Fool Night

Fool Night

Résumé :

Depuis cent ans, un épais nuage empêche le Soleil d’éclairer la Terre. La nuit et l’hiver se prolongèrent à jamais et la plupart des végétaux périrent. L’humanité plaça ses espoirs dans la technique de “transfloraison”, consistant à transformer un humain en plante. Bien évidemment, ces opérations sont limitées aux personnes en fin de vie, pour une raison éthique… mais lorsqu’une prime de dix millions de yens est accordée aux volontaires, certains n’hésitent pas à contourner les règles pour s’inscrire sur les listes. Toshiro est l’un d’entre eux : sans aucun avenir et fatigué de la vie, il va choisir de se transformer en plante. Mais cette opération va lui accorder des talents qu’il ne soupçonnait pas !
Source : Glénat

Avis principal par Beldaran

Au mois de mai 2022, les éditions Glénat nous ont proposé de découvrir la première série, toujours en cours, de Kasumi Yasuda et quelle brillante idée ! Les deux premiers volumes trainaient dans ma PAL. Je les ai dévorés, regrettant de ne pas avoir le troisième sous la main. A noter que le quatrième tome sort aujourd’hui. C’est une première œuvre. Le résultat est fascinant, magistral : gros coup de cœur.

L’histoire s’enracine au XXIe siècle, en 2260 et des brouettes, voilà 100 ans qu’un couvercle opaque couvre le ciel, telle une chape de plomb, coupant la terre de la lumière du soleil. Les effets furent immédiats, entrainant la disparition de la flore et une diminution drastique de l’oxygène. Mais les humains ont de la ressource ! En effet, ils ont mis au point le procédé de transfloraison qui permet de transformer un humain en plante, en semant une graine à l’intérieur de son organisme. Vous l’aurez compris, l’auteur nous entraine dans une dystopie captivante où humains et plantes résonnent au cœur d’une symbiose étrange.

Brièvement, le récit m’a fait penser au titre de Pump Sawae, Panda Detective Agency, publié aux éditions Mangetsu, où les humains sont victimes de métamorphie et se transforment en animaux ou végétaux. Le chapitre sur la plante, en plus avec une pianiste, a fait un écho intéressant avec ma lecture.

L’univers se révèle par petites touches où les plantes sont omniprésentes et ce dès les premières pages. C’est un monde sombre où les humains évoluent sous une lumière artificielle. Nous découvrons le jeune Toshiro qui lutte contre la misère dans une société inégalitaire, en se tuant à la tâche dans une entreprise. Sa vie familiale est chaotique mais il s’accroche jusqu’au point de rupture. Sa seule option, la transfloraison. En effet, le procédé vous laisse deux ans de vie plus ou moins normale avant la transformation complète en plante et, en bonus, l’État vous donne beaucoup d’argent. De fait, la technique est entourée par une charte éthique, seule les personnes mourantes peuvent être transflorées mais entre les textes et la pratique, il y a un monde. Toshiro s’engouffre dans la faille et retrouve une amie d’enfance, Yomiko, devenue fonctionnaire pour l’institut de transfloraison. Pour le jeune homme c’est une nouvelle vie, courte, qui s’ouvre, surtout qu’en prime il a gagné une capacité qui lui vaut d’être recruté comme fonctionnaire, capacité qui apporte de nombreuses réflexions autour des transflorés mais surtout des sanctiflores, humains qui ont achevé leur mutation en plante. La compétence du jeune homme renforce l’ambiance poético-morbide du titre.

La narration est captivante. L’intrigue semble simple de prime abord puis explose dans des directions surprenantes avec le deuxième tome. Le récit devient angoissant en dérivant vers le polar noir avec l’apparition d’un mystérieux tueur en série et la précision d’un mouvement anti-transfloraison. Le deuxième volume se veut encore plus prenant que le premier.

L’histoire met en lumière deux personnages, les amis d’enfance, Toshiro et Yomiko. Toshiro était un enfant solaire, insouciant, qui à l’adolescence est rattrapé par l’âpreté de l’existence. Suite à sa transfloraison, une nouvelle quête, issu d’une vieille discussion, germe en lui, trouver une richesse intérieure. En aura-t-il le temps ? Deux ans, c’est court. Ses réflexions concernant le sens de la vie, trouver sa place, sont d’autant plus pertinentes dans cet univers sombre où la lumière semble provenir des plantes. Yomiko peut apparaître froide, par rapport à son métier déjà, mais elle est d’une grande efficacité. De plus, nous saisissons son fonctionnement grâce à un flashback qui démontre l’importance qu’a eu Toshiro dans son enfance. C’est un binôme que j’ai pris plaisir à suivre et les dernières pages du tome 2, donnent envie d’en savoir plus.

Un bon titre, ce sont des personnages convaincants, une intrigue solide et des dessins qui subliment le tout. Tout y est. Le découpage est extrêmement soigné, avec un cadrage très cinématographique par moment. La mise en scène et la richesse des angles de vue renforcent l’atmosphère singulière du titre. Les décors sont détaillés et soignés avec une omniprésence des plantes. Il y a des fins de transfloraison saisissantes qui mêlent brillamment macabre et beauté. J’aime beaucoup le design des personnages et le soin apporté à leurs cheveux, notamment ceux de Toshiro.

L’édition est bonne. Le papier est souple mais sans transparence et la qualité d’impression correcte. Pour le premier tome nous avons droit à des pages couleurs. La traduction signée, Hana Kanehisa, est très intelligente.

  • Scénario
  • Dessin
5

En conclusion

Fool Night est un récit de science-fiction captivant, brillamment mené et porté par des graphismes saisissants. Coup de cœur !

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