne envie de découvrir la suite.

Envoi
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