Still Sick

Still Sick

Résumé :

Dans la vie de tous les jours, Makoto Shimizu est une employée modèle, cheffe d’équipe au sein du département de recherche et développement, fiable et honnête. Ce que ses collègues ne savent pas, c’est qu’elle consacre tout son temps libre à dessiner des mangas amateurs (doujinshi) yuri. Jusqu’au jour où une collègue, Akane Maekawa, passe devant son stand durant une convention et la reconnaît. Entre l’indécrottable otaku Makoto et la dépassionnée Akane, qui ne semble rien n’y connaître, se lie une relation rafraichissante, dépourvue de faux-semblants. Mais une question reste en suspens. Pourquoi Akane était-elle donc présente à une convention yuri ce jour-là ? Source : Taifu Comics

Avis principal par Beldaran

2020 a été l’année du yuri chez Taifu Comics qui nous a proposé de nombreux titres comme Plongée dans la nuit, Luminous Blue ou encore la suite du très rafraichissant Kase-san, Kase-san & Yamada. L’éditeur a bouclé l’année avec le premier tome d’une trilogie signée Akashi dont il s’agit de la première série publiée. La lecture du volume s’est révélée plaisante.

Le récit débute sur une rencontre inattendue, du moins pour l’un des deux personnages qui travaillent au sein de la même société. C’est le point de départ du rapprochement entre Makoto Shimuzu, employée modèle, grande amatrice de yuri qui dessine des doujinshi et Akane Maekawa à l’enthousiasme feint et plutôt renfermée. Cette tranche-de-vie est finalement une mis en abyme du yuri. D’ailleurs dans les premières pages l’autrice propose une large définition de ce genre aux multiples facettes.

Il apparaît rapidement qu’Akane est très intéressée par la passion de Makoto, ce qui fait grandement paniquer cette dernière. La relation qui se développe entre les deux jeunes femmes est pour le moment platonique ce qui nous permet de poser l’histoire et de cerner les deux personnalités. Le ton du récit est réellement léger, voilà pourquoi le basculement brutal dans une dimension dramatique ne fonctionne pas vraiment. L’histoire sombre dans un pathos gluant et c’est dommage car les thématiques abordées sont pertinentes comme l’influence de la société sur la passion d’un individu ou encore l’impact du regard des autres. La gestion du drame est donc maladroite avec un enchainement d’actions plutôt classiques mais l’ensemble reste plaisant à suivre.

Le cadre de l’histoire est bien construit et se veut réaliste, que ce soit le milieu de l’entreprise ou le monde du manga et son univers impitoyable.

Le récit fonctionne bien grâce aux diverses interactions qui se jouent entre Makoto et Akane. Elles mettent en évidence que toutes deux cherchaient une épaule sur laquelle s’épancher et se reposer. Leur relation se développe en douceur grâce, en grande partie, à l’extrême gentillesse de Makoto. C’est un personnage touchant qui est efficace dans son entreprise et en société mais qui semble porter un masque. Elle apparaît comme un peu perdue vis-à-vis de ses sentiments mais sa passion pour le yuri est intense. Ses échanges avec Akane la pousse à s’interroger. J’ai eu plus de mal avec Akane qui est plus retorse dans son approche et malhonnête avec elle-même. Son dilemme est poignant mais pas très bien amené. La dernière scène indique qu’elle n’a pas bien cerné Makoto. L’élément arrive comme un cheveu sur la soupe mais à voir comment la suite sera traitée.

Les graphismes sont plutôt simples. Le trait est hésitant, cela se ressent particulièrement dans le traitement des visages. C’est un dessin qui va à l’essentiel.

L’édition est dans les standards de l’éditeur, avec une page couleurs en ouverture, une impression de bonne qualité, sur un papier souple sans transparence. La traduction, signée Karen Guirado, est convaincante.

Fiche réalisée grâce au service de presse de Taifu Comics.

Tome 2 par Beldaran

Still Sick T2

Après un premier volume fort sympathique qui s’articulait autour de différentes thématiques dont celui de la passion et la présentation du duo, Makoto et Akane, celui-ci met l’accent sur le développement de la relation entre les deux jeunes femmes. De plus, le tome précédent s’arrêtait sur un baiser laissant présager quelques remous. Après un petit résumé enlevé, de trois pages, nous reprenons le fil du récit et retrouvons une Makoto sens dessus-dessous.

L’histoire fait la part belle à ce qui unit Makoto et Akane, mettant de côté l’aspect créatif, même s’il est intimement lié à l’évolution de la relation entre les deux femmes. Makoto est au centre du récit. C’est un personnage qui rayonne et dont il est réellement plaisant de suivre les interrogations. Elle réfléchit et agit en conséquence. Elle semble s’effacer devant le bien être des autres au détriment du sien, c’est un être d’une grande générosité. Le personnage est construit de manière intelligente et apporte un parfait équilibre au récit. Elle sait écouter et s’exprimer lorsqu’elle a besoin d’appui pour essayer de démêler ses sentiments et trouver des solutions.  

