Heterogenia Linguistico – Étude linguistique des espèces fantastiques

Heterogenia Linguistico – Étude linguistique des espèces fantastiques

Résumé :

Lorsque son professeur se blesse en rentrant d’une expédition, le jeune Hakaba est chargé de le remplacer en urgence. La mission de l’apprenti linguiste ? Se rendre dans l’Outremonde afin d’étudier la manière dont communiquent les créatures fantastiques qui le peuplent. Guidé par la petite Susuki et traversé par un mélange de fascination et de frousse, il découvre les mœurs d’êtres aussi intimidants que sensibles, et réalise très vite que les loups-garous, hommes-lézards et autres krakens sont bien moins effrayants qu’on ne le pense. Source : nobi nobi!

Avis principal par Beldaran

Après Horimiya et Blissfull Land, la collection Genki des éditions nobi nobi ! a accueilli au mois d’avril un troisième titre, une quête scientifique linguistique, Heterogenia Linguistico – Étude linguistique des espèces fantastiques. La série est toujours en cours de publication au Japon avec quatre volumes tandis que le deuxième sortira le mois prochain en France. J’ai eu du mal à rentrer dans l’histoire pour finalement adhérer au concept, plutôt simple, du récit.

L’entrée en matière est aussi rapide qu’une chute de montgolfière. Hakaba, suite à la blessure de son professeur, se retrouve à prendre sa place dans l’expédition pour un an sur le territoire de l’OutreMonde. Muni d’une carte, du journal de bord de son mentor et d’une jeune guide loup-garou, le jeune homme part à la découverte de nouvelles cultures et plus spécifiquement de leurs langues. La construction de l’histoire s’appuie sur un aspect anthropologique précis, la linguistique mais aborde également des points sociaux et culturels. Hakaba frotte son humanité à des comportements aux antipodes des siens. Il doit passer outre ses préjugés. Car oui, l’humain a été envoyé étudier les créatures fantastiques qui peuple ce territoire reculé, séparé du monde humain par, eh bien, on ne sait pas par quoi. D’ailleurs, c’est le point négatif de l’histoire pour le moment, l’univers est faiblard mais a le mérite de mettre en exergue les particularités de chaque espèce. Salt Seno s’appuie sur des créatures connues, loups garous, hommes-lézards ou encore slimes. Pour ces derniers, il y a une scène qui explique le lien qui se tisse entre Limule et Veldra le dragon dans Moi, quand je me réincarne en slime.

Il est très intéressant d’observer la manière dont l’auteur détourne les connaissances que nous pourrions avoir sur ces espèces afin de proposer des éléments concrets et pertinents dans la façon dont elles vivent et comment elles échangent entre elles. Il y a des situations qui créent des décalages par rapport aux ressentis humains de Hakaba mais il reste ouvert et espère apprendre toujours plus, même si une forme d’incompréhension peut persister.

Le traitement reste bienveillant, sans jugement. L’humain est là pour observer et pour apprendre.

La narration est plutôt lente et nous permet de nous imprégner de l’ambiance particulière et chaleureuse qui se dégage des pages. Nous voyageons une dizaine de jours auprès de Hakaba qui semble suivre les pas de son professeur mais aussi des différentes créatures qu’il croise. Il y a un petit mystère qui persiste autour des gobelins donc affaire à suivre. L’humour est généré par le caractère de Hakaba et par les situations absurdes qu’il peut provoquer.

Nous suivons un duo, l’humain Hakaba, linguiste, un peu maladroit mais touchant dans sa démarche qui est là pour apprendre et faire avancer les connaissances sur les créatures fantastiques. Pour se faire, il n’hésite pas à donner de sa personne et à mouiller la chemise. Le problème est qu’il paraît physiquement un peu faiblard. Lorsqu’il fait des erreurs, il se remet en question. C’est un personnage intéressant à suivre. Il est associé, heureusement pour lui, à la petite loup-garou, Susuki qui est toute mignonne et capable de survivre dans n’importe quel milieu. Elle d’une grande aide pour l’humain. Lors de leur périple, ils font des rencontres intéressantes.

Les graphismes sont simples. Je regrette l’aspect dépouillé des décors qui ne permettent pas une immersion complète dans cet Outremonde. Le design des créatures et de l’humain sont classiques mais ils sont très expressifs donc ça compense. Le découpage et la mise en scène sont également classiques.

L’édition est correcte. Le papier est fin et la qualité d’impression n’est pas fameuse mais nous avons droit à une page couleur. La jaquette reprend la japonaise et j’aime beaucoup le travail sur le logo titre. La traduction, signée Aurélien Estager, est sympa, même si le changement de ton du slime m’a laissé perplexe, surtout lorsqu’il est qualifié de « rude » alors que je l’ai plutôt trouvé familier mais, je chipote.

Fiche réalisée grâce au service de presse des éditions nobi nobi !

Tome 2 par Beldaran

Heterogenia Linguistico – Étude linguistique des espèces fantastiques T2

Le troisième volume est annoncé pour le mois de juillet 2023, un an après la sortie du tome 2, tome qui attendait sagement dans ma PAL.

C’est avec plaisir que nous retrouvons Hakaba à la Ville Morte, toujours accompagné par sa petite guide loup-garou, Susuki et les deux hommes-lézards.

En prenant la route, vers Utatu, ils récupèrent un nouveau compagnon de voyage qui se révèle surprenant et qui soulève une petite intrigue autour du professeur, incarné par un feuillet manuscrit. Ce nouveau compagnon est un minotaure, baptisé, Meuh. Il est intrigant et apporte de nouvelles connaissances à Nakaba ou du moins, lui permet d’appréhender d’autres méthodes de communication.

Nous découvrons l’importance de l’intonation lors des échanges entre les créatures qui ne parlent pas le même langage. Ces moments qui suscitent l’incompréhension pour les humains que nous sommes, à l’image de Hakaba, sont très bien rendus.

Le voyage reprend. Il est ponctué de rencontres qui mettent en lumière, toujours plus de particularités des habitants de l’Outremonde comme une caractéristique singulière et inattendue des griffons ou encore la manière dont les créatures comptent. Ce dernier point est prenant et renforce l’aspect anthropologique du récit qui est le moteur de l’histoire. Histoire qui de fait, manque un peu de piquant, passé la surprise de lecture du premier tome.

La partie voyage est quelque peu atténuée, ce qui est dommage, même si le passage pour traverser la rivière est intéressant.

En fin de tome Utatu laisse entrevoir ses lumières mais ce sera pour la suite. D’ailleurs, cela me permet de rebondir sur les décors qui restent vraiment décevants, tellement ils sont dépouillés. Je comprends que l’histoire s’articule autour de la linguistique mais est-ce une raison pour laisser de côté l’univers ? Il manque cruellement de développement et cela rend la lecture frustrante.

La qualité d’impression n’a pas bougé et reste décevante mais la première page couleurs est sympa. Comme pour le premier tome, le visuel de couverture annonce les éléments que rencontrera Hakaba durant son périple.

Le volume est dans la droite lignée du premier. C’est plaisant mais l’intérêt s’essouffle. Je m’arrête ici.

Chronique réalisée grâce au service de presse des éditions nobi nobi !

  • Scénario
  • Dessin
3

En conclusion

Heterogenia Linguistico est une tranche-de-vie fantastique plaisante à lire qui aborde les créatures d’un point de vue original.

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