Ma Petite Femme

Avis principal par ladybird3000

La thématique du mariage arrangé est plutôt courante dans les shôjos. Elle peut être abordée de plusieurs façons, en général l’héroïne refuse catégoriquement (Happy Marriage!?) ou accepte pleinement l’idée (Mademoiselle se Marie).

La mangaka nous présente une lycéenne qui accepte l’idée d’un mariage arrangé, notamment car le prétendant serait gentil, riche, beau et un peu plus âgé qu’elle. Mais lorsqu’elle se rend au domicile de celui-ci pour le rencontrer, elle tombe en fait sur un garçon plus jeune qu’elle et avec un mauvais caractère.

Au début, Hinata est donc plutôt contente de ce mariage arrangé. Elle est enthousiaste car on lui a décrit un garçon qui semble parfait pour elle. Mais dès qu’elle est mise en face de la réalité, bizarrement elle change d’avis. De plus, on ne nous donne aucune raison à ce mariage arrangé. Le garçon en question, Zen, est issu d’une famille riche. Mais Hinata semble venir d’une famille modeste. Ce point est souvent crucial, puisqu’il permet d’expliquer la raison d’une telle union. Ici c’est manquant et c’est dommage.

Ensuite, ce qui pose problème, c’est la narration bien trop rapide. On ne s’ennuie pas en lisant ce volume, mais c’est surtout car tout va très vite et que les différentes situations s’enchaînent. En quelques pages, on passe d’une sortie à deux, à un voyage sur une île puis à une réception… et autres situations toutes rapidement survolées. Ce qui ne donne pas le temps d’exploiter correctement les différentes événements. Cela pose également problème sur un plan temporel puisqu’on ne sait pas en combien de temps tout cela se passe et on dirait qu’en seulement 2-3 jours, Hinata se fait embarquer sans pouvoir souffler. Tout va trop vite entre les différentes scènes et les sentiments des personnages sont également trop vite établis. On se demande comment ils peuvent éprouver des sentiments, alors qu’ils n’ont même pas eu le temps de vraiment passer des moments ensemble. La série est tout de même assez longue avec 11 volumes et je me demande comment la mangaka va faire pour la suite si elle continue à ce rythme.

Concernant les personnages, Hinata est assez enjouée, on sent qu’elle aime s’amuser. Quant à Zen, il est sérieux, notamment car il doit être nommé héritier alors qu’il est encore au collège. Mais la façon dont les personnages sont décrits et présentés a du mal à coller. Zen a 15 ans et Hinata 16 ans, ils sont encore très jeunes, mais agissent comme des adultes par moment. Par exemple, Zen se rapproche beaucoup trop physiquement de Hinata et celle-ci le repousse, mais vraiment mollement. Ils parlent de mariage et de vie à deux, alors que ce sont encore des adolescents qui viennent à peine de se rencontrer. Zen est toujours très pressé et bouscule Hinata dans tous les sens un peu comme un objet ou un bagage qu’il emmènerait à droite et à gauche. D’un côté, ça donne l’image de femme objet qui n’est là que pour satisfaire l’homme, mais en même temps si on se rappelle que Zen est encore très jeune, cela donne une réaction enfantine, où le garçon veut simplement montrer des choses à la fille qu’il aime. Cependant, comme Zen devient rapidement très tactile, cela bascule d’un côté enfantin enjoué à un côté macho qui n’a que faire des sentiments de l’autre. Bref, j’ai vraiment eu du mal à trouver un équilibre sur ce point là pendant la lecture.

Le volume contient quand même des éléments sympathiques, mais le principal problème, c’est que la plupart ne sont pas assez bien exploités. Par la suite, j’espère qu’on en apprendra plus sur les familles des deux personnages, notamment sur Zen qui a une énorme responsabilité sur les épaules. Il y a un peu d’humour, mais étant donné que tout va vite, on n’a pas trop le temps de l’apprécier. Enfin, le volume se termine sur un triangle amoureux classique, mais tout de même intéressant. Cela donne envie de découvrir le troisième personnage et les raisons qui l’ont poussé à ses choix.

Les dessins sont jolis et les pages assez bien remplies. Les tenues et accessoires sont mignons.

Fiche réalisée grâce au service de presse des éditions Soleil.