One Room Angel

One Room Angel

Résumé :

Kôki, trente ans, célibataire, vit dans un petit appartement pourri, a un travail pourri, et mène une vie… pourrie. Il n’a ni avenir ni rêves, et son visage effrayant ne l’aide pas à nouer des relations.
Pourtant, le soir où il se fait poignarder par un délinquant, son existence bascule : alors qu’il s’évanouit, un ange lui apparaît.
Persuadé d’avoir rêvé, Kôki ne cache pas sa surprise lorsqu’il rentre chez lui et tombe sur ce jeune garçon aux ailes bien réelles. Celui-ci, loin de ce à quoi l’on pourrait s’attendre, se comporte davantage comme un adolescent ronchon que comme un ange gardien. Il n’a aucun souvenir et ses ailes sont trop faibles pour qu’il puisse s’envoler au paradis.
S’installe alors une étrange colocation où ces deux êtres que tout semble séparer doivent apprendre à vivre ensemble, se découvrir, et faire face aux épreuves que la vie leur présente, terribles ou pleines d’espoir. Source : Éditions Hana

Avis principal par Beldaran

Presque deux ans après sa sortie et après avoir découvert le travail de Harada (The Song of Yoru & Asa entre autres) avec Happy Shitty Life qui ne m’a pas fait grande impression, je me suis enfin procurée, One Room Angel. Il s’agit d’un des derniers titres de l’autrice et si vous ne devez en lire qu’un, ce doit être celui-ci. J’écris cela n’en ayant lu que deux, certes, mais One Room Angel est formidable de bout-en-bout. L’histoire est magnifique. Vous l’aurez compris, j’ai adoré.

Kôki est un trentenaire désargenté, à la mine patibulaire qui survit en travaillant dans un konbini pourri. Il se laisse porter par sa vie merdique, sans objectif ni espoir jusqu’à ce que le destin lui expédie un couteau dans le ventre et un ange sur la tête. C’est un tournant pour Kôki dont l’existence s’éclaire peu à peu. L’arrivée de cet être franc du collier, bien loin de l’idée que l’on se fait d’un personnage céleste, désarçonne l’homme qui se révèle profondément prévenant. Ce qui débute comme une simple cohabitation entre un ange amnésique et un humain paumé, se transforme en lien touchant et beau entre les deux êtres. Ils apprennent à se connaître et Kôki est clairement plus aimable et plus souple que l’ange qui, fait son nid dans la pièce unique qui, devient au fil des pages de plus en plus chaleureuse.

Nous découvrons le passé de Kôki avec l’arrivée tonitruante, de sa mère, Arisa, qui s’inquiète. Ce passé qui le hante qui l’a détruit et qu’il continue de trainer comme un boulet. Malgré tout, il possède un grand cœur et nous le saisissons plus en détails lors de la découverte du pourquoi de l’existence de l’ange. Différents éléments nous conduisent à la révélation qui chamboule le récit et qui pousse à reconsidérer les personnages secondaires croisés jusqu’à ce moment précis. Si jusqu’à présent, en toile de fond se dessinaient les violences de la société pour un adulte qui ne rentre pas dans les cases, ce sont celles du milieu scolaire qui explosent, avec le harcèlement ou encore la culpabilité. Il est difficile d’en dire plus sans spoiler certains points de l’intrigue mais l’autrice traite l’ensemble de manière intelligente et sans pathos.

Les évènements présentés sont terribles et soulignent le cercle vicieux de la haine, l’incompréhension et la culpabilité. Culpabilité qui ronge également Kôki. Finalement sa rencontre avec l’ange ne lui est pas seulement bénéfique car ils tissent tous deux un magnifique lien qui les entoure d’une bulle de bienveillance et qui leur permet de se réconcilier avec eux-mêmes et peut-être les autres.

Les dernières pages se dévorent, tout va vite, si vite, vers une fin inéluctable mais belle et optimiste.

La mise en scène de l’épilogue est brillante.

Le traitement de la relation entre Kôki et l’ange est d’une grande justesse. Ils sont attachants. L’ange n’a pas sa langue dans la poche. Il a ses moments de faiblesse qui se matérialise par un fait autour de ses ailes. Il possède un côté autoritaire mais trouve toujours la formule pour rassurer Kôki. Kôki est un homme paumé qui n’attend plus grand-chose de la vie. De temps à autre, il est capable de dégoupiller et méchamment jouer des poings. Le contraste est saisissant avec sa nonchalance mais témoigne de son mal-être qui s’efface doucement aux côtés de l’ange. L’évolution de leur relation est douce et lumineuse et son traitement d’une grande sensibilité. Je ne l’ai jamais précisé mais l’aspect boy’s love est simplement suggéré.

Visuellement, c’est très beau. Le trait fin et soigné de l’autrice fait des merveilles pour les différents personnages qui présentent des profils variés. Les décors ne sont pas en reste et sont bien travaillés. La mise en scène est excellente avec le choix d’angles de vue multiples et toujours pertinents qui accompagnent parfaitement le récit. De nombreuses pages sont marquantes.

L’édition est dans les standards de l’éditeur avec une première page couleurs. Le papier est souple et sans transparence mais la qualité d’impression de mon tome n’est pas géniale car l’encre a bavé sur de nombreuses cases. La traduction, signée Laurie Asin, colle parfaitement à l’histoire.

  • Scénario
  • Dessin
5

En conclusion

One Room Angel est un one-shot teinté de fantastique, intelligemment construit et d’une grande sensibilité. C’est un coup de cœur !

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