L’équilibre du récit est malmené par Akane. J’ai du mal avec le personnage et ce, depuis le début. Son mal-être heurte de plein fouet une Makoto qui se remet en question mais qui sait rester forte dans certaines situations. Cependant, les actions d’Akane sont assez destructrices et font stagner la narration. Naturellement, je conçois qu’elle n’aille pas bien que sa dépression empiète sur son esprit créatif et sur ses relations sociales mais le traitement est moins fin que pour Makoto. Ses actions sont agaçantes et pour le moment rien n’est fait pour la transformer, même si elle commence à regarder Makoto avec un regard neuf. C’est poussif. Le décalage dans la construction des deux personnages est tel, que l’histoire en pâtie. Néanmoins, la narration reste bien rythmée, avec des scènes qui bien que classiques, font avancer l’histoire.

Le dernier chapitre est le traditionnel voyage des employés dans des sources chaudes. Il conduira sûrement les deux jeunes femmes à une discussion salutaire au sujet de leur relation. L’autrice a le chic pour couper ses tomes au pire moment et ses personnages sont d’accord sur ce point.

Le chapitre bonus est léger et la chute assez drôle.

L’histoire avance bien. Elle est plaisante à suivre grâce aux personnages de Makoto qui porte véritablement le récit.

Les graphismes sont dans la lignée du tome 1, simples, avec des fonds assez dépouillés, permettant aux personnages de briller, surtout Makoto.

L’ouvrage s’ouvre une nouvelle fois par une jolie illustration en couleurs.

Le prochain volume est le dernier, à voir la manière dont l’autrice va traiter le travail d’Akane et la relation des deux femmes.

Chronique réalisée grâce au service de presse des éditions Taifu comics.

Tome 3 par Beldaran

Still Sick T3

Le troisième et dernier volume de la série est paru le mois dernier, plus d’un an après le deuxième. Il est bien épais, présageant d’une conclusion bien développée. J’aurais peut-être dû relire les autres tomes avant de me lancer mais le fait est, que j’ai eu du mal à arriver au bout. Cependant, Akashi répond aux deux intrigues principales, celle de la relation entre Akane et Makato et celle autour du travail de mangaka pour Akane. Le déséquilibre de traitement des protagonistes aperçu dans le tome 2, explose ici et comme je n’ai pas accroché au personnage d’Akane, cela explique ma lecture poussive.

Nous retrouvons les deux jeunes femmes durant leur voyage d’entreprise et ce premier chapitre est représentatif des caractères des personnages, avec une Makoto beaucoup trop gentille et une Akane angoissée et acerbe. Ces premières pages marquent une évolution dans leur relation dont le développement est jalonné par leurs doutes et les non-dits.

Il se passe beaucoup de choses dans ce volume mais les éléments sont noyés dans une narration mollassonne. Je me suis ennuyée face au manque de dynamisme du récit, qui enchaine les actions sans véritable passion.

La majeure partie du tome est dévolue à la reprise du chemin de mangaka d’Akane. Elle retrouve, presque, son éditeur et doit refaire ses preuves. Rien ne se passe comme prévu. En peu de scènes l’autrice arrive à présenter l’importance du lien éditeur/auteur ainsi que les aléas du parcours de mangaka. C'est un point très intéressant. Il est surprenant de constater que Makoto a une influence positive sur Akane qui s’adoucit au fil des pages et qui réfléchit avant d’agir. Vu le caractère de la jeune femme, je ne pensais pas cela possible.

Du côté de Makoto c’est assez rageant car son bonheur se résume à voir Akane heureuse, même si elle prend des coups et bien, elle garde le sourire. Le déséquilibre dans leur couple est assez désagréable à observer mais bon vous l’avez compris, je ne supporte pas le comportement d’Akane. En ce qui concerne le boulot de Makoto il y a une opportunité mais on se demande si elle fait ce choix pour elle, son sens du sacrifice va bien cinq minutes mais après. Le réveil de son désir charnel est drôle. Je reconnais qu’il y a quelques touches d’humour bien placé qui font mouche.

Dans l’ensemble l’autrice a abordé des thématiques pertinentes comme le blocage artistique mais la construction de l’histoire n’est pas solide, cela se ressent dans le traitement de la romance et sur le développement des personnages. Dans les faits, le gros point noir est le travail sur Akane qui déséquilibre totalement la narration.

Still Sick est une série courte qui n’arrive pas à conserver son potentiel sympathie jusqu’au bout. C’est dommage car le premier tome promettait une tranche-de-vie romantique plaisante à découvrir.

Chronique réalisée grâce au service de presse des éditions Taifu comics.

  • Scénario
  • Dessin
3

En conclusion

Still Sick s’offre une entrée en matière sympathique, malgré quelques points. La lecture fut agréable et je découvrirai la suite avec plaisir.

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